2019-05-07
 
Cette section est réservée aux membres du RQD

Le RQD, partenaire majeur de La Fabrique culturelle

Le RQD félicite Louise Lecavalier et sa compagnie Fou glorieux, récipiendaires du 29e Grand Prix du CAM

Le Regroupement québécois de la danse (RQD) salue la grande interprète et chorégraphe Louise Lecavalier et sa compagnie Fou glorieux qui remportent le 29e Grand Prix du Conseil des arts de Montréal. Cette prestigieuse récompense souligne le parcours exceptionnel d’une artiste hors du commun.

Louise Lecavalier est à n’en point douter l’une des grandes figures emblématiques de la danse contemporaine dans le monde. Sa puissance d’évocation par la danse et sa virtuosité inégalée ont marqué depuis plus de 30 ans l’imaginaire des publics d’ici et d’ailleurs. « L’insatiable curiosité artistique de Louise Lecavalier, sa rigueur et son intensité au travail, sa générosité et son authenticité marquent et influencent tous ceux qui ont la chance de travailler avec elle », souligne Marc Boivin, interprète et professeur émérite, président du Regroupement québécois de la danse.

Elle fonde sa compagnie au nom prédestiné, Fou glorieux, ce qui l’amène à se produire dans plus de 50 pays en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, dans plus d’une vingtaine de festivals. On y redécouvre l’interprète portée par la chorégraphe. Incarnant la passion et la rigueur de la danse, Fou glorieux un ambassadeur exceptionnel de la culture québécoise.

Le RQD tient également à souligner la qualité des réalisations des six autres finalistes du 29Grand Prix qui récompense, chaque année, l’excellence d'un organisme artistique montréalais pour ses réalisations remarquables.

Profitant de l’occasion, le RQD est heureux d’annoncer que Louise Lecavalier participera à la troisième édition de l’Événement Québec Danse. C’est elle qui signera la trace chorégraphique 2014 déployée dans l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts. Interventions urbaines imaginées par le RQD, les traces chorégraphiques sont des séquences de pas de danse créées par des artistes de renom et installées chaque année, depuis 10 ans, dans des lieux publics à l’occasion des célébrations de la Journée internationale de la danse le 29 avril.

L’événement Québec Danse se déroulera, cette année, du 22 au 29 avril, dans une dizaine de villes du Québec. Retrouvez la programmation complète dès le 9 avril prochain, sur le tout nouveau portail Québec Danse et sur l’application mobile!

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Le Regroupement québécois de la danse rassemble et représente près de 500 professionnels de la danse de recherche, de création ou de répertoire et joue un rôle de premier plan dans l’avancement de tous les secteurs de la discipline : création, production, diffusion, formation, service. Initiateur de projets basés sur la concertation et les interventions à longue portée, dont le Plan directeur de la danse professionnelle au Québec 2011-2021, le RQD contribue activement à la reconnaissance et à l'amélioration des conditions de pratique de la danse sur la scène publique depuis près de 30 ans.

> Pour télécharger le communiqué, cliquez ici

Source :

Nadine Lizotte, chargée des communications
514 849-4003, poste 225
nlizotte@quebecdanse.org

Les Ateliers du Chantier des relations professionnelles

Des ateliers thématiques pour mieux se connaître et faire circuler les connaissances et les expériences.

Dans le cadre du chantier des relations professionnelles, le RQD tiendra, le 31 mars prochain, le premier de ce qu’il souhaite être une constructive série de rencontres avec les acteurs du milieu de la danse professionnelle au Québec. L’objectif est d’approfondir différents thèmes qui ont été abordés lors du Forum de discussion tenu au cours du dernier rendez-vous annuel des membres, en octobre 2013. Pour cette première rencontre, le RQD expérimentera une formule intime en limitant à une quinzaine le nombre de participants. Cet échange rassemblera des chorégraphes indépendants, des membres de collectifs et des artistes impliqués dans une compagnie de la relève, au sens large du terme. Seront privilégiés ceux qui auront assisté à la discussion du 27 octobre.
 

