Suite au point de presse des autorités ministérielles sur les resserrements des mesures sanitaires en zone rouge, le RQD a demandé des précisions au ministère de la Culture et des Communications (MCC) concernant les activités en danse. En résumé, les activités de loisirs devront être suspendues, tandis que les activités professionnelles, comme les répétitions et les classes techniques, pourront se poursuivre, en respectant impérativement la distanciation physique et les autres mesures sanitaires.
Le MCC précise donc ceci :
« […] voici notre compréhension des orientations concernant les mesures spécifiques aux activités physiques, de loisir, de sport et de plein air au niveau d’alerte rouge. Je vous prie de noter que cette compréhension des orientations pourra être validée lors de l’adoption du décret prévu cette semaine.
De manière générale, les autorités gouvernementales nous demandent de faire tous les efforts possibles afin de réduire les contacts entre les personnes.
À compter du 8 octobre, les mesures suivantes s’appliqueraient dans les régions dont le palier d’alerte est passé au niveau rouge. Ces mesures seraient réévaluées après le 28 octobre en fonction de l’évolution épidémiologique.
Pour les régions situées en zone rouge, aucune activité sportive et de loisir organisée ne pourrait avoir lieu à compter du 8 octobre. Les cours de groupe et la pratique encadrée d’un sport ou d’un loisir seraient donc interdits. Seules les activités individuelles ou en duo et les entraînements sous forme individuelle seraient permis. Le port du couvre-visage ne serait alors pas obligatoire pendant l’effort physique. Toutes les compétitions seraient annulées tant au niveau scolaire et associatif que privé. De plus, les installations sportives intérieures et de loisir pourront demeurer ouvertes pour permettre la pratique libre, mais l’achalandage et l’accès aux vestiaires ne serait pas permis, à l’exception des toilettes.
Quant aux Sport-études, projets pédagogiques particuliers en arts, concentrations en sport, activités interscolaires et parascolaires :
Aucune activité parascolaire ou interscolaire ne serait permise.
L’offre au sein des programmes Sport-études, des projets pédagogiques particuliers en arts et de concentration sportive serait dispensée dans le cadre des services éducatifs de la formation générale des jeunes et serait maintenue selon les modalités suivantes :
Un seul groupe-classe stable autorisé ;
Un groupe-stable supplémentaire pourrait être créé, à la condition de maintenir une distanciation de deux mètres entre les élèves de groupes-classes stables différents, en tout temps et d’observer rigoureusement les règles sanitaires ;
En pratique organisée ou en entraînement seulement, tout en respectant l’application stricte des mesures de distanciation et l’absence de contacts entre les personnes ;
Le groupe en question pourrait donc se retrouver sur un même plateau, mais les exercices devront se réaliser seul ou en dyade ;
Les compétitions, les parties et les spectateurs sont interdits. »
Incompréhension, déception et profond sentiment d’injustice se font sentir dans les arts de la scène. Trois régions entrent en zone rouge. Les salles de spectacles devront fermer leurs portes aux publics dès le 1er octobre et pour 28 jours. Le rideau tombe tel un couperet. Dans la foulée de l’annonce du gouvernement d’hier, le Regroupement québécois de la danse (RQD) assistait ce matin à une rencontre avec le ministère de la Culture et des Communications, à laquelle participait la ministre Nathalie Roy. Le point sur la situation.
Vives inquiétudes dans les arts
Une cinquantaine de représentants des milieux artistiques et culturels assistaient à cet appel-conférence avec le MCC pour faire une mise au point sur les activités interrompues en zone rouge. La grande majorité des participants ont d’emblée dénoncé l’injustice de ces nouvelles restrictions. Depuis la reprise des activités, les milieux des arts ont fait preuve d’une grande résilience. Artistes et travailleurs culturels ont su s’adapter et mettre en place des normes strictes afin de respecter les mesures sanitaires. Ces procédures ont largement fait leurs preuves puisqu’aucune éclosion ne semble être survenue dans une salle de spectacle, ni autre lieu culturel, ce qui ajoute à l’incompréhension du secteur. Le ministère invoque que les activités publiques des arts de la scène ont été identifiées par la Santé publique comme des vecteurs de socialisation et de rassemblement, ce qui a mené le gouvernement à fermer en partie ce secteur.
