2020-03-05
 
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Le nouveau théâtre de Verdure rouvrira ses portes en 2021

Le nouveau théâtre de Verdure rouvrira ses portes en 2021

Fermé depuis 2014 au grand désarroi des artistes et des citoyens montréalais, le théâtre de Verdure du parc La Fontaine fera l’objet de réaménagements importants en 2020 pour une réouverture en 2021. Le nouveau concept architectural dévoilé cette semaine mise sur l’accessibilité, le développement durable et l’harmonie avec le paysage.

La régie sera recouverte de treillis végétal et une structure légère aux parois ajourées abritera la scène pour offrir des points de vue sur le parc lorsqu’elle ne sera pas en fonction. Les gradins, aujourd’hui en état avancé de désuétude, seront entièrement refaits. Ils comprendront une vingtaine de places pour personnes à mobilité réduite et seront encadrés de deux nouvelles terrasses à accessibilité universelle, permettant ainsi au théâtre à ciel ouvert d’accueillir jusqu’à 2500 spectateurs. Alors que ce lieu emblématique était autrefois fermé au public en dehors des présentations de spectacles, ses gradins étagés et son espace gazonné seront désormais accessibles tout au long de l’année.

Quel type de programmation artistique sera offerte au théâtre de Verdure? Il est malheureusement trop tôt pour le dire. Les représentants de la Ville de Montréal ont cependant souligné qu’il accueillera des spectacles gratuits et sera ouvert aux pratiques professionnelles et amateures. À suivre de près.

Lire le communiqué de la Ville de Montréal.

Futur théâtre de Verdure du Parc La Fontaine © Lemay

Futur théâtre de Verdure du Parc La Fontaine © Lemay

Futur théâtre de Verdure du Parc La Fontaine © Lemay

Cercles de parole: à la rencontre d’Ismaël Mouaraki et de 7Starr

Ismaël Mouaraki et Vladimir «7Starr» Laurore, deux artistes autodidactes des danses urbaines aux parcours singuliers. Le premier est danseur, chorégraphe et directeur artistique de la compagnie Destins Croisés; le second fait figure de pionnier de la scène Krump à Montréal. Le Regroupement québécois de la danse (RQD) les a reçus lors de deux cercles de parole, où un dialogue sur leur cheminement professionnel s’est accompagné de riches questionnements sur les métissages et la reconnaissance de la diversité des pratiques en danse.

Ismaël Mouaraki, de la France au Québec

C’est en toute intimité, dans un cercle réunissant une dizaine de personnes, que s’est déroulée le 2 décembre 2019 la discussion avec Ismaël Mouaraki. L’artiste franco-maroco-canadien a raconté son «parcours du combattant» comme danseur hip-hop, qu’il a amorcé en France, puis consolidé au Québec où il a immigré il y a 20 ans.

De part et d’autre de l’Atlantique, les danses urbaines peinaient alors à se faire reconnaître comme pratiques artistiques. Du moins, bénéficier du soutien des institutions pour l’accès au financement et aux scènes était loin d’être gagné. En France, les «hip-hoppeurs» n’étaient en effet pas considérés comme des artistes, mais comme les «animateurs» d’activités destinées à «calmer» les jeunes à problèmes. Des problèmes qui étaient et sont toujours bien réels, assure Mouaraki qui a vécu l’expérience de ces quartiers où les chances de réussite scolaire et professionnelle sont faibles en raison des barrières liées au statut social ou aux origines ethniques des résidents. «Le parcours scolaire était difficile, à cause, entre autres, du racisme. Or, en France, quand tu n’as pas de diplôme, tu n’es rien», raconte l’homme qui a vu plusieurs de ses amis aux prises avec des problèmes de drogue, se suicider ou faire de la prison. «On est des écorchés vifs!»

N’ayant pu aspirer au diplôme d’État en danse dans l’Hexagone – requis pour pouvoir y enseigner –, Mouaraki est venu vivre au Québec, où les danses urbaines n’étaient alors guère plus reconnues. Le chorégraphe considère faire partie de la première génération de danseurs urbains à avoir tenté de porter son art de la rue à la scène. Les portes auxquelles il n’a cessé de frapper se sont ouvertes peu à peu, alors qu’il a frayé son chemin en adoptant l’attitude positive et volontaire d’un entrepreneur. Il a fait des études en gestion des organismes culturels aux HEC, a multiplié les rencontres et les collaborations, tout en considérant l’importance d’adopter le langage culturel de sa communauté d’accueil et de gagner un à un les esprits et les cœurs.

