2019-05-07
 
Cette section est réservée aux membres du RQD

Rassemblement à Québec le 14 février

Artistes et chorégraphes indépendants: quel est votre financement public?

Pour mieux défendre la nécessité d'une augmentation du financement de la danse auprès des pouvoirs publics, le RQD cherche à documenter le soutien financier qui vous est accordé ou refusé. Que vous soyez membre ou non-membre du RQD, ce court sondage nous aidera à chiffrer les besoins de ceux et celles qui œuvrent sans structure organisationnelle. 16 questions simples, 10 minutes de votre temps pour nous apporter une aide précieuse et nécessaire.

L’interprète en danse au cœur du premier 5 à 7 du RQD

Coup d'envoi réussi pour les 5 à 7 du RQD! L’Agora de la danse et Tangente ont généreusement accueilli l'évènement au café-bar de l’Espace orange du WILDER, marquant la volonté d'en faire un lieu vivant et ouvert à la communauté. Une cinquantaine de personnes se sont réunies autour d'un verre pour échanger, s'informer et s'interroger sur l'interprète en danse.

L’entraînement du danseur
Les classes techniques du RQD sont-elles encore pertinentes? Comment les rendre plus inclusives? Parmi les recommandations des interprètes présents, encourager la rencontre et l’ouverture à d’autres types de danses. Une question au cœur des préoccupations du développement professionnel du RQD! Autre idée proposée par un membre de l’association: que les classes soient offertes dans des lieux plus variés, pour «[sortir les danseurs de leurs] routines habituelles, en plus de faire vivre ces lieux à travers le milieu et de participer à l’ouverture à la diversité». Si l'importance des classes du RQD a été réaffirmée, le défi reste entier de répondre aux besoins et aux horaires variés des danseurs.  

Des ressources pour les interprètes
Le RQD a rappelé les ressources qu’il offre aux interprètes, notamment la trousse contractuelle, élaborée par George Krump et conçue pour guider la préparation et la rédaction d’une entente entre un producteur et un danseur. Un outil pratique et facile d’utilisation, réservé aux membres du RQD. Johanna Bienaise a quant à elle présenté une série d’ouvrages de référence consacrés à l’interprétation en danse, en particulier des études réalisées par des artistes professionnels du milieu, portant sur la place et le rôle de l’interprète dans le processus créatif. Également dans l’idée de servir au mieux les danseurs, Francine Bernier, de l'Agora de la danse, a ouvert la porte à des suggestions pour permettre aux diffuseurs de mieux accompagner les interprètes.

Ce premier 5 à 7 a laissé place à une belle dynamique d’échanges. Plusieurs générations d’interprètes et de travailleurs culturels en danse s’y sont retrouvées. Un temps privilégié de rencontre avec la communauté que l'équipe du RQD a partagé avec grand plaisir!

Ne manquez pas nos prochains rendez-vous. Le RQD vous prépare notamment un 5 à 7 à saveur politique!

 

Plus d’informations

  • Livre sur l’interprétation: Rivière, E. (2013). Ob.scène: récit fictif d'une vie de danseur. Centre National de la Danse.

Plaidoyer pour un développement de la danse sur le territoire 

Cette saison, cela fait 20 ans que La danse sur les routes du Québec (La DSR) accompagne la diffusion de la danse sur le territoire. Cet outil imaginé par le RQD est encore aujourd’hui cité en exemple dans de nombreux milieux et largement adapté à d’autres réalités. Aujourd’hui, les diffuseurs pluridisciplinaires jouent un rôle crucial dans l'écologie de la danse. Ils sont encore trop fragiles et en quête de reconnaissance de la part des pouvoirs publics.

Des diffuseurs pluridisciplinaires engagés pour la danse
Au chapitre des réussites, il faut faire valoir l’apport des 16 diffuseurs pluridisciplinaires partenaires du Programme de développement de la danse de La DSR qui assurent un réseau de diffusion stable à travers le Québec. Leur engagement est solide, récurrent et durable. Ils développent une vision artistique pour la danse, mettent à contribution du temps et des ressources et entretiennent une connaissance de la création actuelle et de ses diverses tendances. Ils cherchent à fidéliser et accroître les publics par des projets de médiation culturelle, la présence et le contact des artistes avec la population et le déploiement de stratégies de mise en marché novatrices. Pour ce faire, ils misent sur des partenariats dans leur communauté et avec le milieu de la danse.

