2019-05-07
 
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Un fonds d’urgence pour les artistes canadiens

5 à 7 RQD-CQT au FTA: la Politique culturelle du Québec au fil du temps

Acteurs des milieux de la danse et du théâtre se sont retrouvés le mardi 5 juin au Quartier général du Festival TransAmériques pour le premier 5 à 7 conjoint du Regroupement québécois de la danse (RQD) et du Conseil québécois du théâtre (CQT). Dans l’impossibilité d’analyser comme prévu la nouvelle Politique culturelle du Québec – qui ne sera finalement dévoilée que le 12 juin –, les dirigeantes des deux organismes en ont retracé l’historique des annonces et travaux avant de répondre aux questions et commentaires des quelque 60 membres présents. Une activité fort instructive qui a favorisé les retrouvailles et les rencontres interdisciplinaires autour d’un verre.

En ouverture, un montage de séquences filmées à l’Assemblée nationale a rappelé en quelques minutes les nombreux revirements de ce renouvellement de Politique culturelle. On y voit Hélène David, Luc Fortin et Marie Montpetit, qui se sont succédé au poste de ministre de la Culture et des Communications au fil des quatre dernières années. La première annonce un dépôt de la Politique culturelle renouvelée pour mars 2016, le second le repousse à mars 2017 et la troisième évoque une date indéterminée en 2018. Tout juste après ce montage vidéo, les directrices générales respectives du RQD et du CQT, Fabienne Cabado et Sylvie Meste, ont commenté les éléments d’une frise chronologique projetée sur grand écran.  

Rappelant les principales avancées permises par la Politique culturelle de 1992 et les défis majeurs à relever, elles ont mis en contexte et en perspective les nombreuses étapes ayant jalonné son renouvellement: composition d’un comité-conseil, consultations publiques dans tout le Québec avec remise de centaines de mémoires, impacts des changements successifs de ministre, orientations du projet de Politique intitulé Partout, la culture, participation d’une vingtaine d’organismes artistiques et culturels à cinq comités de travail sur le soutien à la création et sur les conditions socioéconomiques des artistes et des travailleurs culturels, tenue d’un Forum national de consultation sur le projet de Politique et, finalement, budget provincial 2018-2019 octroyant 509 millions de dollars à la mise en œuvre du plan d’action de la nouvelle Politique avec 46% des crédits dont l’affectation ne sera connue qu’au moment du dévoilement de la Politique culturelle du Québec et de son plan d’action, soit le mardi 12 juin 2018.

Ce long cheminement aura été, pour les représentants des arts, un véritable parcours du combattant. Le RQD et le CQT ont multiplié les efforts pour faire entendre la cause des artistes et des travailleurs culturels, en solo ou au sein de la Coalition La culture, le cœur du Québec.

Les attentes sont grandes et le suspens demeure entier quant au contenu du plan d’action de cette Politique culturelle qui devrait orienter significativement le destin de la culture et des arts pour le quart de siècle à venir. À suivre.

 

 

 

Le comité Inclusion et vivre-ensemble du RQD s’engage contre le racisme systémique en danse

Réfléchir aux moyens de lutter contre toutes formes de discrimination et favoriser l’inclusion au sein de la communauté professionnelle de la danse de recherche, de création et de répertoire, voilà l’objectif que s’est fixé le comité Inclusion et vivre-ensemble du Regroupement québécois de la danse (RQD), en action depuis décembre 2017. Lors du dernier Rendez-vous annuel du RQD, plus de 20 membres ont manifesté leur intérêt à participer à ce comité qui aborde prioritairement cette année les questions de racisme systémique, d’appropriation culturelle et d'inclusion de la diversité culturelle et artistique.

Le travail d’analyse et de collecte d’information qu’effectue le comité Inclusion et vivre-ensemble vise à identifier les exclusions et les formes de privilège à l’œuvre dans le milieu de la danse et à tirer des constats concernant les difficultés vécues dans la communauté de la danse par les Autochtones, les personnes racisées, dites de la diversité culturelle et artistique ou issues de groupes visés par l’équité.