Ces fermetures ont et auront autant des impacts économiques sur le secteur que sur les perceptions des publics. En ciblant les espaces de diffusion de la culture, le gouvernement envoie comme message qu’ils ne sont ni essentiels ni sécuritaires. Si, par exemple, on reconnaît aux gyms la mise en place de mesures sanitaires suffisantes leur permettant de rester ouverts, pourquoi cette reconnaissance n’est-elle pas la même pour les arts? Les arts et la culture n’ont-ils pas besoin, eux aussi, de mesures de préservation de leur économie? Sans compter que les impacts risquent fort de se faire sentir partout au Québec du fait d’une mobilité des artistes réduite par la recommandation du gouvernement d’éviter de circuler d’une région à l’autre et les dispositions particulières de certaines directions régionales de la Santé publique.
De ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas
Les activités professionnelles des artistes, créateurs et travailleurs culturels – comme les répétitions ou les classes techniques – sont toujours permises. Les salles de spectacle demeurent également accessibles à ces derniers pour faire de la captation vidéo. Les activités professionnelles peuvent donc continuer, mais sans public. Le ministère rappelle cependant qu’il est préférable de limiter au maximum les déplacements sur les lieux de travail et que le télétravail reste à privilégier. Quant aux activités de loisirs, on ignore encore si elles pourront continuer ou non, ce que le ministère s’est engagé à préciser rapidement.
Le ministère s’est dit conscient des impacts de ces nouvelles fermetures sur le secteur des arts et de la culture et désireux de tenir compte de l’ensemble des acteurs pour les nouvelles mesures de soutien qu’il annoncera, d’ici ce vendredi 2 octobre. Plusieurs ont souligné la complexité de l’opération vu la diversité des modèles d’affaires des organismes de diffusion, rappelant que, jusqu’à présent, l’argent a inégalement ruisselé vers les artistes qui ont d’autant plus besoin que leurs contrats soient honorés alors que la PCU est en transition vers l’assurance-emploi.
Intervention du RQD
La directrice générale du RQD, Fabienne Cabado, a plaidé pour une campagne de valorisation des arts et de promotion de l’exemplarité des mesures de sécurité mises en place par les salles de spectacle pour rebâtir la confiance des publics. Elle a appelé le MCC à évaluer les conséquences de cette deuxième vague pour mieux anticiper les protocoles et mesures à appliquer en cas d’une éventuelle troisième vague. Elle a également invité le ministère à trouver des moyens de dynamiser la présence et l’activité de la danse partout sur le territoire.
Le ministère, qui a pris en note l’ensemble des questions et commentaires émis lors de cette rencontre, s’est engagé à y donner suite en envoyant des réponses et des informations complémentaires aux participants de l’appel-conférence. Le RQD transmettra ces informations à ses membres quand il les recevra.
Le mouvement social en faveur d’un revenu de base prend de l’ampleur dans le secteur des arts! D’importantes initiatives émergent au Québec et au Canada, dont plusieurs spécifiquement dédiées aux artistes et travailleurs culturels. En cette Semaine internationale du revenu de base, le RQD vous invite à joindre le mouvement.
La crise de la COVID-19 semble donner un nouveau souffle à cette conception plus universelle d’une garantie de revenus qui fait maintenant compétition à l’option d’une assurance emploi qui ne protégerait que les travailleurs. Le regroupement Revenu de base Québec milite aux côtés d’autres associations canadiennes, comme le Réseau ontarien de revenu de base à l’origine de la pétition pour un revenu de base pour les arts ayant amassé plus de 75 000 signatures, dont celle du RQD. Toutes ces organisations défendent la création d’une nouvelle forme de revenu de base au service d’une plus grande cohésion du tissu social.
Le RQD invite ses membres à profiter du momentum pour se mobiliser. Les possibilités de s’informer sur les bénéfices d’un revenu de base et de s’inscrire dans le mouvement sont grandes!
