Le 3 septembre 2013, le Conseil supérieur de l’éducation (CSÉ) lançait une vaste consultation auprès des acteurs de l’éducation afin de faire le point sur les réformes du curriculum et des programmes d’études au primaire et du secondaire.
L’Association québécoise des enseignants de la danse à l’école (AQEDÉ) a profité de la consultation pour mettre au jour la situation de la danse au sein du domaine des arts dans le Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ) par compétences. Dans ce contexte, elle déposait, le 11 novembre dernier, un mémoire particulièrement éclairant sur la situation de l’enseignement de la danse à l’école dont nous vous recommandons vivement la lecture.
Depuis la tenue des États généraux sur l’éducation en 1995-1996, plusieurs changements ont été apportés aux programmes d’études primaires et secondaires et touchent notamment l’enseignement des arts. Longtemps matière optionnelle, la danse devient en 2000 l’un des quatre arts enseignés à l’école dans le cadre d’un régime pédagogique qui hiérarchise les disciplines artistiques et priorise la musique et les arts plastiques. En 2005, de nouvelles directives légales donnent à la danse une place non hiérarchisée dans le curriculum scolaire, et la réussite d’un cours d’art devient une exigence pour l’obtention du diplôme secondaire. Cette inclusion de la danse dans la formation obligatoire des jeunes constitue un point tournant pour l’enseignement de la discipline. Dans le mémoire déposé au CSÉ, l’AQEDÉ dresse le bilan des réformes ainsi que leur mise en œuvre au préscolaire, au primaire et au secondaire.
Bien que le programme de danse existe bel et bien dans le PFEQ, l’AQEDÉ déplore le fait qu’il soit implanté de façon très variable et qu’il demeure méconnu des acteurs/décideurs du milieu de l’éducation, ce qui contribue à créer certains irritants au sein du corps enseignants.
L’AQEDÉ attire notamment l’attention du CSÉ sur :
- La continuité des programmes entre les ordres d’enseignement qui est rarement maintenue;
- La fusion des critères associés aux compétences pratiques de création et d’interprétation;
- L’embauche d’enseignants sans brevets pour dispenser la discipline danse à l’école
- La quasi-absence de matériel didactique pour enseigner la danse à l’école;
- La lenteur d’implantation de la discipline notamment en région, principalement par manque de connaissance des ressources potentielles d’embauche.
Au terme de son mémoire, l’AQEDÉ conclut que les réformes ont eu un effet structurant pour la danse à l’école. Cependant, des améliorations quant à la mise en œuvre du PFEQ et du curriculum demeurent nécessaires.
Espérons maintenant que le Conseil supérieur de l’éducation saura tirer profit des constats et perspectives d’avenir esquissés par l’AQEDÉ afin d’enrichir les choix futurs en matière de curriculum et de programmes d’études et permettre d’implanter avec vigueur la danse dans les milieux scolaires.