Vu l’ampleur de la tâche, les membres du comité ont adopté un mode de fonctionnement par petits groupes qui abordent les enjeux de l’inclusion sous quatre angles de réflexion: la représentativité dans les institutions, la formation professionnelle en danse, l'esthétique et la création ainsi que les ressources à valoriser ou à développer. Ces quatre cellules de travail se réunissent ponctuellement en session plénière pour partager le fruit de leurs rencontres.

Riches discussions et points de vue pluriels permettent d’interroger et de déceler certains angles morts dans les comportements, schèmes de pensées et modes de fonctionnement existants. Un exercice ni facile ni rapide, qui a le mérite d’ouvrir les regards sur les dynamiques de pouvoir. Les idées fusent. De l’élaboration d’un code d’éthique à l’organisation de groupes de lecture en passant par des activités de médiation, de premières pistes d’actions sont imaginées.

En accord avec son mandat de contribuer à l’amélioration des conditions de pratiques dans le milieu de la danse, le RQD œuvre parallèlement à la production d’outils pédagogiques, dont un glossaire, de la documentation et un répertoire de ressources qu’il partagera avec l’ensemble de la communauté de la danse dans les prochains mois. C'est notamment dans cette optique que travaille activement la chargée de projets du chantier des relations professionnelles, Valérie Lessard, également responsable des dossiers du harcèlement, des successions et de la syndicalisation en danse.

L’inclusion et le vivre-ensemble feront partie des enjeux cruciaux dont nous débattrons au prochain Rendez-vous annuel des membres du RQD, les 12 et 13 octobre 2018. Nous avons tous un rôle à jouer pour mieux comprendre, mieux prévenir et mieux agir contre la discrimination dans le milieu de la danse. Soyez-là!

Merci aux membres du comité
Christine Charles, Kim-Sanh Chau, Angie Cheng, Sophie Corriveau, Mélanie Demers, Ellen Furey, Miriam Ginestier, Jannelle Hacault, Hanako Hoshimi-Caines, Susanna Hood, Lucy M. May, Axelle Munezero, Ariana Pirela Sanchez, Pierre-David Rodrigue, Sonya Stefan, Daniel Soulières, Bettina Szabo, Philip Szporer, Catherine Tardif, Andrew Turner, Angélique Willkie ainsi que les membres de l’équipe du RQD Diana Catalina Cardenas, Valérie Lessard et Coralie Muroni.

Contenus complémentaires

 

Diffusion en danse: être agent en 2018

Agent de développement, représentant d’artistes, chargé de diffusion, la fonction porte plusieurs titres, à l’image d’un métier complexe aux multiples facettes et à la pluralité de modèles. Pour mieux saisir leur rôle dans l’écosystème de la danse et des arts de la scène, le Regroupement québécois de la danse a questionné quatre agents sur les réalités et les défis du métier en 2018. La parole à Valérie Cusson, Gilles Doré, Stéphanie Hinton et Pascale Joubert.

 

Quel rôle joue l’agent dans l’écosystème de la danse? En quoi ce rôle est-il essentiel selon vous?

Gilles Doré – Le représentant d’artistes, à ne pas confondre avec l’agent, est à la fois accompagnateur, consultant en développement, passeur et scellant entre l’artiste et les partenaires de l’écosystème. Au fil des années, il a acquis des contacts nichés, développé des réseaux nationaux et internationaux et conquis de nouveaux territoires. Il est, selon moi, un messager artistique, un diplomate, parfois même un ambassadeur… Solidaire des réussites et des échecs de l’artiste, il saura défendre l’œuvre dans la mesure du possible sans être ni un sauveur ni un vendeur sous pression.

Pascale Joubert – L’objectif du travail de développement est de mettre en lien des artistes avec des organisations, des programmateurs, des commissaires et d’autres artistes. Pour réaliser ces premières mises en contact ciblées et qu’un projet commun inspirant se dessine, beaucoup de recherches, de rencontres et de travail sont nécessaires. La majorité des artistes n’ont ni le temps ni l’envie de faire ce type de démarches qui peuvent sembler ingrates, et avec raison, car la gestion de leur entreprise est chronophage et ils manquent déjà de temps de création.