Cette détermination donne lieu à des initiatives extraordinaires. Elles se réalisent dans des événements comme Le Festival de danse de Châteauguay ou les 24 heures de la danse à Valspec. Elles prennent la forme de Danse au Crépuscule à Repentigny, d’une Semaine de la danse à Joliette ou de 50 jours de la danse dans Lanaudière. Je suis épatée par les capsules de sensibilisation produites par la Spec du Haut-Richelieu ou par les soirées combinées d’artistes émergents d’Odyscène à Ste-Thérèse. L’engagement de la Maison des arts de Laval envers le jeune public se traduit par une offre importante de spectacles de danse aux écoles, tandis que la Salle Pauline-Julien de Ste-Geneviève cultive le maillage entre la danse professionnelle et des centaines de danseurs en herbe. Je pourrais continuer ainsi longtemps. Tous les diffuseurs pluridisciplinaires le diront, si les spectateurs sont au rendez-vous, c’est parce qu’ils y mettent l’énergie, la passion et les ressources.

Autour de ces partenaires, gravitent quelques diffuseurs pluridisciplinaires qui ont choisi, eux aussi, d’offrir de la danse à leurs communautés. À mesure que des salles bien équipées et adaptées se construisent au Québec, de nouveaux lieux de diffusion pour la danse apparaissent. Parfois même, des espaces de création, comme à Repentigny, ou des lieux de résidence, comme à Montmagny. Autre signe des temps, des organisations et leurs milieux revendiquent leur position de pôle de développement de la danse. C’est le cas de la Ville de Québec et des régions de l’Estrie et de Lanaudière.

Nous devons beaucoup au travail de concertation du RQD dont le résultat a mené à la rédaction du Plan directeur de la danse professionnelle au Québec 2011-2021. Ce travail colossal a entre autres cultivé les mots et les moyens pour convaincre et rallier à la cause de nombreux collaborateurs.

Un levier extraordinaire… à mieux doter!
Les artistes, leurs agents, les diffuseurs, tous s’entendent sur une chose : on souhaite un développement pour la danse hors Montréal et Québec encore plus fulgurant et ouvert à tous ceux qui veulent y croiser un public. Je suis de celles qui affirment que la vingtaine de diffuseurs qui a un engagement solide envers la danse accomplit un travail extraordinaire, mais qu’il en faut quatre fois plus. Sur près de 120 diffuseurs pluridisciplinaires professionnels au Québec, seule une poignée présente une programmation récurrente en danse.

Rappelons que les diffuseurs pluridisciplinaires doivent posséder une marge de manœuvre financière pour programmer des disciplines comme la danse, et ce, même avec le soutien de La DSR ou d’un programme similaire. Rappelons aussi que le niveau de soutien public des diffuseurs pluridisciplinaires se situe en moyenne entre 2% et 10% de leurs budgets. Il n’y a pas eu d’investissement massif du côté de la diffusion pluridisciplinaire au provincial ni au fédéral depuis l’arrivée du Fonds du Canada pour la présentation des arts en 2002. Pourtant, à l’échelle de La danse sur les routes du Québec, on est capable d’observer que chaque dollar investi chez les diffuseurs pluridisciplinaires en rapporte entre deux et trois fois plus en cachets pour les compagnies de danse. Étrange encore que du côté des lieux de diffusion spécialisés dont nous sommes si fiers, il soit si difficile d'obtenir un financement adéquat pour les activités de soutien aux artistes.

Pendant ce temps, la route est trop longue pour les jeunes qui rêvent de présenter leurs spectacles en tournée. Même chose du côté de la diversité des cultures et des pratiques et de l’autochtonie. Il manque cruellement d’étapes intermédiaires entre les premiers pas de création d’un artiste et le moment où il produira un spectacle qui partira en tournée. Pourquoi les artistes, les agents, les travailleurs culturels n’ont-ils pas accès à des lieux d’apprentissage où ils seraient payés pour apprendre leur métier? C’est ainsi que la plupart des secteurs s’enrichissent. Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale soutient largement ces initiatives qui rapportent ensuite beaucoup à la société et aux régions. Le secteur de la culture représente 3,5% du PIB du Québec. Comment nos travailleurs et artistes pourraient-ils obtenir le temps requis à l’épanouissement de leur plein potentiel tout en pouvant compter sur un encadrement professionnel et un salaire adéquat à toutes les étapes de leur développement?

