2025-01-29
 
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Recul de la culture au Québec : le Front commun lance un ultime appel au réinvestissement avant le budget

Recul de la culture au Québec : le Front commun lance un ultime appel au réinvestissement avant le budget

Les 21 organismes du Front commun pour les arts présentent leur mémoire prébudgétaire au gouvernement du Québec.

À l’automne, le Front commun tirait la sonnette d’alarme et réclamait déjà des actions claires pour garantir la pérennité du milieu culturel et affronter les défis qui secouent le milieu artistique :
  • Porter à 200 millions $ les crédits permanents du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) dès la prochaine année financière ;
  • Viser la consolidation des budgets du CALQ en rendant l’ensemble de ses crédits permanents ;
  • Systématiser l’indexation des programmes du CALQ ;
  • Faire de la culture d’ici une véritable priorité gouvernementale dotée d’une vision à long terme pour les milliers d’artistes et travailleur.euse.s culturel.le.s du secteur.
L’investissement est essentiel pour freiner la dégradation de l’écosystème culturel. L’augmentation importante des coûts, qui s’est accélérée ces dernières années, ébranle gravement la création, la production et la diffusion des œuvres, de même que les carrières des artistes et des travailleur.euse.s culturel.le.s.

« Nous ne demandons pas ces investissements pour faire du développement, nous les demandons pour maintenir les activités. Les coupures dans les programmations que des salles de diffusion annoncent depuis le début de l’année, nous les avons vues venir. C’est ce que nous avons dit au gouvernement tout l’automne. »

Julie-Anne Richard, directrice générale, RIDEAU

Des conséquences bien réelles sur notre culture

Les conséquences que subira le milieu culturel si les demandes prébudgétaires ne sont pas satisfaites sont inévitables et se font déjà sentir. Dans toutes les régions du Québec de même que dans la Capitale-Nationale et à Montréal, des organismes diminuent leur programmation faute de moyens financiers suffisants. Ces confessions font écho aux nouvelles des derniers jours qui nous confirment l’état critique de la situation : manifestations, annulations, fermetures, programmations réduites, témoignages d’artistes, et bien d’autres.

Les conséquences sont pourtant présentées avec lucidité au gouvernement du Québec depuis plusieurs exercices budgétaires. Cette année encore, le milieu culturel a soutenu un mémoire prébudgétaire rigoureux auprès des cabinets du premier ministre ainsi que des Finances et de la Culture démontrant les effets maintenant perceptibles du financement insuffisant :

  • Dévitalisation de notre écosystème : suspension de projets et d’activités de développement des publics, diminution du soutien à la relève et diminution du rayonnement international de notre culture ;
  • Diminution de l’offre aux citoyens : moins de spectacles et d’expositions, augmentation des coûts de billets ; moins de tournées et des régions du Québec moins bien desservies en matière d’offres culturelles ;
  • Dégradation des conditions de travail pour des milliers d’artistes (déjà en situation précaire) et de travailleur.euse.s culturel.le.s.

« Il faut agir dès le prochain exercice budgétaire pour sauver tout un pan de l’écosystème artistique québécois, riche à notre identité culturelle, à nos valeurs, et qui nous fait honneur. »

Caroline Gignac, directrice générale, Conseil québécois du théâtre (CQT)

« 100 % de la population consomme des produits culturels toutes disciplines confondues. Il est temps qu’on pense à investir dans les produits culturels d’ici avant que la clientèle change ses habitudes et investisse massivement dans les produits culturels d’ailleurs qui nous font tous perdre économiquement. »

François Colbert, professeur titulaire à HEC Montréal et titulaire de la Chaire de gestion des arts Carmelle et Rémi-Marcoux

 

« Un des piliers fondamentaux de notre société, la Culture, ce qui fait de nous ce que nous sommes, n’est plus simplement affaibli; il expose plutôt des fissures profondes, depuis quelques jours, et menace littéralement de s’effondrer »

Tania Kontoyanni, présidente, Union des artistes (UDA)

Lire le mémoire 

Le RQD accueille Sarah et Gabriel et s’ancre pour la première fois à Québec

Nous avons le plaisir d’accueillir Gabriel, responsable de la recherche et de l’analyse politique, et Sarah, directrice des communications à Québec. Avec leur expertise et leur passion, ils insufflent un nouvel élan à notre équipe et concrétisent un jalon historique : pour la première fois en 40 ans, le RQD établit une présence à temps plein dans la capitale nationale, une étape marquante dans notre volonté de décentralisation.

« Je suis ravie de l’arrivée de Sarah Therrien au RQD et de la décision stratégique d’établir ce poste à Québec. Cette nomination marque une nouvelle étape pour renforcer la proximité avec notre communauté régionale. Grâce aux initiatives inspirantes menées sous la direction de Parise Mongrain, nous serons plus fort·es pour défendre la discipline et améliorer les conditions de notre milieu. »

Marie-Hélène Julien, Directrice générale et programmatrice à La Rotonde

Gabriel Thériault | Responsable de la recherche et de l’analyse politique

Avec une maîtrise en sciences politiques de l’Université du Québec à Montréal et cinq années d’expérience en coordination de la programmation à La Chapelle Scènes Contemporaines à Montréal, Gabriel apporte une expertise précieuse au RQD.

« C’est avec une immense fierté et un profond engagement que je débute ce nouveau mandat. Je suis honoré de me joindre à cette fabuleuse équipe et de contribuer à l’avancement des enjeux cruciaux de notre communauté artistique, en mettant mes compétences et expériences au service du secteur de la danse. J’ai hâte d’œuvrer avec toute l’équipe du RQD pour façonner un avenir plus solide et plus équitable pour notre milieu. »

– Gabriel Thériault

Sarah Therrien | Directrice des communications

Diplômée en communication publique de l’Université Laval, Sarah a mis son savoir-faire au service de L’Artère, art de la danse et du mouvement, de la compagnie Le papillon blanc danse ainsi qu’avec d’autres organismes artistiques et communautaires de la grande région de Québec.