Stéphanie Hinton – Avec le diffuseur, l’agent de diffusion forme une courroie de transmission qui permet au chorégraphe de rejoindre son public. Le travail de prospection, de rencontres, d’entretiens de liens et de relances est un travail à temps plein. L’artiste en début de carrière n’a pas le choix de jongler avec toutes ces balles, mais lorsque sa carrière se développe, ces tâches gagnent à être déléguées.

Valérie Cusson – L’offre étant largement plus élevée que la demande dans le milieu de la danse, les compagnies doivent se consacrer avant tout à la création et au perfectionnement de leur pratique afin de se tailler une place dans le marché déjà contingenté. Le développement des réseaux de contacts prend un temps considérable, jusqu’à plusieurs années, et l’agent spécialisé libère l’artiste de ce travail de longue haleine.


Et vos liens avec les programmateurs?

Pascale Joubert – En plus d’œuvrer à faire connaître et à promouvoir le travail des artistes pour que de réelles rencontres artistiques aient lieu, notre rôle de négociateur/médiateur, en vue de conclure des ententes concrètes, est également essentiel. Défendre de bonnes conditions pour les artistes en prenant compte de la réalité de nos partenaires est en soi un défi. Notre position d’intermédiaire permet des discussions plus franches, sans que les sensibilités liées au travail artistique n’interviennent.

Valérie Cusson – Je considère avoir des responsabilités envers l’artiste, mais également envers les programmateurs, à qui je dois offrir un choix de spectacles stimulants et qui répond à leurs besoins ainsi qu’à ceux de la communauté artistique à laquelle j’appartiens. Mon rôle en est un de « facilitatrice » entre ces divers acteurs.

Gilles Doré – Le représentant d’artistes doit s’assurer de maintenir le canal de communication et des liens de qualité avec les programmateurs. Il doit toujours penser à rapprocher concrètement l’œuvre et le programmateur, par exemple en offrant des clés de lecture d’un spectacle, ce qui aidera aussi le programmateur à mieux les faire connaitre auprès de son public.


Selon vous, quels sont les plus grands défis du métier d’agent aujourd’hui ?  

Valérie Cusson – L’accès difficile au financement ou à diverses formes de soutien (subventions, honoraires, mentorat) est définitivement l’un des plus grands défis du métier. Les conditions financières difficiles découragent les nouveaux candidats. Ils sont placés dans une précarité qui les mène à devoir renoncer à la profession ou à devoir multiplier les contrats et les engagements secondaires afin de subvenir à leurs besoins de base. Les compagnies de danse se trouvant elles-mêmes dans une situation de précarité, elles peinent à verser des honoraires pour le travail de développement. Ces conditions obligent souvent l’agent à travailler seul et à devoir maîtriser et assumer toutes les facettes de son entreprise. 

Gilles Doré – Pour moi, le plus grand défi est le changement générationnel qui s’effectuera au cours des dix prochaines années. Comment bien le faire et transmettre les connaissances d’une génération à l’autre? Comment pérenniser l’expertise des réseaux internationaux acquise dans le milieu? Aussi, nous vivons présentement une période de grand changement et de volatilité des valeurs culturelles ainsi que de l’économie de la culture (plusieurs pays ont coupé ou remodelé leur financement aux arts, des programmateurs prennent des décisions de plus en plus tardives, les danseurs doivent jongler entre plusieurs projets, mettant en péril des possibilités de tournées, etc.). Dans ce contexte, le modèle d’affaire de l’agent en danse rémunéré par commission n’est plus viable qu’avec des compagnies dont les spectacles sont axés vers le grand public ou le public jeunesse, qui assurent annuellement un bon nombre de représentations. Le représentant d’artistes doit développer des carrières artistiques dans un rayonnement niché.

Stéphanie Hinton – Selon moi, le plus grand défi du métier est la reconnaissance et la valorisation de notre rôle auprès des artistes, des diffuseurs et des structures gouvernementales, sans quoi il sera très difficile d’attirer une relève vers la diffusion. Heureusement pour les agents qui représentent trois artistes ou plus (la situation n’est pas aussi heureuse pour les chargés de diffusion au sein des compagnies), le Conseil des arts du Canada a fait de grands progrès à cet égard, et nous offre un soutien enviable si on se compare aux agents à l’international, qui souvent n’ont accès à aucune subvention pour leur travail. D’un point de vue plus personnel, je crois que le plus grand défi consiste à concilier vie privée et déplacements, qui dans mon cas s’élèvent à environ 150 jours par année. Comme femme et sans filet de sécurité, je me demande notamment quelles incidences cela peut avoir sur la vie familiale, et comment il serait possible de repenser les méthodes de travail afin de ne pas avoir à faire le choix entre vie personnelle et professionnelle.