Ouverture et première chance pour les artistes dits de la diversité

Comme bien des artistes immigrants ou ayant des pratiques diverses, Mouaraki a eu du mal à percer le marché de la diffusion. L’une des belles opportunités qu’il a saisies fut de présenter son œuvre Futur Proche en première partie d’un spectacle des BJM au Théâtre de Verdure en 2003. «Il suffit qu’on donne à chacun une première chance, dans un milieu où tout le monde en bave», dit-il, ajoutant que les difficultés auxquelles font face les artistes, qu’ils soient de la diversité ou non, devraient motiver l’entraide et la solidarité. Sa déclaration a interpelé plusieurs participantes d’origines et de pratiques diverses qui en ont profité pour témoigner du lot des barrières rencontrées en tant que femmes et danseuses. L’une d’elles a par exemple rapporté qu’au Liban, les femmes sont discriminées quand elles pratiquent la danse, un art qui ne bénéficie d’aucun soutien de l’État et pour lequel il n’existe pas de diplôme qui faciliterait la reconnaissance de leur statut professionnel une fois à l’étranger. Du Moyen-Orient ou d’ailleurs, plusieurs d’entre elles ont dit faire face à une profonde injustice et devoir en faire toujours plus que les autres pour arriver à leurs fins. Une artiste qui a grandi en Martinique a aussi confié que ses visites en France, où on lui faisait des remarques suspicieuses sur sa pratique du ballet classique, lui rappelaient invariablement sa couleur de peau.

Bien qu’il ait appris à contenir et à ne pas exprimer sa colère, Mouaraki déplore, au-delà du manque de reconnaissance artistique, que des groupes soient littéralement déshumanisés dès l’enfance. Aujourd’hui bien implanté dans le paysage chorégraphique montréalais – il est notamment récipiendaire du prix Envol 2019 des Prix de la danse de Montréal –, le chorégraphe aborde la danse comme un acte politique, une façon de dévoiler un autre corps. Ses œuvres à la croisée du hip-hop et de la danse contemporaine questionnent l’individu, la société et leurs enjeux culturels.

Vladimir Laurore et l’amour du Krump

Le 3 février 2020, c’était au tour de Vladimir «7Starr» Laurore de venir témoigner de son parcours lors du cercle de parole du RQD tenu dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs. C’est avec le documentaire Rize (2005) de David Lachapelle qu’il est littéralement tombé en amour avec la danse et le Krump. «Ce film a changé ma vie», dit le danseur, qui s’est investi dès lors dans une démarche acharnée pour développer et partager son art à travers la province. L’artiste d’origine haïtienne a véritablement ensemencé la culture Krump au Québec en fondant notamment la MTL Krump Alliance, en créant de nombreux fam, système de grade, comme dans les arts martiaux, entre mentors (big homies) et apprentis (lil homies). Il a ainsi contribué au développement de plusieurs danseurs à travers le Canada.

L’une des dernières nées des street dances, le Krump a d’abord fait face à une incompréhension et un rejet au sein même de cette culture, considérée comme dure, violente et agressive, ses praticiens étant vus comme des «possédés». «Une vraie danse de fous», ironise 7Starr pour qualifier ce genre freestyle à haute intensité, dont l’essence des mouvements reflète la passion, l’énergie et l’engagement physique et mental des danseurs.

Ayant reçu une réponse positive à sa première demande de bourse de déplacement au Conseil des arts du Canada – première instance à avoir vu le potentiel créatif de cette pratique –, Laurore a fait un séjour initiatique à Los Angeles, lieu de naissance du Krump, afin d’en apprendre les fondements et d’en ramener les savoirs à Montréal. Bien plus qu’une danse, le Krump est une culture, un état d’esprit. La «session» demeure au cœur de la pratique avec l’importance de l’improvisation et de l’inclusion, et une liberté totale du danseur de s’exprimer sur la musique de son choix.

Lorsqu’on lui a demandé quelles difficultés il avait rencontrées pour faire reconnaître la crédibilité du Krump en tant que forme d’art, Laurore a surtout évoqué l’importance d’assumer pleinement ses choix et de consolider les bases de sa pratique, même lorsqu’elle est nouvelle ou incomprise. Au début, il s’agissait pour lui de créer une communauté, en relayant la bonne information à travers les bons réseaux. La rencontre avec des artistes et mentors comme Otis Hopson, Valérie Chartier et Alexandra ‘Spicey’ Landé a été pour lui déterminante. Enfin, il a exprimé avec optimisme qu’il faut laisser le temps aux choses de s’intégrer dans le paysage. Avec de la patience et de la persévérance, il a développé cette pratique qui fait aujourd’hui de plus en plus d’adeptes au sein du grand public et chez les professionnels de la danse de divers milieux.

Danse contemporaine et danse urbaine: questionner les façons de faire

La collaboration entre 7Starr et la chorégraphe Lucy May pour la création de la pièce Anima / Darkroom (2019) a stimulé leurs réflexions respectives sur la production en danse. Pour Lucy May, l’immersion dans la culture Krump a permis de combler un vide qu’elle ressentait en danse contemporaine, qui selon elle, ne fait plus aujourd’hui référence à un style ou une façon de danser, mais plutôt à un mode de production et de diffusion. Le Krump lui a permis de développer une nouvelle forme d’écoute et une véritable réciprocité avec son collaborateur. Elle y a découvert une autre façon de créer et d’improviser, c’est-à-dire dans un esprit de communauté et de franche générosité.