Alors que toutes les données démontrent l’impact de la diffusion sur le développement d’une discipline artistique et sa capacité à s’ancrer dans une communauté, qu’attend-on pour accorder un investissement massif à la diffusion des disciplines de création sur le territoire?

Ensemble, faisons valoir nos besoins!
Je crois profondément dans la vaste bataille que mène la Coalition La culture, le cœur du Québec. Elle vise à faire reconnaitre le secteur des arts et de la culture comme prioritaire pour la société québécoise. Le 14 février prochain, il y aura une manifestation sur la Colline Parlementaire à Québec. Nous devons y être nombreux pour créer l’impact souhaité. Ensemble, créateurs, travailleurs culturels, agents d’artistes, diffuseurs, nous avons entre les mains un savoir-faire fondamental pour le bien-être de la société. Pour le préserver, le développer, lui donner les ailes qu’il mérite, à nous de nous faire entendre, de laisser monter cette voix si percutante. Et dans 20 ans, nous constaterons que le réseau de diffusion de la danse et des arts de création regroupe 100 diffuseurs, que plusieurs pôles régionaux sont ancrés, que nombreux sont les danseurs et chorégraphes qui habitent et travaillent en région, que les écoles de tout le Québec ont accès à l’extraordinaire univers de la danse, que la diversité des genres et des pratiques y trouvent une place, tout comme les jeunes et les peuples des Premières Nations.

 

Paule Beaudry
Directrice générale de La DSR

 

 

Martine Époque, une vie à l’avant-garde

Martine Époque a marqué l’histoire de la danse contemporaine québécoise. Son décès, jeudi 18 janvier 2018,  laisse un vide dans la communauté. Regard sur le parcours de cette artiste qui n'a jamais cessé d'explorer de nouveaux courants.

Premiers pas d'une Française au Québec

Chorégraphe, gestionnaire, pédagogue et chercheure, la Française adoptée par le Québec s’est positionnée dans les années 1970 dans un champ artistique alors très peu développé. En permettant à la danse contemporaine de revêtir des formes variées, sans aucun parti pris esthétique, Martine Époque en a ouvert les possibilités. De grands chorégraphes et danseurs québécois aux styles bien distincts, parmi lesquels Édouard Lock, Ginette Laurin, Paul-André Fortier, Daniel Léveillé, Daniel Soulières, Michèle Febvre, Lucie Grégoire, Louise Bédard ou encore Louise Lecavalier, ont fait leurs armes auprès d’elle, dans le Groupe Nouvelle Aire.

Son arrivée à Montréal coïncide avec l’effervescence de l’Expo 67, un moment charnière pour la ville qui s'ouvre aux richesses culturelles étrangères. Martine Époque y trouve rapidement sa place. Engagée à l’Université de Montréal pour enseigner pendant deux ans au Département d’éducation physique et y ouvrir une mineure en danse et rythmique, elle concrétise parallèlement rapidement son idée de créer une troupe d’exploration en danse.

Une artiste pionnière

Formée en éducation physique, Martine Époque se distingue de deux grands groupes de danse influents, les Ballets Chiriaeff et le Groupe de la Place Royale fondé par Jeanne Renaud. Avec le Groupe Nouvelle Aire, Martine Époque souhaite transmettre une formation rigoureuse en danse mais affranchie des traditions. Elle met en place des ateliers de création ouverts aux artistes, non seulement en danse mais également issus d’autres disciplines.

Si le Groupe Nouvelle Aire est devenu en l’espace de quelques années un incontournable pour la danse contemporaine à Montréal, il a rayonné au-delà des frontières du Québec. Martine Époque a fait tourner une soixantaine de ses créations à travers le monde entier et contribué à positionner la danse contemporaine québécoise sur l’échiquier international.