Pascale Joubert – Il manque cruellement de reconnaissance du travail de fond du spécialiste de développement et de diffusion et des expériences qu’il accumule au fil de ses voyages et de ses rencontres. Nous développons une panoplie de connaissances et un regard critique sur, entre autres, les innovations artistiques et organisationnelles, la diversité de modèles d’événements et d’initiatives promotionnelles des arts de la scène à l’international. Cette compréhension approfondie des différents réseaux et des manifestations culturelles dans le monde est généralement sous-exploitée dans notre propre milieu, car méconnue. Avec une meilleure reconnaissance, pourrions-nous espérer avoir accès à des programmes de soutien diversifiés et adaptés aux différents modèles de notre métier? Pourrions-nous également soutenir par de nouvelles initiatives innovantes les nombreux artistes à la recherche d’agent et former la relève qu'il manque au métier?

 

Valérie Cusson, agente de développement – La Fondation de danse Margie Gillis, Le Patin Libre, Rhodnie Désir Créations, Lucie Grégoire Danse, ezdanza, Shantala Shivalingappa.

Gilles Doré, Art circulation – Montréal Danse, PAR B.L.Eux, MAYDAY, Danse-Cité, maribé sors de ce corps.

Stéphanie Hinton, FÔVE Diffusion – Compagnie Marie Chouinard, Clara Furey, Compagnie Virginie Brunelle, Bill Coleman, Aurélie Pedron / Lilith & Cie, Alix Dufresne & Marc Béland.

Pascale Joubert, développement et diffusion – Sylvain Émard Danse et le Théâtre de la Pire Espèce.

 

Pour prolonger la réflexion…

Assistez à la table ronde internationale Agents et producteurs: forger des maillons forts, présentée le dimanche 3 juin 2018 dans le cadre des Terrains de jeu du FTA. Animée en anglais par Denis Bergeron, elle réunira les invités Lene Bang Henningsen (Copenhague), Dani Fecko (Vancouver), Magnus Nordberg (Stockholm), Menno Plukker et Sarah Rogers.

Médiation numérique dans les arts de la scène: le RQD s’associe à l’UQTR

Le Regroupement québécois de la danse est fier de s’associer au projet de recherche Dispositifs de médiation numérique dans les arts de la scène: pratique, savoir et savoir-faire que l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) mènera dans les trois prochaines années sous la direction du chercheur Hervé Guay. Visant à soutenir la consolidation et le développement des publics en danse, théâtre et cirque, la recherche se fera en partenariat avec le RQD, le Conseil québécois du théâtre et En piste, le regroupement national des arts du cirque.

Quatre volets constitueront cet important projet: un inventaire critique des dispositifs de médiation numérique depuis 2000; la réalisation d’un guide de bonnes pratiques; l’organisation d’une école d’été et la mise sur pied d’un Observatoire sur les dispositifs numériques de médiation culturelle. La première étape de la recherche consistera à consulter les professionnels des arts de la scène par le truchement d’un questionnaire. À surveiller cet automne!

 

Un fonds d’urgence pour les artistes canadiens

Pour contrer la précarité financière des artistes, la Caisse des Acteurs du Canada, devenue l’AFC (Actors’ Fund of Canada), propose une aide charitable accessible à tous les professionnels canadiens de l’industrie du spectacle pour qu’ils puissent rester en bonne santé, préserver leur dignité et continuer à travailler en cas de coup dur. Grâce à des dons provenant de théâtres, maisons de productions, associations, mais aussi de donateurs privés, l’AFC peut répondre à différents types d’urgences financières, sur une base ponctuelle. Plusieurs artistes en danse ont déjà pu compter sur le soutien de l’AFC comme en témoigne Cai Glover, danseur malentendant de Cas Public dont les «habiletés en tant que danseur ont été maximisées» grâce au coup de pouce financier que l’organisme lui a apporté pour le doter d’un nouvel implant.