La rencontre prendra la forme d’un atelier où les questions suivantes seront lancées :

Que dois-je savoir pour aborder sainement les relations avec mes collaborateurs? Pourquoi ça me prend un contrat? Je ne sais jamais comment calculer les cachets, comment je fais? Ça me gêne de parler d’argent, surtout que je travaille avec des amis, par où je commence? C’est mon projet, mais je suis ouvert, mais… c’est mon projet, comment j’explique ça? J’avais pourtant l’impression que tout était clair, je ne comprends pas d’où vient ce conflit? Tout ça me dépasse, à qui je peux m’adresser?
 

Le RQD a demandé à trois d’entre eux — qui vivent ce genre de questionnement et ont quelques réponses à proposer — de venir témoigner d’expériences précises pour lancer la discussion. Les autres participants pourront ensuite partager leurs propres réalités et troquer les bonnes idées. En toute convivialité, les participants auront l’occasion de parler de contrats de travail, de rémunération, de négociation, de transparence, de leadership et de gestion de conflit. La rencontre durera deux heures trente et servira à attaquer, voire approfondir, certains sujets qui préoccupent le milieu de la danse.
 

Restez aux aguets! Si vous faites partie de ceux qui recevront une invitation, répondez-y rapidement. Si vous n’avez pas reçu d’invitation et que vous êtes intéressé par ce sujet — ou un autre —, communiquez avec nous. D’autres rencontres seront mises à l’agenda tout au long de l’année : de nouveaux thèmes s’ajouteront, d’autres seront récurrents, de manière à rejoindre autant que possible toute la diversité des acteurs du milieu de la danse, de Montréal et d’ailleurs au Québec.
 

À terme, il sera possible de refaire le monde… un atelier à la fois.


Pour signaler votre intérêt :  
George Krump
gkrump@quebecdanse.org
514 849-4003, poste 232

La culture, une vraie affaire

Il est bien lassant d’avoir à tenir, d’année en année, pratiquement le même discours pour que les arts et la culture fassent partie du débat électoral et qu’ils se méritent des engagements bien sentis de la part des candidats en lice. Une seule exception pour le moment… François Legault qui a annoncé, tout de go, qu’un éventuel gouvernement caquiste ne financerait pas Le Diamant, projet de théâtre développé par Robert Lepage à Québec !

Ce n’est pas anodin de réentendre ce type de discours qui présente la culture comme une dépense superflue, un luxe en cette période de restriction budgétaire, alors que tous saluent la créativité de la culture québécoise, l’excellence de nos créateurs et leur rayonnement sur la scène internationale.  

Encore heureux, en scrutant les plateformes électorales des principaux partis, nous y avons trouvé des orientations en matière de culture avec lesquelles il serait difficile d’être en désaccord : favoriser le maillage culture et éducation, prendre le virage du numérique, encourager la participation culturelle, soutenir la présence internationale des artistes et bien sûr consolider le soutien aux artistes.

Mais à 17 jours du scrutin, les principaux partis en lice n’ont toujours pas pris d’engagements concrets et aucun nouvel investissement en culture n’a été annoncé.

Restons optimiste et rappelons que si la culture est aussi foisonnante et rayonnante, c’est grâce à l’engagement des artistes dans une cause plus grande qu’eux et au bénéfice de tous. Sachons le reconnaître et investissons là où ça compte au-delà du mesurable et du quantifiable.

 

Parti Québécois : Donner un nouvel élan à notre culture, à nos créateurs et à nos artistes.

Lors de la campagne électorale de 2012, le Parti Québécois s’engageait à hausser le budget du CALQ de 13 M$. Mais le sous-financement chronique des programmes du CALQ est resté sans suite et, force est de constater, que cet engagement n’est plus à l’ordre du jour.

Pour l’essentiel, le PQ poursuit dans sa plateforme électorale, le travail qu’il a entamé au cours de ses 18 mois au pouvoir. Il entend :

  • doter le Québec d’une nouvelle politique culturelle adaptée aux réalités du XXIe siècle, afin d’assurer sa pérennité et son caractère distinctif;
  • faire en sorte que le secteur de la culture prenne le virage numérique;
  • appuyer le développement numérique et la présence de Télé-Québec en région;
  • déposer un projet de loi destiné à encadrer le prix des livres neufs imprimés et numériques;
  • consolider le soutien aux artistes et aux créateurs;
  • intensifier la diffusion des œuvres et des créations de nos artistes, dans toutes les régions du Québec comme à l’étranger;
  • multiplier les maillages entre le secteur de la culture et celui de l’éducation;
  • poursuivre la restructuration du réseau des musées et du secteur du cinéma;
  • encourager la philanthropie culturelle.