Démocratiser la danse

«On a un cœur qui bat, on a la respiration qui nous fait vivre et on a la danse qui nous fait bouger[1] En tant que chercheure, sa réflexion tournait autour de la nature et du rôle de la danse dans la vie humaine.

Pour celle qui a permis la création du département de danse de l’UQÀM – dont elle a été directrice et où elle a enseigné une grande partie de sa vie – il n’y avait «pas de meilleure façon d’apprendre que d’enseigner»[2]. Cet apprentissage, elle l’a également destiné au public avec les «Choréchanges» qu'elle a instigué avec Paul-André Fortier et Marie Robert. Spectateurs et créateurs échangent sur les œuvres après la présentation de spectacles créés spécialement pour l’occasion. Martine Époque, pionnière de la médiation culturelle?

Plus récemment, Martine Époque a développé un concept porteur pour vulgariser la danse et permettre au spectateur de prendre part à la création grâce au numérique.

Martine, la  visionnaire

Dans les années 1990, avec son compagnon Denis Poulin, elle tisse des liens entre les nouvelles technologies, la chorégraphie et la danse. Mettant l’emphase sur le mouvement, isolé de tout corps dansant, ils sont les premiers au Québec à créer des chorégraphies virtuelles et fondent LARTech, groupe de recherche en technochorégraphie en 1999.

On raconte que Martine Époque pensait aux nouvelles technologies pour économiser sur les coûts de production en permettant aux chorégraphes de commencer le travail sur écran avant de rentrer en studio. Poussant plus loin le concept, elle crée, en 2001, l'œuvre Tabula rasa, qui présente une interprète virtuelle sur écran. Martine Époque a toujours eu une longueur d’avance. Elle avait saisi le potentiel du numérique.

Le legs de cette femme d’exception est remarquable. Le prix Denise-Pelletier en arts d’interprétation lui a d'ailleurs été remis en 1994 pour sa contribution incomparable à la vie culturelle de son pays d’adoption.

Informations complémentaires:
Article du Devoir paru le 22 janvier 2018.



[1] Martine Époque dans une entrevue accordée à Laurent Lapierre et Jacqueline Cardinal le 20 février 2006 à ses bureaux de l’UQAM, citée dans l’ouvrage Martine Époque, dame de danse (2007), cas produit par  Jacqueline Cardinal et le professeur Laurent Lapierre, HEC Montréal, p.2

[2] Martine Époque, op. cit., p.7

Rassemblement à Québec le 14 février

Pour rappeler l'urgence d'un financement adéquat des arts et de l’adoption d’un plan d’action en faveur des ressources humaines en arts et en culture, le RQD et les 45 autres membres de la Coalition La culture, le cœur du Québec appellent à un grand rassemblement dans la capitale nationale. Rendez-vous le 14 février prochain à l’heure du lunch devant l’Assemblée nationale.

Résidents de la région de Québec et participants à la Bourse RIDEAU, venez grossir les rangs des manifestants.

Montréalais, les réservations pour les places d'autobus nolisés sont closes. Si d'aventure, vous souhaitez tout de même essayer d'embarquer, vous pouvez contacter Coralie Muroni par courriel jusqu'à mardi 15h. 

Suivez-nous sur Twitter avec les mots-clics #culturecoeur et #danseqc.

Rassemblement devant le Parlement, à Québec 
Mercredi 14 février
De 12 h 30 à 13 h 30

 

Déclarer ses travailleurs autonomes au Canada: quelles obligations légales?

Vous avez employé des travailleurs autonomes en 2018? Vous devez alors déclarer leurs cachets, honoraires et droits d’auteur perçus, ainsi que les avantages fournis (repas, logement, transport) avant le dernier jour de février. Important: vous êtes désormais tenus de produire aussi ces déclarations pour les travailleurs autonomes inscrits aux taxes.  

Quels documents transmettre à l’Agence du Revenu du Canada (ARC)?
– Le feuillet T4A qui recense tous les paiements et avantages pour un travailleur autonome.
– Le T4A Sommaire qui récapitule tous les feuillets T4A que vous avez soumis au gouvernement.
– Le feuillet T5: si vous avez versé des droits d’auteur à ce travailleur.