Bien conscient des difficultés financières auxquelles peuvent faire face les artistes, l’AFC se donne pour mission de les soutenir lorsque la maladie, les blessures graves ou autres épreuves personnelles ou professionnelles les mettent dans l’impasse, voire les menacent de ne plus pouvoir payer leur électricité ou leur nourriture.

Sur les deux dernières années, l’AFC a distribué plus de 1M$ d’aide financière d’urgence pour des frais de nécessité aussi variés que le loyer, des frais médicaux, de transport, des dépenses de garderie, et même d’épicerie. L’organisme offre un soutien personnalisé, confidentiel et respectueux aux professionnels du spectacle qui répondent minimalement à ces critères:

  • Pour les moins de 65 ans, avoir gagné plus de la moitié de ses revenus dans l’industrie du spectacle canadien au cours des trois dernières années
  • Pour les plus de 65 ans, avoir gagné la majorité de ses revenus dans l’industrie du spectacle canadien
  • Pour tous, avoir fait face à une urgence imprévue qui a mené à une crise financière
  • Faire des efforts raisonnables pour trouver d’autres moyens de revenus ou un soutien

Vérifiez les conditions d’éligibilité et les coûts pouvant être couverts par l’AFC, ainsi que les étapes du processus et les documents requis dans le formulaire de demande (en anglais). Sachez que l’organisme propose aussi un programme permettant de construire et de maintenir une stabilité financière.

 

 

 

Danser à la chaleur… Attention!

Les beaux jours arrivent… Bientôt, les rues et autres espaces publics s’animeront de spectacles et performances et des centaines d’artistes, de spectateurs et de curieux se rassembleront sous le soleil. Bonheur. Oui, mais attention aux coups de chaleur! Si des règles de base comme bien s’hydrater, porter un chapeau et privilégier l’ombre quand le mercure augmente sont connues de tous, la CNESST a prévu un petit guide pratique pour évaluer le niveau de risque pour les travailleurs d’extérieur, très pertinent pour éviter aux danseurs d'être victimes d’un coup de chaleur lors de représentations in situ, comme le stipule la danseuse et chorégraphe Marilyn Daoust, qui a porté cet outil à l’attention du RQD.

«Je suis convaincue qu'il est toujours possible de convenir d’une procédure afin de prévenir [ce risque]. On peut penser à modifier le lieu de performance pour être à l'ombre, changer d'espace, modifier l'heure pour que ce soit plus tard et donc, plus frais…»

Véritable outil pratique, Travailler à la chaleur… Attention! vous aide à mesurer le degré de risque de coup de chaleur en tenant compte de la température et de l’humidité de l’air, mais aussi de l’intensité du travail effectué. En déterminant à quel niveau de l’échelle vous vous situez, vous saurez si vous devez simplement prendre des précautions ou si vous devez appliquer des mesures préventives pour poursuivre les activités en toute sécurité. Enfin, vous apprendrez à déceler les symptômes annonçant un coup de chaleur.

N'hésitez pas à vous référer à cet outil de santé et sécurité simple et à la portée de tous: interprètes, organisateurs de festivals, chorégraphes, gardez-le sous le coude! Il vous aidera à tenir vos activités dans de bonnes conditions, car, comme le conclut Marilyn Daoust, en cas de températures élevées, «l'annulation d'un spectacle n'est pas la seule option!»

 

Les honneurs pour Jeanne Renaud

Le RQD salue chaleureusement la nomination de Jeanne Renaud à l’Ordre des arts et des lettres du Québec, prestigieuse distinction que le CALQ lui remettra à la fin du mois de mai. Pionnière de la danse moderne au Québec, la danseuse et chorégraphe a collaboré avec des Françoise Riopelle, Vincent Warren, Peter Boneham, Jean-Pierre Perreault, Louise Bédard ou encore Sylvain Émard.