Une nouvelle génération d’étudiants, formés aux danses urbaines avant d’opter pour une formation professionnelle en danse contemporaine, a contribué à faire évoluer les programmes d’enseignement. Des artistes tels que 7Starr sont d’ailleurs invités régulièrement à offrir des classes et des ateliers dans diverses institutions d’enseignement. Celui-ci demeure cependant vigilant face à l’institutionnalisation: le Krump, comme les autres formes de street dance, peut s’adapter aux institutions d’enseignement tout en conservant le caractère organique de l’apprentissage par le mentorat.

L’art, le divertissement et la récupération

Bien qu’il reconnaisse que les danses urbaines font l’objet d’un phénomène de mode et de plusieurs formes de récupération qui dénaturent les pratiques et, souvent, en décrédibilisent le sérieux, 7Starr évite l’expression d’appropriation culturelle. Il parle plutôt d’exploitation économique et même de vol, citant l’appropriation par certains chorégraphes d’une part de la gestuelle que des danseurs et danseuses ont créée au fil de longues années de travail sans pour autant reconnaître leur part de créateurs et évoque aussi les nombreuses dérives sur le marché du loisir et dans l’industrie du divertissement. Ismaël Mouaraki avait également évoqué une certaine peur des artistes hip-hop d’être récupérés. Contrairement à la danse contemporaine, où l’on a longtemps perçu les chorégraphes comme uniques maîtres d’œuvre, les danses urbaines placent l’interprète au cœur de la danse et reconnaissent son pouvoir de créateur.

Quant à la question d’une frontière entre l’art et le divertissement, les deux artistes ont été catégoriques: cette frontière n’existe pas. Pour Mouaraki, tout est artistique. Pour 7Starr, l’art se vit dans le concret, en communauté et peut se passer de toute forme de conceptualisation propre à la danse contemporaine pour être légitime.

La force du dialogue entre les pratiques

Ismaël Mouaraki pense que le milieu de la danse a longtemps été cloisonné par une ignorance réciproque entre danse contemporaine, ballet classique et danses urbaines. Il croit que c’est le manque de dialogue entre les pratiques qui favorise la discrimination. Il ajoute que l’ignorance n’est pas négative en soi, du moment où elle ouvre sur un partage des points de vue, sur la possibilité de dire sans crainte ce que l’on n’aime pas et de s’écouter sans se couper la parole. De son côté, Vladimir Laurore croit également que la parole doit sortir, même si cela fait mal. Il cite en exemple le moment où un juge de l’émission Révolution a utilisé le mot «sauvage» pour désigner le Krump. Sans intention de dévaloriser le Krump, il a dit tout haut ce que bien des gens pensent tout bas et a permis de remettre les choses en perspective en montrant que le Krump est, bien au-delà de cette image, une danse avec ses subtilités et sa richesse. «C’est bien que ces mots-là sortent quand ils permettent de réfléchir et d’ouvrir la conversation», estime-t-il.

Les deux artistes, avec une énergie de pionniers, ont tracé leur chemin sans s’arrêter aux barrières des institutions et aux préjugés, mais en accueillant avec reconnaissance toutes les occasions de valoriser leur danse et de partager leur savoir. Inspirants!

 

Le RQD remercie chaleureusement Ismaël Mouaraki et Vladimir «7Starr» Laurore pour la générosité de leurs interventions, ainsi que Valérie Lessard pour l’animation des cercles et la compilation de ces vibrants témoignages. Un grand merci également à l’ensemble des personnes ayant pris part à ces riches échanges et au MAI pour son accueil.

Rendez-vous le 6 avril 2020 pour le prochain cercle de parole du RQD. Plus d’informations à venir.

Zab Maboungou récompensée au Pré-Gala Dynastie

Zab Maboungou a reçu le trophée Danseuse / Compagnie de danse de l’année au Pré-Gala Dynastie, qui célèbre et honore les personnes afrodescendantes du Québec. Commanditaire du trophée pour la première fois, le Regroupement québécois de la danse était présent à cette soirée tenue dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, pour saluer cette inspirante et formidable ambassadrice de l’art de la danse. Proches et complices de Zab Maboungou livrent ici leurs témoignages sensibles en hommage à l’artiste, mais aussi à la femme, l’enseignante, la citoyenne et la philosophe.

 

«L’éthique et le sens sont au cœur des actions de cette grande dame qu’est Zab Maboungou. Elle est plus qu’une inspiration pour moi.  Zab est un pilier qui nourrit et permet à toute personne qui s’intéresse à la chose artistique de penser et repenser ce pourquoi et comment elle s’y engage, particulièrement les personnes afrodescendantes. Sans compter que son art de la danse, par sa puissance poétique et spirituelle, illumine les chemins des possibles. Merci du fond du cœur, ma Zab. Merci pour tout ce que tu transmets. Merci pour ton engagement sans faille. Je sais que plusieurs se joignent à moi pour t’exprimer notre profonde gratitude.»
Karla Etienne
Directrice adjointe de Zab Maboungou/Compagnie Danse Nyata Nyata

 

«Zab Maboungou porte son poids dans le monde et nous aide à identifier le nôtre. Elle m’inspire profondément et me pousse à chercher le vivant en moi, tous les jours.»
Oliver Mitchell
Danseur, auteur, compositeur et étudiant de Zab Maboungou