Jeudi 17 septembre: Revenu de base Québec organise un 5 à 7 virtuel pour échanger avec des acteurs du milieu des arts.
Vendredi 18 septembre: prenez une photo montrant votre soutien au revenu de base et publiez-la sur les médias sociaux, en utilisant le hashtag #CountOnBasicIncome. Faites participer vos proches et interpellez politiciens, alliés et organisations de presse en les étiquetant à votre publication (exemple: @CanadianPM et @CdnHeritage sur Twitter).
Samedi 19 septembre: joignez-vous à la marche pour la Journée internationale du revenu de base à Montréal, une journée d’action qui s’inscrit dans des villes de tout le pays.
Signez ici pour rejoindre les 37 000 personnes qui ont signé une pétition en faveur du revenu de base #Motion46.
Envoyez une lettre (version anglaise) à votre député pour que le gouvernement soutienne la mise en application du revenu de base dès maintenant
Le Regroupement québécois de la danse s’est joint aux nombreux organismes et à plus de 75 000 artistes faisant front commun d’un océan à l’autre pour demander au gouvernement canadien de mettre en place «un programme universel et inconditionnel de soutien au revenu garantissant un seuil de revenu minimum à toutes les personnes qui en ont besoin». Les instigateurs de la lettre, Craig Berggold, Zainub Verjee et Clayton Windatt, voient la crise comme un vecteur de changement qui appelle à un meilleur filet social, soit une sécurité financière qui comblerait les besoins de base des individus et leur permettrait de participer pleinement à la société, peu importe le statut de leur emploi.
Pour lire la lettre et rejoindre les signataires : Formulaire
Le ministère de la Culture et des Communications (MCC) a convoqué le très large comité consultatif pour la relance du secteur des arts de la scène pour une seconde téléconférence. Tenue le mardi 12 mai pendant deux heures, elle avait pour objectifs de présenter la démarche de collaboration entre le MCC, la Direction de la Santé publique et la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et de prendre la mesure des actions menées par les associations et regroupements pour les mesures sanitaires à mettre en oeuvre pour assurer la relance du secteur.
La sous-ministre Marie Gendron, son adjoint Ian Morissette, Marie-France Raynault, de la Santé publique et Bruno Faucher, de la CNESST, ont rappelé l’idée d’une reprise graduelle, à géométrie variable et totalement dépendante de l’évolution de la situation épidémiologique. Les représentants du MCC se sont notamment dits conscients des besoins urgents pour la danse de rouvrir l’accès aux salles de pratique pour l’entraînement des danseurs.
De cette rencontre, il ressort qu’un comité piloté par la direction de la Place des arts élabore un guide des mesures pour garantir la santé et la sécurité du public et que l’élaboration des protocoles sanitaires pour les différents secteurs disciplinaires requiert un gros investissement de la part des associations et regroupements, considérés les plus à même de témoigner des réalités particulières du terrain. On leur a donné jusqu’au 22 mai pour soumettre des suggestions de protocoles sanitaires dont la CNESST s’inspirera pour la production d’un guide maître pour les arts de la scène avec des sections pour chacune des disciplines artistiques.
Le MCC a par ailleurs demandé aux membres du comité consultatif de lui faire parvenir dans les trois jours une série de mesures économiques pour la relance à évaluer dans la perspective de la mise à jour prochaine du budget provincial. Le RQD en a proposé un total de 32, soulignant la nécessité d’assurer la survie du secteur dans la transition avant une reprise particulièrement graduelle pour la danse professionnelle.
La pandémie du coronavirus est une source d’inquiétude pour de nombreuses personnes. L’annulation d’événements et de tournées en raison de l’épidémie tient les intervenants du spectacle sur le pied d’alerte.
Au Québec, le gouvernement Legault vient de prendre des mesures drastiques pour limiter la propagation du virus, dont l’interdiction de tenir des rassemblements intérieurs de plus de 250 personnes, entraînant l’annulation de nombreuses manifestations artistiques. Parallèlement, les associations et regroupements disciplinaires se mobilisent pour voir quelles mesures d’urgence peuvent être mises en place par le ministère de la Culture et des Communications pour soutenir les milieux artistiques dans cette épreuve. Retrouvez ici une compilation de ressources, informations et recommandations pour vous préparer à la situation et atténuer les risques associés au COVID-19.