Cofondatrice du Groupe et de l'École de danse moderne de Montréal puis du Groupe de la Place Royale au début des années 60, Jeanne Renaud déborde de créativité et s’intéresse à dépasser les limites de la danse. Stimulée par la complémentarité des différentes formes d’art, elle signe des œuvres aux métissages artistiques inspirants. Dans les années 80, elle apporte sa vision moderne aux Grands Ballets Canadiens dont elle est la codirectrice artistique, ainsi qu'au département de danse de l'UQAM où elle enseigne à la même période.

L’artiste s’est également démarquée en occupant entre autres des postes au Conseil des arts du Canada et au ministère des Affaires culturelles du Québec (actuel ministère de la Culture et des Communications). En contribuant à la reconnaissance de la danse comme art autonome et majeur, elle en est assurément une de ses grandes ambassadrices.

Toutes nos félicitations à Jeanne Renaud pour cette distinction amplement méritée!

Consulter sa biographie complète

Jeanne Renaud, Compagne des arts et des lettres du Québec

 

 

Une formation au CRTD pour contrer les violences psychologiques

Qui n’a jamais vécu ou témoigné de situation conflictuelle dans un milieu de travail ou d’enseignement? De ces conflits ont pu naître des sentiments d’inconfort ou d’injustice, voire des épisodes de violence. Quiconque peut être victime, témoin ou agresseur. Mais comment distinguer le conflit du harcèlement? Et comment agir pour préserver son intégrité psychique? L’atelier intitulé « Autodéfense psychologique contre le harcèlement », offert le 30 avril dernier par le Centre de ressources et transition pour danseurs (CRTD) et animé par Guylaine Martel, visait à donner les moyens de repérer rapidement les signes d’une relation empreinte de harcèlement, à transmettre des outils pour agir contre les gestes d’agression et les abus de pouvoir. Mises en situation concrètes, simulations, discussions animées et partage d’expériences furent les grandes lignes d’une soirée d’empowerment fort éclairante.

Distinguer conflit et harcèlement, colère et agression
La formatrice Guylaine Martel, spécialisée en justice réparatrice, mise tout d’abord sur l’importance de distinguer les concepts de conflit, de colère, d’agression et de violence. La colère, par exemple, ne s’exprime pas toujours de façon violente. Elle est un sentiment normal et peut même être très positive. C’est la manière dont elle se manifeste qui peut devenir problématique. On considère qu’une violence est exercée dès lors qu’un déséquilibre dans les rapports de force s’installe entre les deux parties d’un conflit, lorsque l’une d’entre elles se retrouve en position de supériorité alors que l’autre se sent diminuée, impuissante et non respectée dans son intégrité. Et l’on parle de harcèlement quand il y a une conduite vexatoire, abusive ou humiliante, des paroles, gestes ou comportements hostiles non désirés et l’atteinte à la dignité ou à l’intégrité physique, psychologique ou émotive qui rend le milieu de travail néfaste pour la personne [1].

Reconnaître les signes de violence psychologique
La danse est un milieu particulier où il n’est pas toujours évident d’identifier les situations de harcèlement. Travailler en pleine conscience des dynamiques relationnelles peut s'avérer difficile dans le contexte de création et de recherche en studio, quand les corps sont pleinement engagés et que les danseurs s’oublient pour mieux servir l’œuvre.

Le premier signe qui peut éveiller les soupçons est notre propre ressenti face à une situation. Quand un geste, un comportement ou une parole ne nous plaît pas, cela ne signifie pas nécessairement que l’autre cherche à agresser. Il est cependant important de lui faire part de notre malaise. Bien que cela ne soit pas toujours évident ou facile, bien que diverses peurs nous contraignent souvent à ne rien dire ou ne rien faire, agir dès la reconnaissance d’un nœud peut permettre de régler rapidement un problème et d’identifier s’il s’agit de harcèlement.

Quand l’auteur-e d’un acte qui nous agresse invalide nos doléances, nous exclut ou nous isole des autres, il y a là signes de déséquilibre. Une réponse négative ou méprisante face à un malaise exprimé renseigne sur une éventuelle dynamique d’abus. Car il n’existe aucune bonne raison de supporter un comportement blessant: ni le passé de la personne, ni son (mauvais) sens de l'humour, ni l’absence (prétendue) de mauvaises intentions.