L’obligation d’émettre cette déclaration est applicable si la somme des paiements de l’année versés à un travailleur autonome est de 500$ et plus, et ce, même si vous ne payez pas de déductions à la source.

Vous devez la produire avant le dernier jour de février suivant l’année civile pour laquelle elle s’applique. Attention! Si vous soumettez votre déclaration en retard, des pénalités s’appliqueront. Cela pourrait également être le cas dans le cadre d’un contrôle si vous avez omis de fournir des feuillets T4A.

N’hésitez pas à vous référer au document Comment retenir l’impôt sur les revenus de pension ou d’autres sources et produire le feuillet T4A et le Sommaire pour vous guider.

Si ces démarches semblent plus familières aux organismes dotés d’une structure administrative, tout chorégraphe indépendant non incorporé devrait aussi produire des déclarations pour les artistes et collaborateurs qu’il aura rémunérés au cours de l’année civile.

Des questions?
Contactez notre responsable des finances et de l’administration, Virginie Desloges, par courriel ou téléphone au 514 849-4003, poste 228.

J’y suis, j’y reste!

Travailler en danse contemporaine en région amène à se poser toutes sortes de questions sur la place de l’artiste sur son territoire, la distance qui le sépare de Montréal et les manières d’acquérir et de préserver un statut professionnel. Vivre et exercer mon métier à Québec est un choix. J’aime la réalité quotidienne et artistique qui est la mienne. J’y suis, j’y reste!

Loin des centres
J’ai développé significativement ma carrière en région, bien loin des centres urbains de grandes densités. J’ai pris mon envol en Outaouais, où j’ai pu tisser mes premières relations professionnelles et présenter mes projets dans différentes localités. Le Bas-du-Fleuve, niche de rencontres humaines, m’a ouvert grand les bras pour que je puisse donner naissance à des projets artistiques avec très peu de ressources. Et la ville de Québec, où j’ai résolument décidé de m’enraciner en 2009 (au tournant d’un changement de carrière en sciences infirmières qui se dessinait à Montréal), m’a donné les moyens de développer une carrière pérenne.

Je suis reconnaissante à ceux qui m’ont précédé et qui ont fondé des institutions et des organismes de services et de production qui me permettent aujourd’hui de bénéficier d’un soutien continu qui répond à une multitude de besoins, particulièrement avec mon statut de contractuelle.

De la densité réduite de professionnels de la danse hors de Montréal peut naître une certaine fragilité. Chacun des acteurs, individus et organisations, a un rôle d’autant plus grand à jouer dans la chaîne opératoire de la création en danse, aujourd’hui de nature plurielle et multiforme. Vivre de la danse en région, oui, c’est possible, mais il faut être prêt à bosser!

Appartenir à une communauté
À travers les projets artistiques (productions de spectacles, cours de danse au grand public, ateliers de médiation, etc.) et une participation dynamique et récurrente à des évènements de différentes natures (tables de concertation, journées de rassemblement, causeries, stages de perfectionnement, conférences, etc.), je cultive ma créativité personnelle et m’inscris dans ma communauté.

Appartenir à une communauté, c’est aussi s’y impliquer. Comme administratrice, depuis 2012, du  conseil d’administration de L’Artère, Développement et perfectionnement en danse contemporaine – seul organisme à offrir un soutien continu à l’entraînement des artistes professionnels à Québec – je suis passée d’un regard tourné vers moi-même, vestige de ma formation générale axée sur le dépassement de soi, au « nous ». Le « nous » inclusif de ma communauté. Ayant hérité depuis peu de la présidence de L’Artère, je ne prétends pas que la route n’est pas encore jonchée de défis, mais définitivement, mon rôle d’administratrice au sein de cette organisation a contribué à donner un sens qui dépasse ma pratique. Une implication que je me plais encore à nourrir comme administratrice du CA du Regroupement québécois de la danse, où je côtoie mes pairs depuis 2015.