 

«Lorsque j’ai déménagé à Montréal en 2014, je savais déjà que je voulais m’investir auprès de cette grande dame de la danse. Étant très inspirée par la force interne des femmes de tête depuis toujours, Zab est pour moi un modèle à suivre, avec sa multitude de réalisations tant artistiques que professionnelles, le langage chorégraphique qu’elle a entièrement structuré à partir de ses racines, ainsi que son regard critique et philosophique sur la danse. Je suis bien heureuse d’avoir la chance de vivre ces échanges artistiques en évoluant comme danseuse-interprète au sein de sa compagnie Nyata Nyata.»
Marie-Denise Bettez
Interprète

 

«Zab is a living legend in every sense. She’s a mentor to me and all the artists that are surrounding me. We need you and will still need you. Chapeau Queen!»
Wesli
Musicien

 

«Dès notre première rencontre, j’ai senti que j’avais en face de moi une personne exceptionnelle. Sa présence même, son sourire lumineux, la sagesse de son regard étaient puissants, chargés d’humanité et d’intelligence. La danse était sa vie et elle habitait un monde où le corps avait des dimensions cosmiques et incarnait le mouvement perpétuel de l’univers tout en étant ancré dans l’ici et maintenant. Son travail, ses aspirations et préoccupations dépassent largement les limites de sa propre vie et nous ramènent continuellement à l’essentiel: l’importance des arts, des savoirs et des personnes dans le monde (comme l’affirme le crédo de sa compagnie). Je lui serai toujours reconnaissante de m’avoir ouvert les portes, par ses enseignements, vers une autre réalité corporelle et sensuelle, remplie de joie et porteuse de dignité humaine.»
Mariya Moneva
Membre du conseil d’administration de Zab Maboungou/Compagnie Danse Nyata Nyata et directrice générale de Sinha Danse

 

«Ce n’est pas que de la danse, mais c’est la source qui nous amène au reste. Du «LO» au «KÉ» au «TO», mes pas laissent leurs traces partout où je vais, comme des graffitis. Nyata Nyata, c’est un style, une «vibe», une famille. On y apprend à redéfinir et à reconstruire l’art, la vie, et même notre présence dans la société. Ma Zab, toutes mes félicitations et merci du fond du cœur pour ta générosité!»
Mithra Rabel
Danseuse et diplômée du programme de formation de Nyata Nyata

 

«Comment rendre un juste témoignage à une artiste qui danse depuis tant d’années tout en refusant de se conformer aux concepts réducteurs réservés à cette discipline, en plus de  défendre les danses d’Afrique à travers ses oeuvres, réalisations et enseignements? Selon moi, sa  pratique est une référence incontournable pour les artistes noirs à Montréal.»
Witnise Estimable
Professeure et diplômée de Nyata Nyata

 

En savoir plus

Pré-Gala Dynastie 2020 © Coralie Muroni – RQD

Zab Maboungou et Fabienne Cabado © Maude Touchette

Le CALQ trace un avenir prometteur pour la diffusion des arts de la scène

Le récent Plan d’action sur la diffusion des arts de la scène, présenté par le Conseil des arts et des lettres du Québec cette semaine à RIDEAU, a été fort bien accueilli par les milieux artistiques. Il faut dire qu’il s’appuie sur le rapport d’un comité de réflexion composé d’une dizaine de professionnels de la diffusion – dont Annie-Claude Coutu Geoffroy, responsable du volet danse au Théâtre Hector-Charland et membre du CA du RQD –, qui a su mettre en exergue les enjeux les plus cruciaux du secteur. Quels sont ces grands défis et que prévoit le CALQ pour changer la donne?

Enjeux et défis de la diffusion dans les arts de la scène

Le rapport du Comité de réflexion sur la diffusion des arts de la scène au Québec à l’ère numérique dresse un portrait qui met au jour les nombreuses zones de fragilité du secteur: précarité des organismes, manque de ressources, enjeux de développement de compétences, facteurs limitant la circulation des productions en arts de la scène, freins au développement territorial, absence de visibilité dans les médias, faible inclusion des artistes autochtones et de la diversité culturelle, difficultés de présenter des disciplines artistiques plus nichées chez les diffuseurs pluridisciplinaires, etc.

Un bilan révélateur dont le Comité de réflexion s’est saisi pour proposer des pistes d’action concrètes avec une quinzaine d’objectifs, rassemblés sous les quatre grandes orientations suivantes:

  1. Stimuler la concertation et les partenariats;
  2. Favoriser la mise à niveau des connaissances et le développement des compétences;
  3. Créer des conditions propices à l’accessibilité et à la fréquentation;
  4. Assurer une offre culturelle diversifiée et inclusive sur l’ensemble du territoire.

Avec ce rapport, exemple d’une collaboration fructueuse entre le Conseil et la communauté des arts, la table était mise pour un plan d’action à la hauteur des attentes du milieu.