Québec Solidaire : Une société juste pour mieux vivre ensemble.

Québec Solidaire consacre deux points dans sa plateforme électorale aux questions culturelles. Le premier concerne la création et la production culturelles. «Pour permettre à tous les gens de pratiquer les arts et pour soutenir les artistes professionnels dans leurs activités de création et de production», Québec Solidaire s’engage à :

  • augmenter le financement de projets artistiques professionnels et appuiera les pratiques alternatives et émergentes partout au Québec;
  • soutenir la présence internationale des artistes et artisans du Québec;
  • assurer l’accès à quatre manifestations culturelles professionnelles pour les élèves du primaire et du secondaire;
  • soutenir la pratique amateur des arts pour toute la population, surtout en région.

Québec Solidaire souhaite également favoriser la culture numérique et entend :

  • soutenir la recherche et l’expérimentation sur Internet de modèles basés sur le partage et la création collective, en particulier là où des licences libres seront utilisées;
  • adapter les programmes actuels de financement de la culture pour qu’ils s’appliquent aux projets numériques;
  • diversifier les logiciels utilisés dans l’enseignement, en donnant la plus grande place au logiciel libre.

 

Coalition Avenir Québec : Un parti pris pour les contribuables

Pour la CAQ, qui dévoilait son programme électoral ce mercredi, «une clé essentielle du dynamisme artistique au Québec est son ouverture sur le monde. La Coalition croit que le Québec a fait, dans le passé, de bons choix en soutenant de façon significative le milieu culturel québécois.» Mais la CAQ croit qu’il est «encore possible de faire mieux.» Pour ce faire, le parti propose un plan d’action qui s’articule autour de deux objectifs :

  • stimuler la demande pour les produits culturels québécois au Québec;
  • accentuer les efforts afin d’aider à l’exportation des produits culturels québécois.

Un gouvernement de la Coalition Avenir Québec entend également soutenir l’exportation des produits culturels du Québec à l’étranger et dans l’univers numérique. Afin de déployer une stratégie cohérente à ce chapitre, la CAQ s’engage à demander au gouvernement fédéral un élargissement significatif de ses responsabilités en matière de promotion de sa culture à l’étranger.

 

Parti Libéral, Équilibrer… nos finances publiques

Le Parti Libéral du Québec n’a pas encore dévoilé sa plateforme électorale, seulement un cadre financier, centré sur la croissance économique, la relance de l’emploi, la gestion rigoureuse des dépenses, l’élimination de la taxe santé, une réforme de la fiscalité, etc. Nous restons bien sûr à l'affût des engagements culturels!

 

Option nationale, Pour une langue et une culture nationale

Pour ON, l’identité nationale du Québec passe d’abord et avant tout par la reconnaissance et l’affirmation de la langue française. Il entend renforcer l’usage de la langue française dans toutes les sphères d’activité. Plus spécifiquement, en matière de culture, Option nationale s’engage à :

  • Dégager les budgets nécessaires afin de conserver les langues et cultures autochtones vivantes au Québec, affirmant que l’histoire et la culture du Québec sont indissociables de celles des nations autochtones;
  • Mettre en place des mesures fiscales incitatives visant à développer l’offre culturelle québécoise par l’acquisition d’œuvres, par l’aide à la production et à la diffusion d’évènements ainsi que par l’aide à l’exportation de produits culturels québécois;
  • Débloquer des budgets supplémentaires afin d’initier davantage les élèves du primaire et du secondaire à la scène culturelle québécoise, notamment par des visites annuelles de musées et la fréquentation et création de spectacles;
  • Assurer la pérennité des institutions culturelles québécoises, notamment muséales, en consolidant leur financement public;
  • Faire de Télé-Québec un diffuseur national avec le mandat prioritaire d’informer les citoyens et en assurera la diffusion sur tout le territoire québécois;
  • Créer l'Office national du film québécois et y intégrer les actifs québécois de l'Office national du film.