Travailler ensemble
En 2012, les membres de la Table de la danse du Conseil de la culture de Québec et Chaudière-Appalaches se dotaient d’un plan d’action sur cinq ans afin d’inscrire la danse de façon pérenne sur le territoire, dans la même veine que le Plan directeur de la danse professionnelle au Québec 2011-2021 du RQD. Ce plan d’action a été une occasion de mobilisation et a permis de porter un regard objectif sur le « ici maintenant ». Il a donné l’impulsion pour voir naître la Maison pour la danse, lieu unificateur et de valorisation de la discipline inauguré en septembre 2017. L’équilibre fragile entre l’offre et la demande, ainsi que les besoins financiers criants d’organismes pivots dans la région sont des phénomènes mouvants qui nécessitent un soin constant.

Cultiver le bien-être, nourrir un sentiment d’appartenance, œuvrer ensemble au bien commun et poursuivre ses rêves au gré des évènements et des rencontres, voilà selon moi de quoi donner des ailes à la danse professionnelle, quelle que soit notre ville ou notre région!

 

Fructueuses Rencontres de l’Agora de la danse

En parallèle au bouillonnant rendez-vous Parcours Danse se tenaient Les Rencontres de l’Agora de la danse, du 28 novembre au 1er décembre. Attirés par la nouvelle maison de l’Agora au Wilder – Espace danse, une dizaine de membres du European Dancehouse Network (EDN) sont venus rencontrer leurs vis-à-vis Québécois et Canadiens à l’occasion d’une série de spectacles et de conférences. Plusieurs organisations montréalaises étaient au rendez-vous, dont le RQD, Circuit-Est, le Centre de Création O Vertigo (CCOV), le MAI, Studio 303… D’inspirants échanges ont permis de tisser des liens humains avec des institutions dont on connaît souvent seulement un nom ou un visage, et d’apprendre les uns des autres.

L’événement visait d’abord à comprendre ce qu’est une maison de la danse à l’européenne versus les modèles d’institutions ici au Canada. L’EDN, petit frère européen du très grand réseau IETM, abrite 37 «maisons de la danse» d’ampleur et de fonctionnement variables qui remplissent toutes certains critères (sauf une poignée de membres affiliés) tels qu’avoir un lieu pour la diffusion et les résidences, présenter une saison de danse nationale et internationale aux esthétiques diverses, etc. Le modèle européen n’est pas soumis à la segmentation entre création-production et diffusion qui régit les organismes du Québec. Les activités de l’EDN doivent aussi faire valoir les «valeurs européennes», à coups d’ateliers mensuels, de rencontres semestrielles (comme celles de l’Agora), et d’un forum annuel. Ce qui n’empêche par le réseau d’intégrer des maisons non européennes.

Les discussions ont notamment porté sur la nécessité de créer des ponts entre les contenus artistiques des organisations et le contexte social plus large dans lequel elles s’inscrivent. La réalité socio-politique semble infiltrer rapidement dans ces institutions européennes qui servent tout à la fois d’espaces communautaires, culturels et artistiques – n’ayant pas toujours les modèles de maisons de la culture et de centres communautaires élargis que nous avons ici. À Bassano en Italie, où l’extrême droite est au pouvoir et où l’afflux de migrants se mesure quasi quotidiennement, le Centro per la scena contemporanea (CSC) se fait un devoir d’offrir des ateliers aux jeunes mères avec leurs enfants.

Malgré les différences, les mêmes espoirs sont pourtant partagés. Entre la future dancehouse promise à Helsinki en 2020, les toutes récentes «maisons» de Québec et de Montréal adaptées aux nouvelles pratiques de la danse, nous voulons tous offrir des lieux qui inspireront les artistes et les publics et donneront toute sa pertinence à la danse comme forme d’art vivant.

Le dernier après-midi portait sur la relation triangulaire entre l’institution, l’artiste et le public. Place à l’idée du commissariat en art vivant défendue avec passion par Dena Davida, fondatrice et commissaire de Tangente, et mise en acte avec panache par Andrew Tay, artiste et commissaire artistique du CCOV. Puis, un éloquent cri du cœur est venu de la chorégraphe Mélanie Demers: les diffuseurs façonnent-ils trop leurs programmations à l’aune d’un public perçu comme frileux? Elle brandit tout à la fois la difficulté et l’absolue nécessité de résister à la standardisation que le marché impose à l’art de la danse. Selon elle, dans la métaphore du triangle, l’artiste tend à mettre l’institution «en haut» et l’institution y place plutôt le public. Elle ose espérer que le public, lui, y élève plutôt l’artiste… Ce à quoi répondait Àngels Margarit, chorégraphe qui vient de prendre la tête du Mercat del Flors à Barcelone, en tentant d’insuffler les processus artistiques à même le fonctionnement de l’institution.

