Clara Furey
Biographie
Créatrice insaisissable formée en musique au Conservatoire de Paris et en danse à l’École de danse contemporaine de Montréal, Clara Furey s’intéresse en premier lieu au mélange des formes, des langages et des codes qui composent une œuvre vivante. Elle se tourne résolument vers la création chorégraphique et l’art performatif depuis 2011.
Elle commence sa carrière en danse en tant qu’interprète pour de nombreux chorégraphes, dont George Stamos, Damien Jalet et Benoît Lachambre qui aura un impact important sur sa démarche artistique. Ce dernier l’a amené à considérer la danse dans tout mouvement, toute respiration, tout travail ou action du corps. Clara Furey développe depuis plusieurs années une démarche visant à matérialiser l’abstraction des sentiments et développe des pièces axées autour de l’hyper-éveil des perceptions sensorielles.
Dans une démarche profondément transdisciplinaire et abordant la création chorégraphique avec des projets au croisement de la danse, de la performance et de la musique, elle co-crée en 2011 avec l’actrice Céline Bonnier Hello… How Are You ?. En 2012, elle collabore avec Benoît Lachambre en tant qu’interprète et directrice musicale dans la pièce Chutes Incandescentes. Viennent ensuite Ciguë, co-crée en 2014 avec le chorégraphe français Eric Arnal Burtshy, Night Will Come, co-crée avec Michikazu Matsune au musée Ethnologique de Vienne, puis en 2015, Untied Tales ( the vanished power of the usual reign ) co-crée avec Peter Jasko.
En 2016 Clara Furey s’oriente vers la direction artistique et la création chorégraphique de groupe avec le projet Cosmic Love. Parallèlement elle est invitée par le Musée d’Art Contemporain de Montréal à créer un cycle de 90 performances solo intitulé When Even The dans le cadre de la grande exposition hommage à Léonard Cohen « Une brèche en toute chose ».
Démarche artistique :
Formée en musique au Conservatoire de Paris et en danse à l’École de danse contemporaine de Montréal, Clara Furey s’intéresse en premier lieu au mélange des formes, des langages et des codes qui composent une œuvre vivante. Elle débute sa pratique artistique par le chant et la composition musicale, pour la poursuivre ensuite avec la danse, le jeu et les interprétations. Elle se tourne résolument vers la création chorégraphique depuis 2011.
À la frontière entre le geste chorégraphique et l’art performatif, Clara Furey inscrit sa poésie du mouvement autour des interconnexions, de l’hyper-éveil des perceptions sensorielles et développe ainsi une danse de la matière et de l’absence de matière. Résolument tournée vers la transdisciplinarité, la construction de liens entre les médiums et la complémentarité des sens, la performeuse-chorégraphe développe des œuvres hybrides, s’inscrivant dans des espaces scéniques épurés qui questionnent régulièrement la notion de quatrième mur. La trame sonore de ses pièces compose l’œuvre au même titre que le geste chorégraphique et crée à chaque fois un environnement sensoriel fort, en se mettant au service du ressenti.
Les dispositifs minimalistes de ses pièces mettent en valeur une complexité profonde des états d’âmes et des émotions. Dans une démarche quasi-analytique, Clara Furey explore les tréfonds de l’âme humaine. Souvent inspirée par un langage intellectuel et poétique, l’artiste matérialise la complexité du verbe être à travers des performances chorégraphiées. Questionnant l’acceptation de notre condition humaine, l’universalité du monde des émotions, la résonnance sensible et tangible de phénomènes physiques, elle parvient, en créant une tension entre technique et sensibilité, à nous révéler la lueur qui se dégage de nos contradictions profondes.
Explorant la dimension perceptible et sensorielle des états constitués par notre psychisme, Clara Furey met en corps des questionnements existentiels et fait se rencontrer nos résistances et nos résiliences. Dans une écriture corporelle sensible, elle explore notre capacité de transformation en utilisant la radiance du mouvement. Partageant souvent la signature des ses pièces, Clara Furey s’entoure de collaborateurs proches, et reconnaît l’importance des dialogues entre les visions artistiques et les disciplines qui viennent nourrir son processus créatif.
Dans une société où dominent images et communications virtuelles et où prône un individualisme forcené, elle développe une conscience politique et sociale de l’œuvre performative. Pour elle, le spectacle vivant doit évoluer vers des expériences qui impliquent le corps, le ressenti et les perceptions sensorielles du public. Considérant l’art comme un moyen de relier les entités entre elles, autour d’une spiritualité sans dogmes, la chorégraphe cherche à travers ses pièces à créer un lien immatériel entre les médiums, les êtres et les sens.