« C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je joins l’équipe du RQD en tant que première collaboratrice basée à Québec. Diplômée de l’École de danse de Québec en 2016, c’est un privilège pour moi de revenir dans ce milieu qui m’a tant apporté, cette fois en utilisant mes compétences en communication pour soutenir notre communauté Passionnée par la danse et portée par le désir de contribuer à son rayonnement, je suis impatiente de collaborer avec vous pour faire avancer notre milieu et le célébrer. »

– Sarah Therrien

Bonne année 2025

Mot de la coprésidence

 

Bonne année à toutes et à tous!

Nous espérons que le temps des fêtes vous a offert un moment de répit, bien mérité.
2025.

Le premier quart de ce siècle témoigne d’un essor important pour la danse au Québec. Malgré des défis constants, souvent amplifiés par un financement encore insuffisant, notre milieu a continué de croître et de s’affirmer. Le nombre d’artistes et d’organismes a augmenté et cette vitalité repose sur une création en pleine effervescence et sur un écosystème tissé par des artistes et des travailleur·se·s culturel·le·s profondément engagé·e·s. Ils et elles croient en la danse comme forme d’art essentielle et œuvrent sans relâche à la nourrir, la «challenger», l’actualiser et la transformer, sans perdre de vue son potentiel infini.

Nos danses rayonnent ici et à l’étranger et le Québec continue d’être un pôle important sur la scène internationale.  La danse s’est également enracinée davantage sur l’ensemble du territoire québécois, grâce à l’émergence de pôles régionaux et de nombreuses initiatives qu’il est impératif de consolider. Tout est fragile aujourd’hui.

À l’aube de 2025, alors que les défis sociaux, économiques et environnementaux se multiplient, un être-ensemble prend tout son sens. Défendre les conditions nécessaires à l’épanouissement de la danse, valoriser la diversité culturelle, la diversité des pratiques et répondre aux besoins de nos communautés sont des priorités. Beaucoup reste à faire, tout est en mouvement et rien n’est acquis.

La danse est un art exigeant qui nécessite des conditions de pratique à la hauteur de nos besoins, à tous les niveaux:  formation, création, production et diffusion. Alors que l’avenir est incertain, il ne s’agit pas seulement de préserver ce qui existe, mais de continuer à avancer et à se développer avec ambition. Renoncer ou se contenter du minimum serait trahir les avancées déjà réalisées et freiner l’élan des générations futures.

Dès lors, cap sur 2025, année d’actions.

Au plaisir d’oeuvrer ensemble,

Sylvain et Sophie

Mot de la direction générale

 

Chère communauté de la danse,

L’année 2025 a démarré en lion avec ce vent qui souffle le nord. Affairé·e·s à nos multiples dossiers de l’heure, nous avons aussi les yeux sur ce qui vient : le rapprochement du pouvoir de Pierre Poilievre, l’annonce de la nouvelle présidence-direction générale du CALQ qui tarde et nos rapports à développer avec elle, l’anticipation du budget provincial, la nouvelle mouture de la politique culturelle de Montréal, et cette rumeur de sommet*…, puis bien d’autres.

Nous serons avec vous, présent·e·s sur le terrain en 2025. Chaque membre de l’équipe sera à votre écoute, tous radars déployés. Pour étayer cette orientation, j’ai le grand plaisir de vous annoncer l’arrivée de deux nouvelles forces au sein de l’équipe: Gabriel Thériault, responsable de la recherche et de l’analyse politique. Bien connu de la scène émergente et alternative, grand fan de danse, Gabriel mettra à profit ses connaissances acquises au cours de ses études de maîtrise en science politique, son intelligence et son grand réseau. Puis aussi Sarah Therrien, nouvelle responsable des communications. Basée à Québec, Sarah est diplômée du DEC en danse de l’École de danse de Québec et possède un baccalauréat communications publiques – concentration relations publiques. Passionnée depuis toujours par la danse et ses artisan·e·s et enrichie d’une expérience diversifiée dans les secteurs culturel et communautaire, elle porte un regard avisé sur le milieu et son environnement.

En relocalisant son service de communications à Québec, le RQD fait un pas significatif de plus dans la décentralisation de ses activités. Nous visons à lever le regard vers un horizon élargi afin d’intensifier notre impact sur le territoire, favoriser l’essor de nouveaux pôles créatifs et nourrir des partenariats. Les points de contact avec les publics doivent se multiplier sur les scènes tout comme dans l’espace numérique. Voyons grand, même dans le brouillard du moment.

Pendant que les actions se posent et que les batailles se mènent sans s’essouffler, voyons ce que nous pouvons créer de toutes les contraintes qui nous sont actuellement imposées. À mon avis, il n’y a qu’une seule façon de rester debout sans fléchir :  serrer les rangs. Votre collégialité et votre transparence en 2024 ont été nos munitions les plus précieuses. Poursuivons dans cette veine et restons soudé·e·s. L’hiver sera moins froid.

Que l’année 2025 soit celle de la transcendance de ce dont nous sommes capables ensemble. Santé et enchantements pour chacun·e·s d’entre-vous de même qu’à vos proches!

 Parise

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* Une question pour vous : Vous rappelez-vous du Sommet national sur la culture de Patrimoine canadien ? C’était en 2022. Hier donc, et pour ma part j’ai oublié ce sur quoi il portait. C’est dire comme je n’ai pas retenu mon souffle en attendant ses effets…