Bref, de fertiles discussions que l’Agora se promet de poursuivre dans les mois et les années à venir.

 

Frédérique Doyon
Commissaire invitée de l’Agora de la danse

Le RQD lance des 5 à 7 en formule café-débat

À vos agendas! Venez discuter et boire un verre le lundi 29 janvier, dès 17h30, au WILDER. L’Agora de la danse et Tangente nous invitent à occuper leur café-bar. De quoi parlerons-nous? Des réalités vécues par les interprètes, selon des propositions que vous nous avez faites lors de notre dernier Rendez-vous annuel des membres. Le sujet est vaste et nous voulons savoir quels sont les thèmes plus particuliers que vous voudriez aborder. Écrivez-nous pour nous le dire!

 

Prix et récompenses 2017 en danse au Québec

Félicitations aux lauréats 2017 pour ces prix et récompenses en danse!
 

100Lux: Prix de la Relève – Caisse de la Culture remis par le CAM et saluant les retombées directes des actions de l’organisme sur la relève, sa contribution exemplaire au développement disciplinaire et sa volonté de structurer son milieu.

Mathieu Baril, responsable du financement privé de Tangente: Prix ARDI – Volet Gestionnaire culturel décerné par la Brigade Arts Affaires de Montréal.

Christiane Bélanger: Prix Or et Prix Diamant remis par SAGE Mentorat d'affaires et Réseau M – Montréal lors de la Soirée reconnaissance des mentors.

Cas Public: Grand Prix du Conseil des arts de Montréal pour sa saison 2016 incomparable.

Claudia Chan Tak: Bourse Mécènes investis pour les arts du CAM destinée aux créateurs montréalais innovants.

Compagnie Forward MovementsLauréate du Concours Parcours Scène qui récompense des artistes professionnels de la relève en arts de la scène.

Corpuscule Danse, toute première compagnie de danse intégrée au Québec: Médaille du Gouverneur général pour service méritoire.

Lina Cruz: Prix Dora Mavor Moore – Section danse (Outstanding Original Choreography) pour Ylem.

Paige Culley: Prix de la danse de Montréal catégorie DÉCOUVERTE présenté par l’Agora de la danse et Tangente pour sa présence scénique exceptionnelle, sa grande intériorité et son engagement corps et âme dans la recherche.

Sylvie Desrosiers, chorégraphe et directrice du programme de danse contemporaine de l'École de danse d'Ottawa: Prix Victor Tolgesy pour les arts en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à la communauté artistique d’Ottawa.

Caroline Dusseault, fondatrice du Festival Tournant: Prix Passion dans le cadre des Grands Prix de la culture des Laurentides, pour sa réussite à mobiliser plusieurs partenaires et la programmation diversifiée de la première édition du festival.

Esther Gaudette: Prix de la danse de Montréal catégorie INTERPRÈTE présenté par le Regroupement québécois de la danse et la Caisse Desjardins de la Culture, pour sa grande puissance, sa précision, sa justesse, sa sensibilité à fleur de peau, son engagement total dans une trajectoire précise et sans complaisance ainsi que la cohérence de ses choix.

Margie Gillis: Prix ISPA – Distinguished Artist Award pour son excellence artistique et sa contribution à la danse.

Lorraine Hébert: Prix de la danse de Montréal catégorie GESTIONNAIRE CULTUREL(LE) présenté par Diagramme – gestion culturelle, pour sa constance et son engagement indéfectible à la barre du RQD et pour souligner sa contribution majeure au développement de la danse.

Vladimir "7Starr" Laurore, pionnier et chef de file du Krump au Canada: Prix Victor Martyn Lynch-Staunton (Conseil des arts du Canada).