État des lieux en patrimoine de la danse professionnelle : la question du patrimoine enfin abordée

Que suis-je? Tout le monde me trouve important, mais personne n’a de temps pour moi. Je suis cette chose pour laquelle on n’a pas d’argent, alors que j’ai une valeur inestimable. On s’occupera de moi « quand on sera plus vieux », mais il n’y a pas d’âge pour me préserver et me mettre en valeur.

Oui, il s’agit bien du patrimoine de la danse, objet de ces paradoxes. Pourtant, tous ceux qui ont abordé cette question s’entendent pour dire qu’il y a urgence d’agir. Le milieu doit se doter d’un plan cohérent, d’une vision concertée, pour aborder de front le sort de cet héritage collectif, un enjeu qui devrait concerner toute la société québécoise. Heureusement, la danse peut se forger quelques espoirs : tout est enfin en place pour examiner cette question et imaginer ensemble des solutions. Le temps est venu de réaliser l’État des lieux en patrimoine de la danse. Le RQD s’y attaque, les travaux ont déjà commencé.

Mandat confié au RQD par le CALQ

En mai 2010, à l’instigation du chorégraphe Paul-André Fortier, le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et le RQD réunissaient une vingtaine de personnes concernées par le patrimoine de la danse, pour une première rencontre exploratoire sur le sujet. Dirigée par Stéphan La Roche, alors directeur de la musique et de la danse au CALQ, la réunion a permis de faire le point et de constater des manques criants. Les participants ont relevé un besoin évident de sensibilisation de tous acteurs du milieu de la danse et insisté sur la nécessité de passer à l’action — avant de voir disparaître des pans entiers de la mémoire de la danse. À l’issue de cette réunion, il fut convenu de former un groupe de travail qui aurait pour mission de réaliser un véritable portrait de la situation. Celui-ci servirait à établir les enjeux prioritaires, examiner des modèles comparables, déterminer des rôles, identifier des pistes de solution et enfin, élaborer une vision d’ensemble.

En novembre 2010, le CALQ choisissait finalement de confier au RQD la réalisation d’un état des lieux. Cette mission rejoignait de belle façon plusieurs des préoccupations exprimées dans le Plan directeur de la danse professionnelle au Québec 2011-2021 qui était alors en cours de rédaction  :

« Prendre toute la mesure de la danse professionnelle, c’est pouvoir apprécier les réalisations passées, les savoirs et les savoir-faire qui l’ont constituée au fil des années. Son patrimoine, véritable force tranquille, contribue à la construction de son identité. Source de connaissances et de reconnaissance incroyable, le patrimoine de la danse professionnelle au Québec reste en jachère, à commencer par son répertoire chorégraphique qui contient en puissance des centaines d’œuvres à garder vivantes. Le patrimoine de la danse, ce sont des archives sonores, visuelles, écrites, des artéfacts de spectacles, des histoires à écrire, des monographies à établir, des savoirs pratiques transmis oralement de génération en génération. C’est une culture de la conservation et de la mise en valeur de ce patrimoine artistique qui est à développer pour donner accès à ce qu’il recèle et cultive depuis plusieurs décennies maintenant. Tout est à faire. [1] »

Malgré un consensus sur la nécessité de réaliser cet état des lieux sur la question du patrimoine, il fallut tout de même attendre jusqu’en août 2013 pour que toutes les conditions soient réunies pour entreprendre le travail.

Engagement d’une directrice de recherche

La première étape fut l’engagement, à l’automne, de Myriam Grondin comme directrice de recherche. Travaillant dans le milieu culturel depuis plus de trente-cinq ans, elle a cumulé plusieurs années de pratique en tant que conseillère, principalement à titre d’animatrice, d’analyste, de chercheuse autonome et de rédactrice. Elle a notamment réalisé plusieurs mandats auprès d’organismes en danse dont certains mènent des activités en lien avec le patrimoine. Sa connaissance de la discipline et des défis posés par la constitution du patrimoine en danse a grandement facilité l’élaboration d’un plan de travail reflétant les objectifs généraux des travaux :

  • Dresser un portrait de situation le plus exhaustif possible sur ce qui se fait et devrait se faire pour assurer la constitution et la mise en valeur du patrimoine de la danse professionnelle au Québec.
  • Sensibiliser, éduquer et motiver les acteurs de la danse quant à leurs responsabilités dans la constitution d’un patrimoine commun.
  • Identifier les défis à relever et des pistes d’action, imaginer un cadre général de structuration.