Plan d’action 2019-2022: plus d’audace et de diversité

Présentation du Plan d’action © RQD

C’est devant une salle bondée de professionnels des arts de la scène que la présidente-directrice générale du CALQ, Anne-Marie Jean, et son directeur du soutien à la diffusion et au rayonnement international, André Racette, ont présenté les neuf actions du plan et leurs objectifs respectifs.

Ce plan d’action prend en considération l’écosystème du milieu de la diffusion dans toute sa pluralité et sa complexité. Pour mieux accompagner les diffuseurs au quotidien, il prévoit de soutenir les initiatives de mutualisation des ressources et l’appropriation des technologies numériques. En lien avec les publics, il veut favoriser l’accès à des ressources spécialisées pour les développer et les fidéliser ainsi qu’accroître et pérenniser les sorties scolaires en milieu culturel professionnel. Au volet artistique, le plan annonce l’augmentation des résidences d’artistes et de compagnies de création en région, ainsi que l’appui inédit à des projets de résidence de longue durée pour les diffuseurs pluridisciplinaires.

Le plan prévoit aussi de renforcer le rôle des organismes impliqués dans des projets structurants de circulation des œuvres, comme La danse sur les routes du Québec, qui grâce à un soutien additionnel du CALQ a pu accueillir l’automne dernier cinq nouveaux diffuseurs pluridisciplinaires dans son Programme de développement de la danse.

À la volonté d’accroître la circulation des œuvres sur le territoire, s’ajoute celle de faire place à une plus grande diversité: pour enrichir l’offre de spectacles, on parle de mieux reconnaître les productions autochtones, d’accroître la présence des artistes de la diversité culturelle sur le territoire (notamment grâce à des vitrines et des tournées), mais aussi d’encourager les diffuseurs pluridisciplinaires à l’audace – terme qui vient remplacer la notion moins séduisante de «prise de risque». Les contextes de diffusion et de territoires seront donc pris en compte dans l’évaluation de ces projets par le CALQ. Pensons, par exemple, aux efforts particuliers que requiert l’initiation à la danse contemporaine de publics qui n’en ont jamais fréquenté…

Le nerf de la guerre

Présentation du Plan d’action © RQD

Si le plan d’action identifie les programmes et mesures de soutien qui permettront la mise en œuvre de plusieurs de ses neuf actions, leur financement a suscité quelques questions dans l’assistance: qu’en sera-t-il du financement des sorties scolaires en milieu culturel professionnel lorsque les fonds dédiés au jeune public arriveront à terme l’an prochain?  Le financement des résidences en région, qui relève du programme des ententes territoriales (volet Soutien à l’accueil en résidence et à la coproduction), engendrera-t-il des disparités de moyens selon les régions?

Sans avoir pu annoncer si des crédits additionnels du gouvernement québécois seraient attachés à ce plan d’action, Anne-Marie Jean s’est montrée confiante en l’avenir et l’a assuré: «Ce plan est bien entendu une priorité pour nous».

 

Consulter le rapport.

Consulter le plan d’action.

 

De nouveaux arguments pour une augmentation des investissements en culture

La Coalition La culture, le cœur du Québec (CCCQ), dont est membre le RQD, a récemment publié une mise à jour de son mémoire économique 2% du budget du Québec en culture: Pourquoi et comment?. À l’aube du dévoilement du nouveau budget provincial, le document fait office de recommandation et argumente en faveur d’un investissement additionnel de 1,3 milliard de dollars d’ici 2022-2023. Constatant notamment une détérioration marquée des revenus des artistes et des travailleurs culturels depuis les années 2000, le mémoire analyse de manière approfondie les impacts économiques et fiscaux d’un développement durable et permanent de la culture du Québec.

 

Hommage à Yoshito Ohno, de Lucie Grégoire

Un être exceptionnel n’est plus de ce monde: le chorégraphe et danseur japonais Yoshito Ohno est décédé le 8 janvier 2020.  Véritable archive vivante, il était l’unique danseur à connaître et à transmettre à la fois les enseignements de Kazuo Ohno et de Tatsumi Hijikata, les deux fondateurs du butoh. Je garde dans mon cœur toute la reconnaissance d’avoir eu l’immense privilège de danser et de collaborer avec lui pendant 10 ans. Je partage ici le commencement de notre histoire.

Mon premier séjour au Japon remonte à 1985 où j’ai participé aux ateliers donnés par le père de Yoshito, le grand danseur Kazuo Ohno. Pendant 50 ans, à Yokohama, le studio des Ohno a été un lieu mythique où des centaines d’artistes de toutes disciplines et de partout dans le monde sont venus suivre leur enseignement. Imprégné de leur énergie vibrante et rempli d’objets et de costumes de toutes sortes ayant servi à leurs multiples créations chorégraphiques, cet endroit m’a projeté dans un espace hors du temps réel, ouvert sur l’imaginaire et les métamorphoses de l’être.

