Mémoires d’un corps à travers le temps
« Mémoire d’un corps à travers le temps » est une œuvre mettant en lumière cinq femmes. Cette pièce s’articule autour des souvenirs sensoriels de la chorégraphe colombienne Yesenia Fuentes sur ses expériences vécues de violence dans son pays avant son immigration au Canada et la transformation somatique qui s’est produite au cours des 20 années qui ont suivi son départ. Dans cette œuvre, les corps collectifs et individuels et la matérialité des objets domestiques collaborent avec un vaste paysage sonore et un design industriel évocateur pour explorer la possibilité de guérir les traumatismes incarnés collectivement et individuellement par des actes de joie, de transformation, d’autonomie et de solidarité. La recherche chorégraphique est ancrée dans l’histoire et le temps puisqu’elle concerne le lieu, le corps, la mémoire ainsi que l’espace physique et métaphysique.
L’ouvrage pose des questions telles que : Comment les femmes ayant subi une violence systémique peuvent-elles s’entraider pour contenir et libérer leur chagrin ? Le temps, le calme et la solidarité peuvent-ils être des baumes pour nos blessures, une source de lumière, de possibilité et d’espoir ? Comment le traumatisme de la violence se propage-t-il à travers le corps et comment l’acte radical d’écoute peut-il ouvrir la voie à un changement révolutionnaire ? Comment retrouver l’autonomie après la manipulation de l’État ? Quelle est la relation entre la force et la douceur ? Comment la mémoire et les paysages oniriques peuvent-ils être un lieu de connaissances partagées ? Comment les organismes individuels et collectifs traitent-ils la violence nationale et est-il possible, dans la durée, de s’en libérer ?