Guylaine Martel mentionne également que des comportements manipulateurs peuvent renforcer la difficulté de dire non. Par exemple, complimenter à outrance le talent d’une personne pour l’accomplissement d’une tâche qu’on veut lui imposer peut lui donner l’impression qu’elle n’a pas d’autre choix que d’accepter. Dans tous les cas, personne ne devrait avoir à se justifier de répondre non à une demande qu’il juge déraisonnable ou dangereuse ni de manifester son désaccord face à un acte qu’il considère irrespectueux ou abusif.

Agir, mais comment?
L’une des premières clés d’autodéfense psychologique est la capacité de rester calme pour exprimer son désaccord, ou son refus face à une situation inacceptable. Sortir de ses gonds ne règle que rarement un problème et peut même servir d’arme à un agresseur pour discréditer sa victime. La technique du questionnement peut aider à maîtriser sa colère. Au lieu d’accuser l’autre, on le questionne sur ses intentions, on lui donne une chance de s’expliquer. On peut aussi faire passer son message avec humour. Le langage non verbal, comme se retirer ou insister du regard, est un puissant outil pour communiquer son désaccord. Un jeu de rôle pendant la formation au CRTD a d'ailleurs démontré l’effet déstabilisant et très efficace que peut avoir un simple regard soutenu.

Une question de société à prendre au sérieux
S’inscrivant dans les actions que multiplient les organismes en arts et en culture pour contrer le problème du harcèlement et autres violences, l’atelier offert par le CRTD a donné à la dizaine de participantes de premiers outils pour préserver leur intégrité psychique et adopter des comportements favorisant des dynamiques relationnelles plus respectueuses. Car assainir les relations de travail et garantir à tous et toutes des environnements exempts de toutes violences, qu’elles soient psychologiques ou sexuelles, relève de nos responsabilités individuelles et collectives.



[1] Commission des normes du travail. Comprendre et prévenir le harcèlement psychologique au travail – Guide pratique de l’employeur. Repéré à http://www.cnesst.gouv.qc.ca/Publications/200/Pages/NT-200-281.aspx

 

 

Dégradation des conditions de travail dans les arts

Les résultats d'une toute récente Étude nationale sur la rémunération des gestionnaires et administrateurs des organismes artistiques sans but lucratif confirment le besoin de défendre un plan d’action pour nos ressources humaines. Bien que le coût de la vie ne cesse d’augmenter, les salaires et certains avantages sociaux ont diminué dans les organismes artistiques canadiens depuis 2008. Les conditions de travail y sont même moins bonnes que dans les OBNL d’autres secteurs.


Principales conclusions  *

  • Salaires — À l’exception des organismes dont les budgets de fonctionnement sont de 100 000 $ à 250 000 $ et de 1 000 000 $ à 5 000 000 $, il n’y a pas eu d’augmentation réelle des salaires entre 2008 et 2017 – et si l’on tient compte de l’inflation, on constate plutôt une diminution des salaires de 0,1 %.
    Erratum: après révision par la firme Mercer, l’augmentation annuelle moyenne des salaires qui avait été calculée à moins -0,1 %  a été recalculée à + 6,7 %. **
  • Avantages sociaux — Si l’on compare à 2008, la fréquence des avantages sociaux offerts par les organismes culturels a augmenté dans certains cas comme l’assurance invalidité à long terme et l’assurance vie. Mais l’accès aux avantages comme les soins dentaires et les soins de la vue a chuté considérablement. Bien que ces constatations soient similaires à celles de 2003 et de 2008, la portée et la fréquence des avantages offerts dans l’ensemble du secteur culturel sont considérablement plus faibles par rapport à ce que l’on retrouve dans les autres secteurs.
  • Retraite — Les régimes d’épargne retraite sont maintenant plus courants dans les petits organismes, mais dans l’ensemble du secteur culturel, leur offre demeure assez faible par rapport aux autres secteurs. Les régimes d’épargne retraite représentent clairement une stratégie cruciale pour le maintien de l’effectif chez les gestionnaires.
  • Horaires flexibles — Il y a eu une augmentation dans l’offre d’avantages qui ne sont pas liés à la santé comme les horaires flexibles que l’on voit maintenant plus couramment dans les petits et les grands organismes.