Louise Lecavalier: Prix Denise-Pelletier des Prix du Québec – pour sa contribution exceptionnelle à la société.
Doctorat honoris causa remis par l’UQAM, pour sa prodigieuse créativité ainsi que pour son rayonnement international. 

Daniel Léveillé: GRAND PRIX de la danse de Montréal présenté par Québécor et la Ville de Montréal, pour son impact sur le milieu de la danse et pour la longévité de sa carrière.

Dana Michel: Lion d'argent de la Biennale de Venise pour l’innovation en danse.

Victor Quijada: Prix de la diversité culturelle en danse présenté par le Conseil des arts de Montréal, pour son champ de recherche original et personnel, basé sur l’hybridation des formes, reflet de sa formation et de ses expériences d’interprète.

Harold Rhéaume: Prix du développement culturel du Conseil de la culture Régions de Québec et de Chaudière-Appalaches dans le cadre des Prix d'excellence des arts et de la culture, pour son travail dans des projets innovants.

Manuel Roque: Prix de la danse de Montréal catégorie INTERPRÈTE présenté par le Regroupement québécois de la danse et la Caisse Desjardins de la Culture, pour sa passion pour la création, la qualité de son engagement, la rigueur et la profondeur de sa démarche.
Et Prix du CALQ pour la meilleure œuvre chorégraphique pour son solo bang bang.

Roger Sinha: Trophée du Lys arts et culture pour son oeuvre MoW!/Montré(olly)wood dans le cadre des Grands prix Mosaïque remis lors du Gala de la diversité.

Jessica Viau, interprète et chorégraphe: Prix Jeune relève dans le cadre des Grands Prix de la culture des Laurentides pour souligner son audace et la profondeur de sa démarche ainsi que pour avoir brillamment réalisé le projet de médiation culturelle Écho d’un mot.

Constance V. Pathy: Prix de la danse de Montréal catégorie CONTRIBUTION EXCEPTIONNELLE, pour son action philanthropique majeure en danse et en musique, et notamment en faveur des Grands Ballets.

Vincent Warren: Titre de Compagnon des arts et des lettres du Québec remis par le CALQ pour sa contribution remarquable, son engagement et son dévouement au développement, à la promotion ou au rayonnement des arts et des lettres du Québec.

 

Nous avons omis de mentionner une récompense reçue en danse au Québec? Écrivez-nous pour que nous l’ajoutions à la liste!

 

Mentions photographiques de haut en bas et de gauche à droite: Axelle Munezero (100Lux) © Michel Turcotte | Lina Cruz © Alexandre Frenette | Vincent Warren © Michael Slobodian | Daniel Léveillé aux Prix de la danse de Montréal (PDM) 2017 © Sylvie-Ann Paré | Paige Culley aux PDM 2017 © Sylvie-Ann Paré | Dana Michel à la Biennale de Venise 2017. Courtesy la Biennale di Venezia © Andrea Avezzù | Constance V. Pathy aux PDM 2017 © Sylvie-Ann Paré | Victor Quijada aux PDM 2017 © Sylvie-Ann Paré | Lorraine Hébert aux PDM 2017 © Sylvie-Ann Paré | Claudia Chan Tak © Nans Bortuzzo | Margie Gillis au Congrès ISPA 2017 © Savitri Bastian | Mathieu Baril lors de la remise des Prix ARDI 2017 © Charles Bélisle | Sylvie Desrosiers © Michael Slobodian | Manuel Roque aux PDM 2017 © Sylvie-Ann Paré | Jessica Viau (Atypique – Le Collectif) © Philippe Poirier | Cas Public: Alexandre Carlos et Daphnée Laurendeau © Damian Siqueiros | France Geoffroy avec le Gouverneur général du Canada © MCpl Vincent Carbonneau, Rideau Hall, OSGG | Forward Movements du chorégraphe Ford Mckeown Larose © Yasmin Bouzerda | Caroline Dusseault © Sarah Dellah | Roger Sinha dans Sinha Thread © Michael Slobodian | Louise Lecavalier © Massimo Chiaradia | Christiane Bélanger © Howard Hamilton | Esther Gaudette © Bassam Sabbagh | Harold Rhéaume © Daniel Richard