CAPACOA, l’Assemblée canadienne de la danse (ACD-CDA) et d’autres organismes ont produit des documentsinformatifs pour vous aider à prendre les mesures nécessaires. Consultez-les!
Informations et recommandations pour le secteur du spectacle – CAPACOA Ce document en ligne est régulièrement mis à jour. Il comprend actuellement un point sur l’évaluation des risques, une série de recommandations et un lien pour s’abonner à une liste de discussion bilingue sur le sujet. CAPACOA a aussi formé un comité et créé une liste de suivi des annulations d’événements.
Bulletin d’information sur le COVID-19 – Assemblée canadienne de la danse Ce bulletin contient des conseils pratiques (hygiène, réunions à distance, communications avec vos publics et vos employés, aides financières de l’Actors Fund of America, etc.), ainsi que des liens vers des ressources en matière de santé.
FAQ: Incidence du COVID-19 sur les projets financés – Conseil des arts du Canada Cette foire aux questions s’adresse aux bénéficiaires et aux demandeurs de subventions dont les projets financés sont touchés par la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Il peut s’agir de l’annulation d’un événement ou d’un voyage international dans une région visée par un avis actif de santé aux voyageurs pour le nouveau coronavirus.
Appel aux membres du RQD Vous avez annulé des évènements ou des tournées? Informez-nous en écrivant à Mohamed Yanouri, responsable de la recherche et des stratégies politiques, à myanouri@quebecdanse.org. Le RQD va suivre ce dossier de près et vous tenir informés. Restez à l’affût.
Il est toujours intéressant d’essayer de nommer les actions posées avant tout de manière instinctive. Comme dramaturge, je trouve que mon travail est à son mieux quand je suiscomplètement absorbée par la tâche à accomplir, dans un état proche du flow, et réponds spontanément aux exigences de la situation qui se trouve devant moi. D’une certaine manière, tenter de nommer en quoi consiste mon approche devient une pratique dramaturgique en soi, une autodramaturgie.
Chaque projet de création vise des objectifs différents, évolue à un rythme différent, découle d’esprits différents et donc, exige une approche dramaturgique propre. D’ailleurs, cette inconstance est peut-être l’aspect le plus constant de la pratique dramaturgique et je laisse l’article de Jessie Mill, publié par le RQD, démontrer en quoi consiste cette variabilité dans le rôle de dramaturge.
J’aimerais plutôt parler ici d’autres constantes qui apparaissent d’un projet à l’autre dans mon travail de dramaturge. La pratique dramaturgique varie d’un dramaturge à l’autre, et comme nous avons peu l’occasion de comparer nos notes, pour ainsi dire, je souhaite, en décrivant comment je travaille, en inviter d’autres à partager les similitudes et les différences de nos approches respectives.
À la base de tout projet, selon moi, se trouve le désir d’être utile. On pourrait même dire que cet objectif est exactement pourquoi le rôle de dramaturge varie autant. Vouloir être utile veut dire comprendre ce qui est nécessaire, et à cause des variables évoquées plus haut, ajuster son approche de manière souvent importante.
Plusieurs principes et valeurs sous-jacents à mon désir d’être utile définissent ma ligne de conduite. Je les vois comme les fondements qui soutiennent mes interventions. Nommons-en quelques-uns.
La première chose à établir est le rapport de confiance, un objectif que je soupçonne prioritaire pour tout dramaturge. Gagner la confiance prend du temps. En passant du temps ensemble, chacun apprivoise les habitudes de travail de l’autre et son processus créatif. La confiance me semble essentielle pour avoir un dialogue fructueux, dans lequel pourront s’exprimer le doute, la peur et de profondes réflexions.
La curiosité envers l’autre, ce qu’il est, ce qu’il pense, ce qu’il dit, comment il travaille, est tout aussi nécessaire. Comme dramaturge, je ne peux jamais présumer savoir. Il est tentant de penser savoir ce que l’autre veut dire sans le vérifier auprès de lui, tout comme penser savoir où se dirige la création est un piège qui empêche de voir ce qui se passe réellement. Je vois l’écoute comme de la curiosité mise en pratique. Cela veut dire laisser à l’autre du temps de réflexion et créer un espace pour qu’il puisse vivre l’hésitation et l’audace en toute sécurité.