J’ai toujours senti qu’un jour, je reviendrais dans ce lieu. En 2003, j’y suis retournée afin d’entamer une nouvelle création solo inspirée de la musique du compositeur Robert Normandeau. Comme je répétais quotidiennement, Yoshito m’a demandé s’il pouvait venir voir mon travail. Je me sentais un peu intimidée, car j’étais en période de recherche sans structure précise. Après la répétition, il a pris une petite chaise d’enfant de couleur blanche qu’il a attachée dans mon dos. Il m’a demandé de marcher lentement, de dos, sur une même ligne, à partir du fond du studio. L’intention était que je devienne la chaise: c’était la chaise qui avançait et me faisait marcher et non pas moi qui reculais avec la chaise. You are the chair, disait-il. Cela m’a fait basculer dans une nouvelle dimension du corps dansant. Ce fut le début de notre collaboration qui s’est poursuivie de 2003 à 2013 avec la création de trois œuvres chorégraphiques (Eye, Flower et In Between).

Ayant vécu plusieurs renaissances dans ma vie de danse, ma rencontre avec Yoshito m’a ouvert le chemin vers une qualité d’expression qui vient directement du cœur, en lien avec les forces cosmiques, celles qui touchent l’être humain dans son essence même. Au-delà des mots, nous avons reconnu en l’un et l’autre l’âme sœur.

Lors d’un spectacle à Vancouver, une journaliste lui a demandé quel était le lien qui nous unissait, lui et moi. Il a répondu: «C’est mon père qui nous unit».

Son départ est la perte d’un ami et d’un artiste avec lequel j’ai vécu de grands moments de danse. Avec une profonde gratitude, cher Yoshito, je te dis merci pour ton immense générosité, ta confiance, ton intégrité et ton partage que je n’oublierai jamais. Tu seras toujours présent dans ma danse.

Lucie Grégoire
Danseuse, chorégraphe et directrice artistique de Lucie Grégoire Danse.

Choreography Online: un site pour vendre vos chorégraphies

Seriez-vous intéressé à gagner de l’argent en permettant à d’autres de reprendre vos chorégraphies? C’est justement ce que propose le site Choreography Online, une plateforme pour acheter et vendre des chorégraphies pour un usage limité et libre de droits.

Les chorégraphes peuvent ouvrir un compte, héberger les vidéos de leurs chorégraphies gratuitement et une commission leur sera versée à chaque vente. De leurs côtés, les acheteurs peuvent choisir une chorégraphie adaptée à leurs besoins en fonction du genre de danse – du ballet au Bollywood, en passant par le contemporain, le hip-hop, la claquette, la danse acrobatique et une dizaine d’autres styles – du nombre de danseurs, de l’ambiance recherchée et du niveau de difficulté de la danse.

La chorégraphe Eva Kolarova, membre du RQD, figure parmi les premiers artistes à avoir publié des vidéos sur cette plateforme. Si elle n’a pas encore eu l’occasion de vendre ses chorégraphies – la plateforme est encore très récente – elle «espère que des danseurs, des écoles de danse ou des compagnies seront intéressées à mettre en scène et interpréter [son] travail chorégraphique ailleurs dans le monde et dans différentes communautés de danse». On lui souhaite bonne chance!

Le milieu de la danse sur la voie du numérique

De nombreuses idées et pistes d’actions ont été nommées lors de l’atelier sur le numérique du Rendez-vous annuel des membres du 26 octobre 2019. L’agente de développement culturel numérique (ADN) du Regroupement québécois de la danse les a compilées et analysées pour faire ressortir les actions à mener prioritairement par le RQD et les idées permettant d’imaginer un futur numérique pour le milieu de la danse.

Découvrabilité et transformation organisationnelle: deux axes prioritaires

Renforcer la visibilité de la danse sur le Web et améliorer la gestion organisationnelle ressortent immanquablement comme les priorités numériques de l’heure.

Gagner en visibilité
La danse est un trésor malheureusement bien caché dans la jungle du Web. Avoir un site Internet et être actif sur les médias sociaux permet d’assurer une présence en ligne, mais cela ne suffit plus. Encore faut-il se démarquer dans toute cette masse d’informations! Comment mieux se faire voir et se faire valoir? Voilà une question à laquelle il est crucial de s’atteler dès maintenant. D’où l’intérêt de comprendre la découvrabilité, structurer ses métadonnées pour un meilleur référencement de nos sites, afficher les artistes de la danse et les œuvres chorégraphiques dans Wikipédia et plus encore. Avec un peu de méthode et de temps, c’est possible! Le RQD a d’ailleurs déjà documenté plusieurs de ces sujets dans la section Ressources du portail Québec Danse pour vous accompagner et continuera de vous outiller.

Mieux gérer nos projets
On le dit souvent, la vague numérique ne fait pas qu’apporter de nouveaux outils technologiques, elle amène aussi à repenser les modèles organisationnels, les relations professionnelles et les pratiques de gestion. Avec des outils comme la G Suite, Trello (gestion de projet) ou encore Zoom (visioconférence), on a la possibilité d’optimiser ses opérations, de mieux collaborer avec ses équipes et de partager de l’information facilement et gratuitement. Là encore, maitriser ces outils et implanter de nouvelles manières de travailler requiert un certain effort, des compétences à actualiser régulièrement et un brin de bonne volonté. Mais cela nous fait gagner du temps en retour. Alors, place à l’expérimentation!