Formation du comité de suivi

La seconde grande étape fut la constitution, en janvier dernier, d’un comité de suivi dont le rôle est de nourrir et valider les travaux de la directrice de recherche, à différentes étapes de la démarche. La composition d’un tel comité est toujours un exercice d’équilibre entre une vision « de l’intérieur » de la discipline et un regard « extérieur » que l’on pose sur les pratiques, de manière à dégager un portrait le plus complet possible de la situation. Le RQD est heureux d’annoncer que les personnes suivantes ont accepté de mettre à profit leurs connaissances, expériences et expertises au service de cette ambitieuse étude :

  • Geneviève Dussault – Chargée de cours au département de danse de l’UQAM. Ses compétences couvrent plusieurs domaines, dont la didactique, les danses d'époque, l'histoire et l'anthropologie, avec des expériences dans des champs tant pratiques que théoriques. Elle a également écrit pour Voir et Jeu.
  • Jean Gagnon – Actuel directeur des collections à la Cinémathèque québécoise, il fut conservateur associé des arts médiatiques au Musée des beaux-arts du Canada pendant 7 ans et directeur général de la Fondation Daniel Langlois pour l’art, la science et la technologie, notamment pendant la réalisation du projet DOCAM[2].
  • Jean Gervais – Professeur retraité du département de théâtre de l’UQAM, il fut également directeur d’Hexagram/UQAM et du Centre interuniversitaire des arts médiatiques. Il a pratiqué et enseigné l’art de l’éclairage en théâtre comme en danse. C’est un éminent spécialiste de l’histoire de l’éclairage.
  • Sylviane Martineau – Conseillère culturelle en danse au Conseil des arts de Montréal, elle a travaillé auparavant au sein d’organismes comme la Fondation Jean-Pierre Perreault, Danse-Cité et Diagramme Gestion culturelle. C’est une ancienne danseuse aussi.
  • Theresa Rowat – Actuellement directrice des Archives des Jésuites au Canada, elle fut directrice et archiviste universitaire au Service des archives de l'Université McGill. Elle a participé à divers comités du projet DOCAM et est auteure de l’Étude sur les collections de danse au Canada. Elle a conseillé Paul-André Fortier pour la transmission de ses archives à Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
  • Pierre-Paul Savoie – Directeur artistique et chorégraphe de PPS Danse. Intéressé depuis longtemps à la question du patrimoine, il fait partie d’un groupe de travail élaborant un projet de musée des arts vivants. Il fut président du RQD de 1994 à 2004.
  • Mario Veillette – Chorégraphe et danseur de Québec. Il enseigne entre autres l’histoire de la danse à l’École de danse de Québec et est passionné de patrimoine. Il suit activement le dossier de la nouvelle Maison de la danse à Québec qui intégrerait un centre de documentation. Il a déjà siégé au conseil d’administration du RQD.

La première rencontre du comité de suivi a eu lieu le 27 février dernier. Les interventions des membres ont non seulement servi à valider le plan de travail, mais aussi à mieux cerner les éléments constitutifs du patrimoine de la danse.

Les consultations débutent

Le cœur d’une démarche d’état des lieux est évidemment l’exercice de consultation qui sert à dresser le portrait des pratiques actuelles de documentation, de préservation, d’archivage et de mise en valeur du patrimoine dans le milieu de la danse. Pour démarrer ces consultations, Myriam Grondin a d’abord rencontré quatre organismes du milieu dont le mandat intègre une mission de conservation ou de transmission du patrimoine de la danse. La réunion, tenue le jeudi 13 mars, a rassemblé des représentants de la Bibliothèque de la danse Vincent Warren, de la Fondation Jean-Pierre Perrault, de Tangente et de l’École de danse contemporaine de Montréal. La rencontre visait surtout à actualiser la connaissance des contextes dans lesquels ces organismes exercent leurs mandats respectifs. Ceux-ci étant aux premières loges de l’objet étudié, il était important d’établir une dynamique de collaboration et de concertation avec leurs représentants, avant de poursuivre l’enquête auprès des autres acteurs du milieu de la danse. Au cours des prochaines semaines et ce, jusqu’en juin, les consultations se feront selon les méthodes suivantes :

  • entrevues téléphoniques ou en face à face, ou rencontres en petits groupes;
  • sondage sous forme de questionnaire transmis par Internet;
  • séances de travail en groupe.