Une autre valeur importante est la foi envers l’équipe, les gens au cœur de tout processus créatif. Je pense qu’une œuvre est toujours le fruit de ceux qui la créent, chaque individu ajoutant à l’ensemble sa propre pensée dramaturgique. Une partie de mon travail consiste donc à s’assurer que la voix de tous est entendue et que le processus bénéficie de l’apport unique de chacun. Si je n’ai pas cette foi envers l’équipe, je ne peux adhérer au projet et dois remettre en cause ma capacité à bien le servir. Si je sens que d’autres ne l’ont pas, il me faut trouver une manière pour l’équipe d’aborder ce problème afin que le travail ne soit pas trop déstabilisé et puisse continuer d’avancer.
La foi envers le processus est aussi une valeur importante. Au fond, personne ne sait vraiment où on s’en va. Le parcours créatif est une aventure pleine d’inconnus et il faut rester persuadé que, même en perdant son chemin, on trouvera ensemble le moyen d’avancer, parfois par essais et erreurs, parfois en prenant le temps de réfléchir, avec d’occasionnels «eureka», et surtout, en travaillant fort.
Finalement, un principe important pour moi est de garder une distance émotive envers les choix effectués. Comme dramaturge, je reste proche du processus décisionnel, mais en même temps, je dois maintenir un espace pour questionner l’œuvre et la repenser à la lumière d’éléments nouveaux qui émergent. Je ne peux être tant attachée aux choix déjà faits que je ne puisse plus considérer de nouvelles options. L’équilibre entre s’éloigner et s’approcher du processus décisionnel est délicat.
En plus de ces principes et valeurs sur lesquels se fonde ma pratique, il y a aussi certains outils qui reviennent d’un projet à l’autre. Je les regroupe ici dans ce que j’appellerais mes «process research», c’est-à-dire l’analyse des processus.
La première chose à faire, selon moi, est de discerner les langages d’un projet. Cela inclut le type de vocabulaire et les références employés pour parler des idées et de l’œuvre en devenir. J’écoute ce que ce vocabulaire a de particulier, son swing: comment, par qui et quand il est décontracté, rigolo, sérieux, réflexif, puissant, mystérieux, etc. Cet intérêt pour les langages inclut aussi ceux du corps, du temps, de l’espace, des objets, du visuel, du son, du relationnel. De plus, pour créer la confiance et travailler ensemble, il me faut comprendre comment mes propres langages et références se fondent et réagissent à ceux du projet. Comme les langages d’un projet évoluent avec le temps, ils requièrent mon attention constante. S’il faut pouvoir comprendre et accorder les langages, il est aussi parfois utile de pouvoir les modifier ou de les remettre en cause.
La deuxième chose est de déterminer les pratiques d’un projet. Comment le groupe s’entraine ensemble, travaille, joue et échange pour créer une compréhension commune de ce qui n’est pas nécessairement l’œuvre elle-même, mais de ce qui est nécessaire à l’œuvre? Parfois, il s’agit simplement de partager les nouvelles de la journée et de s’accorder au rythme des autres, alors que d’autres fois, il s’agit d’un échange approfondi d’idées ou d’une pratique corporelle élaborée. Encore là, les pratiques d’un projet peuvent changer et évoluer avec le temps, mais pour bien comprendre une œuvre, il m’apparait essentiel d’en connaitre les pratiques. Cette conscience des pratiques d’un projet s’est avérée maintes fois bénéfique pour m’aider à comprendre ses besoins et ses racines. Sans oublier que parfois, certaines pratiques peuvent s’avérer nuisibles à l’avancement du travail et qu’en les nommant, on peut se demander si elles sont toujours pertinentes.