Comparaison des profils de secteurs d"activités

En comparaison avec d’autres secteurs, les organismes artistiques continuent d’être à la traîne par rapport aux secteurs privés et sans but lucratif en général, et ce, sur bien des aspects de la rémunération et des avantages sociaux. C’est ce qu'illustre ce tableau comparatif des salaires annuels de base (en milliers de dollars) par secteur (p.24 de l'étude).


Vous aimeriez en savoir plus sur les salaires de vos homologues? Retrouvez, dans l’Annexe A de l’étude, les données sur les salaires de base, détaillés par poste puis classés par province et par discipline artistique.

> Lire le sommaire
> Consulter l’étude du CRHSC

TRACES – Sauvegarder la mémoire du spectacle québécois

La conservation et la valorisation des traces matérielles des œuvres constituent un précieux rempart à l’oubli du spectacle vivant. C’est cette conviction qui anime TRACES, la Table de réflexion pour l’archivage, la conservation et l’éducation sur le spectacle vivant. Retour sur les travaux de ce regroupement interdisciplinaire auxquels la danse participe activement.

TRACES succède à la SDMASV
Créer une institution muséale dédiée aux arts de la scène a longtemps nourri les espoirs de la Société de développement pour un Musée des arts du spectacle vivant (SDMASV). Entre une conjoncture politique peu favorable et les risques inhérents au projet révélés par une étude de faisabilité, pas d’autre choix que de tourner la page. Qu’à cela ne tienne, la collaboration interdisciplinaire entre une dizaine d'organismes prend un nouveau cap et devient TRACES.

Nouveau nom, nouveaux objectifs. Les membres de la table de réflexion veulent désormais soutenir la constitution et la valorisation du patrimoine des arts de la scène en tenant compte de ses spécificités et améliorer les manières de faire en matière de collectionnement. Ils espèrent ainsi agir à titre de catalyseurs et sensibiliser autant les instances gouvernementales qu’universitaires et artistiques à la nécessité de préserver et de valoriser les traces matérielles du spectacle vivant. Artistes et citoyens auront tous à y gagner.

La danse joint sa voix
Entre autres actions concrètes, TRACES organisait en novembre 2017 une Journée de réflexion sur le patrimoine en devenir des arts du spectacle vivant à laquelle étaient conviés organismes artistiques et institutions nationales. Le RQD a saisi l’occasion de rappeler le besoin de sensibiliser au patrimoine de la danse de création, une discipline certes encore jeune au Québec, mais dont la mémoire et l’histoire doivent absolument être préservées et valorisées.

Après avoir siégé à la Table de réflexion pour y défendre les intérêts du milieu de la danse, le RQD, dignement représenté ces deux dernières années par le chorégraphe Paul-André Fortier, passe le flambeau à la directrice générale de la Fondation Jean-Pierre Perreault (FJPP), Lise Gagnon. Il remercie très chaleureusement Paul-André Fortier qui a su mobiliser des acteurs du milieu de la danse lorsque nécessaire et conjuguer enthousiasme et rigueur à chaque étape de son implication à TRACES, à l’instar de Pierre-Paul Savoie qui l’avait précédé au sein du groupe de concertation. Le RQD félicite aussi la FJPP pour ce nouveau mandat et se réjouit qu’un organisme pleinement voué à la documentation, la transmission et la valorisation du patrimoine chorégraphique québécois puisse partager son expertise et alimenter les perspectives plus larges de conservation, de mise en valeur et d’éducation sur le spectacle vivant.

Ne manquez pas, à l’automne 2018, une deuxième journée de réflexion, qui permettra cette fois d’associer la voix de chercheurs universitaires aux réflexions actuellement menées par les membres de TRACES.

 

Liste des membres de TRACES

  • Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ)
  • Association québécoise des marionnettistes (AQM)
  • Centre de documentation de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM (CEDEST)
  • Centre de musique canadienne au Québec
  • Conseil québécois du théâtre (CQT)
  • En piste
  • Fondation Jean-Paul Mousseau
  • Fondation Jean-Pierre Perreault (FJPP)
  • Guilde des musiciens
  • Musée de la Civilisation de Québec (MCQ)
  • Union des Artistes (UDA)

En savoir plus