Myriam Grondin procédera par échantillonnage en sélectionnant des participants parmi tous les secteurs de la danse, et même au-delà. On y retrouvera :

  • des interprètes, des chorégraphes, des représentants de compagnies de danse;
  • des diffuseurs, spécialisés et pluridisciplinaires, ainsi que des producteurs d’événements;
  • des enseignants et des directeurs d’écoles de danse;
  • des organismes de services;
  • des acteurs extérieurs au milieu, mais liés au sujet de la recherche (représentants de BAnQ et de centres d’archives, des spécialistes en conservation et archivage, des représentants d’organismes comparables, des utilisateurs d’archives, des universitaires, etc.).

Cette première étape de consultation est celle qui dressera le portrait de la situation actuelle ou, en d’autres mots, produira l’état des lieux à proprement parler. De cette étape émergera un diagnostic sur lequel le conseil d’administration du RQD sera appelé à se prononcer lors de son Lac-à-l’épaule annuel en juin prochain. Les consultations du milieu se poursuivront ensuite de juin à octobre, pour préciser les enjeux et identifier les pistes de solution pouvant mener à une vision d’avenir. Au terme de cette étape, et après validation par le comité de suivi de diverses hypothèses d’actions collectives et individuelles, un scénario à privilégier sera soumis au milieu de la danse, pour discussion. Cette étape importante correspondra au prochain rendez-vous annuel des membres du RQD, en octobre 2014. Par la suite, Myriam Grondin préparera son rapport, détaillant à la fois le scénario à privilégier et les conditions de réalisation de ce scénario. La direction du RQD et les membres du comité de suivi auront bien sûr à valider cette étape finale prévue pour janvier 2015.

Une mobilisation essentielle

Aucun portrait de situation ne saurait être représentatif sans une participation la plus généreuse possible des participants qui seront consultés au cours des mois à venir. Soyez à l’affût! Pour certains, vous serez interpelés de manière individuelle; pour les autres, il y aura d’autres occasions de contribuer à ce projet collectif. La question du patrimoine a souvent été mise sur la voie de service et voilà que le milieu de la danse dispose enfin du levier pour passer à l’action et prendre en charge son héritage.
 

> Version téléchargeable de l'article

 


[1] RQD, Plan directeur de la danse professionnelle au Québec 2011-2021, p. 82
http://www.quebecdanse.org/images/upload/files/PlanDirecteur_web_version_française_finale.pdf

[2] Documentation et conservation du patrimoine des arts médiatiques : http://www.docam.ca/

Le RQD, partenaire majeur de La Fabrique culturelle

Montréal, 11 mars 2014 – Le Regroupement québécois de la danse (RQD) est fier d’être associé à Télé-Québec à titre de partenaire majeur de La Fabrique culturelle, nouvelle plateforme vidéo de diffusion culturelle.

Projet hybride entre un magazine Web, une chaîne de diffusion vidéo et un réseau social spécialisé en culture, La Fabrique culturelle est avant tout un extraordinaire outil de promotion de la culture québécoise, toutes disciplines et régions confondues, dans l’espace numérique francophone.

Engagé depuis près de 30 ans dans la valorisation de la danse professionnelle au Québec, le RQD est heureux de participer à la construction d’une vitrine exceptionnelle qui permettra de témoigner de la richesse de la discipline et de la variété de ses expressions. Cette initiative, portée par Télé-Québec, interpelle tout particulièrement le RQD qui œuvre à la reconnaissance de la discipline, à son rayonnement dans l’espace public et ce, sur l’ensemble du territoire québécois, notamment par le biais de l’Évènement Québec Danse.