Le RQD en mode action

Accompagner le virage numérique dans le milieu de la danse fait partie des enjeux prioritaires du RQD, et c’est le principal mandat de son ADN.

Aspirant à éprouver et incarner ce qu’il prône, le RQD procède actuellement à l’analyse de sa propre «maturité numérique» et mène une réflexion sur sa transformation organisationnelle grâce au soutien du Fonds stratégie numérique du Conseil des arts du Canada. Cinq autres organismes en danse ayant bénéficié du même programme, le RQD les a réunis pour former une «Communauté maturité numérique» axée pour l’instant sur le partage des connaissances et qui verra dans les prochains mois à faire profiter l’ensemble du milieu de ses réflexions et découvertes.

Parallèlement, le RQD actualise sans cesse son offre de formations pour répondre aux besoins variés des professionnels de la danse. Plusieurs d’entre elles facilitent concrètement l’apprivoisement des outils numériques (médias sociaux, technologies interactives, création de sites Web, etc.) et pour aller plus loin encore, un projet de codéveloppement en gestion axé sur les solutions numériques sera proposé aux artistes et travailleurs culturels dès 2020-2021. L’idée: soutenir le partage d’expertises entre pairs et combler leurs besoins les plus divers. C’est aussi ça, le virage numérique.

Bien sûr, le RQD va régulièrement nourrir la section Ressources du portail Québec Danse – consultable en tout temps – qui contient déjà une foule de conseils et de références pour développer efficacement sa gestion organisationnelle et la promotion de la danse.

Enfin, le RQD collabore également étroitement à des projets structurants en médiation culturelle numérique et en découvrabilité de la danse que mènent d’autres organismes.

Des pistes d’actions pour le milieu de la danse

En plus des présentations de projets numériques par des membres du RQD, les participants à l’atelier du RDV annuel du RQD ont exprimé une foule d’idées.

Côté artistique, on a par exemple proposé de créer un studio virtuel pour accueillir des discussions sur la création et la production, d’instaurer des résidences pour faciliter les maillages entre artistes et experts du numérique, ou encore, d’explorer les outils numériques dans la création, que ce soit la téléprésence ou la réalité virtuelle et augmentée.

Dans un esprit collaboratif, on a imaginé des plateformes pour favoriser les échanges de services et les achats en groupe. On a aussi parlé de créer des communautés de pratique virtuelles grâce à des groupes Facebook privés ou autres plateformes de discussions. On a encore émis l’idée de développer un calendrier commun des horaires d’occupation des studios pour faciliter les réservations.

Si le besoin de profiter de ressources externes pour explorer les potentiels du numérique a été exprimé, l’importance de collaborer au sein du milieu pour la mise en commun des idées et des savoirs est ressortie de manière plus évidente encore. Véritable carrefour de ressources pour la communauté de la danse, le RQD va continuer à l’informer sur les nouveautés, tendances, financements et politiques institutionnelles en vigueur en matière de numérique. Restez à l’affût!

Soigner ses stratégies pour traverser les crises

Des crises, l’ensemble des artisans des arts en vivent à des degrés divers. Les budgets pour la culture ont beau avoir augmenté, les déceptions restent nombreuses en matière de financement, bien des projets sont dramatiquement contrariés et les cas d’épuisement professionnel ne cessent de se multiplier. En marge de la passion, des aptitudes de gestion, de la créativité et autres qualités qui favorisent la réalisation de nos missions et de nos rêves, la participation active à la vie de notre communauté s’avère une planche de salut à ne pas négliger. Et si cela n’est pas une évidence pour tout le monde, cette communauté inclut les conseils des arts et les gouvernements avec lesquels il est primordial de tisser et d’entretenir ses liens. Comment s’y prendre pour dialoguer avec ces instances qui peuvent sembler opaques, voire inaccessibles?

Pour offrir quelques réponses à cette question sur les plans municipal et provincial, Culture Montréal a récemment réuni en séminaire plusieurs anciens ministres, ex fonctionnaires, professionnels des arts et une conseillère politique. S’appuyant sur leurs expériences respectives, ils ont partagé leurs recommandations en matière de représentation. Premier constat: les ressources étant limitées, chacun doit assurer sa présence sur le grand échiquier du financement des arts et y déplacer ses pions à mesure que le jeu se transforme. Car, entre changements de gouvernements et d’orientations stratégiques, remaniements ministériels, refonte des programmes et des modèles de financement, et fluctuation des budgets alloués à la culture, il faut régulièrement chercher le vent qui gonflera le mieux nos voiles. Cela est vrai pour les associations telles que le Regroupement québécois de la danse, qui défendent les intérêts collectifs, autant que pour les artistes et organismes qui œuvrent pour leur propre compte.