Questionnements
Ces outils de recherches servent mon désir d’être utile et nourrissent les principaux moyens que j’emploie pour y arriver : écouter, observer, ressentir ce qu’est le projet, où il s’en va et ce qu’il pourrait devenir ; être un facilitateur d’échanges, un compagnon, mais aussi un déstabiliseur, celui qui garde de la place pour la confrontation d’idées alternatives. Ce qui m’amène à parler des questions. Le questionnement est, selon moi, l’action au cœur de toute pensée dramaturgique et reste l’aspect le plus variable de mon travail. Chaque œuvre appelle ses questions propres, complètement différentes de celles d’une autre. Je soupçonne qu’on pourrait même retracer l’évolution de notre discipline à travers les questions qu’elle a suscitées à différentes époques. À mesure qu’un art évolue, la gamme des questions qu’on lui pose évolue avec lui.
Déterminer quelles questions soulève une œuvre, quand et comment les poser, exige de la créativité de la part du dramaturge : percevoir les potentiels, révéler les paradoxes, interroger les relations, situer l’œuvre dans son contexte culturel, social, et politique, naviguer les micro et macro dramaturgies. Voilà le plaisir et le travail.
J’aimerais tenter d’articuler ici certaines questions actuelles que je garde en poche ces temps-ci, même si en faisant cela, je cristallise ainsi une stratégie que je n’utilise pas systématiquement, et jamais de la même manière. Par exemple, je pourrais demander à une œuvre : Quelle est son invitation? Se connait-elle trop bien? Est-elle bien où elle habite? Son rapport au temps est-il optimal? Soulève-t-elle des questions de consentement? Pouvons-nous la défendre et veut-on le faire?
Ces types de questions (et il y en a beaucoup d’autres) peuvent être particulièrement utiles quand moi ou d’autres membres de l’équipe de création sommes incertains… ou trop certains. Elles peuvent entrouvrir une porte sur de nouvelles idées ou approches. C’est une manière de s’affranchir du connu et de risquer l’inconnu. Cette prise de risque aussi s’avère être une constante.
La dramaturgie est inhérente à la création artistique et est forgée par l’équipe créative à travers ses processus. Le dramaturge en est un membre intermittent et le rôle que j’aime jouer en tant que tel est celui de questionner la dramaturgie émergente de chaque projet artistique. La liste très ordonnée de constantes présentées ici provient d’une méta analyse. Ce processus est, en réalité, beaucoup moins structuré, une réponse plus spontanée et instinctive aux besoins immédiats de l’œuvre.
Kathy Casey Directrice artistique de Montréal Danse depuis 1996, elle est dramaturge pour toutes les œuvres créées par cette compagnie ainsi que pour d’autres projets extérieurs. Elle est facilitatrice pour des ateliers sur la dramaturgie et des ateliers de recherche chorégraphique, à Montréal et ailleurs.
Québec, le 10 mars 2020 – La Coalition La culture, le cœur du Québec (CCCQ) accueille avec satisfaction les annonces du ministre des Finances concernant la culture et les communications. Le budget d’aujourd’hui se démarque de ceux des dernières années puisque l’on observe une véritable croissance des dépenses consacrées aux arts et à la culture. Les dépenses de programmes se situent en effet désormais à 861,3M$ comparativement à une projection de 785M$ si la tendance historique s’était maintenue.
Ainsi, le Conseil des arts et des lettres du Québec et la Société de développement des entreprises culturelles voient leurs crédits de transfert croître respectivement de 9,8M$ et de 52,5M$. De nouvelles sommes qui seront consacrées à la création, la production et la diffusion de la culture québécoise et dont la Coalition souhaite ardemment qu’elles améliorent les conditions de vie et de pratique des artistes, des artisans et des travailleurs et travailleuses culturels.
Plusieurs des mesures annoncées aujourd’hui viennent aussi soutenir et appuyer le développement culturel des régions, notamment en valorisation du patrimoine. Ainsi, le Plan québécois des infrastructures 2020-2030 prévoit, dès cette année, une bonification de 41,8M$ à cet effet.
La CCCQ se réjouit de la reconnaissance par le gouvernement de l’apport économique et social de la culture. Par ces mesures concrètes, le gouvernement mise enfin sur la culture pour affirmer la spécificité du Québec dans le monde.