Développer une vision assez large des réalités du secteur culturel, connaître les orientations et les contraintes des conseils des arts et comprendre la logique particulière et le fonctionnement de l’appareil gouvernemental sont les fondements d’une stratégie de communication efficace avec ceux et celles qui tiennent les cordons de la bourse. Cela permet notamment de nourrir des attentes réalistes et de cibler les demandes les plus susceptibles d’être entendues. Ces dernières doivent être précises, présentées avec concision et étayées d’un argumentaire solide permettant de faire ressortir les retombées recherchées pour le demandeur autant que les impacts positifs pour l’interlocuteur. On a en effet tout intérêt à adopter une attitude de partenaire en situant sa demande et ses actions dans une perspective de développement économique, disciplinaire et sociétal. Un travail particulièrement pertinent et délicat quand nos objectifs ne s’inscrivent ni dans les priorités ministérielles, ni dans celles des sociétés d’État. Un travail dont on attend parfois longtemps avant qu’il porte fruit, mais dont l’intérêt premier est de semer des graines en instruisant les personnes en poste dans les institutions publiques.

Rester conscient d’avoir affaire à des humains aide par ailleurs à développer l’esprit de dialogue et de coopération nécessaire à la qualité et à la pérennité de toute relation. Alliés avérés ou potentiels, nos interlocuteurs pourraient bien se braquer face à l’agressivité et à la pression. La confrontation, nous dit-on, ne devrait s’imposer que comme ultime recours et être organisée en pleine connaissance des rapports de force en jeu. Ainsi, malgré les légitimes frustrations, incompréhensions, colères et angoisses que peuvent générer certaines situations, les panélistes du séminaire s’entendent sur l’idée qu’en cas d’insatisfaction, la stratégie la plus gagnante reste le maintien du dialogue et la recherche commune de solutions.

Les raisons d’être débouté d’une demande sont en effet si nombreuses qu’il est important de dépersonnaliser un refus et de s’en servir comme d’un levier pour rendre possible, dans un futur plus ou moins proche, ce qui ne l’est pas dans l’instant. «Les enjeux et les alliés sont mobiles», précise l’ex vice-présidente du RQD Karla Étienne, régulièrement impliquée au sein de l’un ou l’autre des trois conseils des arts. Elle confirme la pertinence de se tenir bien informé pour saisir les opportunités quand elles se présentent et s’éviter des déconvenues. Évidemment, cela implique de cultiver sa patience et de revoir ses plans, ce qui est plus difficile pour les nombreux artistes et organismes qui sont en mode survie et ne disposent pas forcément de marge de manœuvre. D’où l’importance de travailler ses relations dans la durée.

De la même façon qu’on n’attend pas d’avoir un problème pour faire appel à ses amis, il est conseillé d’informer régulièrement ses partenaires des réalités et des enjeux de l’heure, de leur faire part de ses succès autant que de ses problèmes et, pourquoi pas, de les valoriser à l’occasion, en soulignant leurs bons coups ou en les remerciant tout simplement. De même, on misera sur la transparence en tenant au courant ses partenaires des conseils des arts de toute démarche effectuée auprès d’élus ou de fonctionnaires de l’appareil gouvernemental.

En résumé, qui fonctionne en vase clos aura bien du mal à faire face aux défis et aux crises. L’idéal est de se faire connaître et de bâtir un capital relationnel en assurant la meilleure présence possible sur le terrain. Profiter le plus possible de 5 à 7 et autres événements publics, participer à des consultations diverses et s’impliquer dans des comités ou des jurys constituent d’excellentes occasions de s’instruire, de réseauter et d’augmenter son potentiel d’influence. Cela vous paraît trop ambitieux? Commencez par miser sur les associations qui vous représentent!

Professionnels de la danse, les infolettres et activités proposées par le RQD sont des moyens faciles de rester informés et connectés à votre communauté. L’échange avec les pairs est bien souvent source d’apprentissage, d’inspiration et de réconfort. Et le dialogue avec les membres de l’équipe vous donne la chance de partager vos idées, vos préoccupations, vos réalités et d’exercer une influence à un autre niveau en nourrissant la connaissance et le discours de l’organisme qui porte votre voix.

Fabienne Cabado
Directrice générale du Regroupement québécois de la danse

Le RQD s’adjoint un responsable de la recherche et des stratégies politiques

Préalablement coordonnateur de campagnes politiques et analyste pour la consultation publique sur le racisme et la discrimination systémique tenue par l’Office de consultation publique de Montréal, Mohamed-Ali Yanouri rejoint l’équipe du Regroupement québécois de la danse. Il appuiera l’organisme dans ses efforts de représentation et de concertation. Son cursus en sciences politiques et en communications le nourrira pour faire valoir les droits et les aspirations du milieu de la danse auprès des instances gouvernementales et des subventionnaires.

Heureux de rejoindre une communauté riche et créative tout en étant conscient de ses besoins criants, notre responsable de la recherche et des stratégies politiques a à cœur de contribuer au développement et à une meilleure reconnaissance de la discipline. Le RQD est actuellement en train de définir les enjeux et problématiques prioritaires sur lesquels travaillera Mohamed en plus de la révision des lois sur le statut de l’artiste et du dossier du soutien à la tournée. Chose certaine, Fabienne Cabado se verra épaulée par notre nouveau collègue. Bienvenue Mohamed!