Depuis sa fondation en 2017, la Coalition La culture, le cœur du Québec milite en faveur de l’amélioration des conditions socioéconomiques des ressources humaines en arts et en culture. Cette amélioration demande une augmentation du budget du ministère de la Culture et des Communications à hauteur de 2% du budget provincial. Le budget d’aujourd’hui portant les dépenses en culture à 1,2% des dépenses consolidées totales, il constitue un pas dans la bonne direction.
La culture, un secteur économique d’importance La CCCQ rappelle que la culture a un impact important sur le reste de l’économie. Ainsi, chaque dollar de production économique (PIB) en culture génère de 0,70$ à 0,90$ en production additionnelle dans le reste de l’économie, la moyenne pour les industries étant de 0,70$. De plus, chaque tranche de 100M$ dépensés en culture, hors secteur des télécommunications, représente 1540 emplois contre 1030 dans le secteur industriel. En outre, les revenus fiscaux des activités économiques associées à la culture compensent largement les subventions accordées pour permettre aux artistes et créateurs du Québec de faire vivre et rayonner des productions qui se distinguent dans le monde entier.
La culture et le progrès social La CCCQ rappelle aussi que si l’évaluation adéquate des répercussions économiques de la culture reste complexe, la meilleure quantification ne peut capter l’ensemble des valeurs artistiques, humaines et émotionnelles liées à l’expérience et au partage de la culture. En outre, on ne compte plus les expériences de réussites économiques et sociales de plusieurs villes et régions qui ont placé les investissements culturels et patrimoniaux au cœur de leurs stratégies de développement.
Source
Le comité directeur de la Coalition La culture, le cœur du Québec
Entrevues Porte-paroles de la Coalition Gilles Charland | Alliance québécoise des techniciens et techniciennes de l’image et du son
gcharland@aqtis.qc.ca 514-844-2113 Josée Tremblay | Conseil de la culture des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches josee.tremblay@culture-quebec.qc.ca 418 569-4498 Bastien Gilbert | Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec bastiengilbert@rcaaq.org 514-290-3984
À propos de la Coalition La culture, le coeur du Québec La Coalition La culture, le coeur du Québec a pour but de faire reconnaître et de promouvoir le secteur artistique et culturel. Elle revendique, pour contribuer à réaliser la Politique culturelle du Québec, la mise en place d’actions concertées dans le cadre des politiques gouvernementales des instances de la culture, de l’emploi et de l’éducation afin de soutenir les ressources humaines des arts et de la culture. La Coalition souhaite que le rôle des arts et de la culture soit pleinement reconnu et que ceux-ci soient soutenus à la mesure de leur importance sociale, identitaire et économique.
Le comité directeur Christine Bouchard | En Piste – Regroupement national des arts du cirque
Fabienne Cabado | Regroupement québécois de la danse
Louise Chapados | Conseil des métiers d’art du Québec
Gilles Charland | Alliance québécoise des techniciens et techniciennes de l’image et du son
Bastien Gilbert | Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec
Sylvie Meste | Conseil québécois du théâtre
Sonia Pelletier | Regroupement des arts interdisciplinaires du Québec
Julie-Anne Richard | Association professionnelle des diffuseurs de spectacles – RIDEAU
Josée Tremblay | Conseil de la culture des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches
Dominic Trudel | Conseil québécois de la musique
À quelques jours du dévoilement du budget provincial, les milieux artistiques croisent les doigts pour que des investissements supplémentaires leur soient accordés, sans pour autant nourrir trop d’illusions. De fait, si l’on se réjouit des avancées portées par la nouvelle Politique culturelle et de crédits additionnels ponctuellement offerts, les arts vacillent plus que jamais au bord du précipice du capitalisme effréné. Tout en brandissant ces mêmes arts comme étendard de notre fierté identitaire, nos élus ne se risquent pas à l’augmentation pourtant vitale du budget de la culture à hauteur de 2% du budget gouvernemental. C’est que, près de trois quarts de siècle après la publication du Refus global, les arts et la culture n’ont toujours pas trouvé grâce aux yeux du grand public et ils restent englués dans les carcans de la logique marchande.
Englobant traditions, croyances, systèmes de valeurs, modes de vie, droits de la personne, arts et lettres, la culture nous façonne autant qu’elle nous distingue individuellement et collectivement. Contribuant à faire de nous des êtres civilisés, elle apparaît, dans tous ses aspects, comme un droit fondamental dont tout un chacun devrait pouvoir jouir librement et pleinement. À ce titre, elle devrait être une priorité absolue de toute société soucieuse de la protection du vivant, planète et humains compris, et de ses richesses intrinsèques. Pourtant, dès lors qu’il s’agit d’investir pour œuvrer à son développement et à son rayonnement, on se place dans une perspective plus économique qu’holistique. Et même si les chiffres du PIB et des revenus directs et indirects générés par le secteur justifient hautement les investissements demandés, les œillères des préjugés sur la culture restent bien fixées dans les mentalités, elle demeure absente des discours et des débats publics et pâtit dangereusement du manque d’une vision de développement durable.
Que doit-on déduire, par exemple, du fait que les arts et la culture ne recueillent que 3 à 5% des dons des Québécois? Ou encore, que la seule façon qu’on ait trouvé pour encourager la philanthropie culturelle soit d’offrir de très généreux avantages fiscaux aux donateurs les plus fortunés? Quelles voix fortes et convaincantes pourrait-on opposer à ces chroniqueurs et ces animateurs qui vomissent à qui mieux mieux sur les artistes présentés comme des privilégiés, des enfants gâtés vivant aux crochets du contribuable? Que doit-on conclure de la concentration actuelle des inquiétudes sur les GAFA et les enjeux du numérique alors que les dérives possibles et les dangers économiques pour les médias traditionnels étaient prévisibles dès les années 1990? Comment interpréter la distribution massive de productions cinématographiques et télévisuelles en langue anglaise (et par une multinationale étasunienne) dans la perspective identitaire et historique d’un Québec qui s’est tant battu pour mieux vivre en français? Comment ne pas se mobiliser quand la plus grosse part des dépenses en culture des ménages québécois va aux écrans et appareils intelligents? On pourrait dérouler encore une longue liste de questions pour justifier de la nécessité d’une vision à long terme pour sauver la culture.
Notre société se transforme, notre culture avec, et bien du monde en fait les frais: des créateurs les plus démunis à bon nombre d’industries culturelles jadis florissantes et de vedettes dont la fortune aurait autrefois été assurée. Malgré les investissements historiques en culture inscrits au budget provincial en 2018 et prévus pour cinq ans, l’écologie des arts se dégrade de façon alarmante. Ni le virage numérique ni l’entreprenariat culturel auxquels on nous exhorte ne suffiront pour redresser la barre. Il est urgent de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour transformer le regard collectif sur la culture et assurer à cette dernière des moyens à la mesure de sa contribution vitale à notre société. Cela passe notamment par des campagnes régulières de valorisation des arts et par le développement d’une culture de la philanthropie fondée sur la conception du don comme un acte naturel d’engagement civique de la part de la population et des milieux d’affaires.
Fabienne Cabado
Directrice générale du Regroupement québécois de la danse
Depuis 2017, plusieurs compagnies de création canadiennes sonnent l’alarme d’une perte de soutien à la tournée de la part du Conseil des arts du Canada, ce qui fragilise leur développement et leur rayonnement à l’international. Pour prendre le pouls de la situation en danse, un comité s’est formé au Regroupement québécois de la danse depuis octobre 2019 à l’initiative de membres. Le RQD et l’Assemblée canadienne de la danse ont par ailleurs uni leurs forces pour des actions de représentation et préparent une rencontre avec des représentants du CAC aux premiers jours d’avril.
Pour dresser un portrait de la situation pour l’ensemble des arts de la scène, CINARS vient de lancer un sondage sur la fluctuation des subventions d’aide aux tournées auquel nous invitons les compagnies de danse à participer avant le 20 mars 2020. Vos réponses nous permettront d’analyser la situation et de nous appuyer sur des éléments concrets pour témoigner de vos réalités. Aidez-nous à défendre vos intérêts!
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