Tout au long de l’année, le RQD nourrira son espace partenaire de capsules vidéo proposées par des membres de la communauté de la danse professionnelle ou réalisées en collaboration avec le RQD. Autant d’occasions de faire découvrir au grand public des chorégraphes, des interprètes, des compagnies, des collectifs, des lieux de danse, des écoles, des projets exemplaires, des figures emblématiques, des démarches novatrices en recherche, création, médiation culturelle, etc.

Le RQD tient à souligner la participation de Circuit-Est centre chorégraphique, autre partenaire majeur en danse, avec qui il travaillera en complicité étroite pour offrir aux internautes une vitrine sur la danse qui témoigne de sa créativité bouillonnante.

La Fabrique culturelle est une opportunité unique d’aller à la rencontre de nouveaux publics, d’assurer à la danse de création et de répertoire une plus grande présence dans l’espace médiatique et dans l’univers numérique. Plus largement, La Fabrique culturelle est une occasion rêvée pour mettre en valeur sur la scène nationale et  internationale la culture québécoise dans toute son exubérance.

Le financement des arts à l’ère du numérique

Dans un mois jour pour jour auront lieu des élections générales anticipées au Québec. Entre les questions identitaires et économiques, y aura-t-il une place pour la culture dans cette campagne électorale? Espérons-le! Et souhaitons que les questions liées au financement des arts et de la culture, à l’amélioration des conditions socio-économiques des artistes, à l’intégration de la relève artistique et des artistes de la diversité culturelle, à la place des arts et des artistes à l’école feront l’objet de discussions et d’engagements clairs de la part de tous les partis.

«Ensemble, on s'occupe des vraies affaires», «Plus prospère, plus fort, plus indépendant, plus accueillant», «On se donne Legault», «Je vote avec ma tête», au jour 2 de la campagne, mis à part les slogans, nous connaissons encore bien peu de choses des programmes électoraux des différents partis. Seul le Parti Québécois, au pouvoir depuis 18 mois, a eu l’occasion de se positionner et de laisser voir ses orientations en matière de développement culturel pour le Québec.  

Dans son budget 2014-2015, déposé dans un contexte clairement préélectoral, le ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau, annonçait notamment des investissements de 150 M$ pour la Stratégie culturelle numérique québécoise. Cet investissement vise à permettre aux organismes culturels de prendre le virage technologique, ce qui constitue en soi une mesure fort réjouissante. Pour ce faire, le gouvernement du Québec entend consacrer 100 M$ sur sept ans à son Plan québécois des infrastructures, ce, à compter de 2014-2015. Il s'engage également à verser 50 M$ sur 5 ans au ministère de la Culture et des Communications, sous la forme d'octrois «financés à même l’objectif de croissance des dépenses du gouvernement».

Si les 150 M$ alloués à la stratégie font partie d'un budget qui n'a pas encore été adopté, le ministre Maka Kotto a toutefois annoncé des investissements immédiats de 10 228 300 $, destinés à la mise à niveau des équipements numériques dans toutes les régions du Québec. Pour les salles de spectacle, 5,3 M$; 2,5 M$ aux bibliothèques pour intégrer les livres numériques à leurs collections; 1 M$ pour les cinémas parallèles et 1,4 M$ pour la mise en œuvre par la SAT d'un projet-pilote de mise en réseau de diffuseurs en arts de la scène et de communautés autochtones.

Rappelons que la Stratégie culturelle numérique québécoise est le fruit d’un travail de concertation effectué auprès de plus de 250 acteurs du milieu culturel. Dévoilé cette semaine, cet ambitieux chantier virtuel s’articule autour de trois grandes orientations :

  • enrichir l’offre de contenus culturels numériques existants, nouveaux ou expérimentaux, pour assurer une présence accrue sur tous les canaux;
  • assurer la diffusion et l’accessibilité des contenus québécois en misant sur les nouveaux outils numériques et les habitudes de consommation émergentes;
  • créer un environnement propice au développement du numérique.

Dans un premier temps, on entend «mettre à niveau les outils et pratiques», en numérisant les contenus existants afin d’en améliorer la disponibilité, en développant des interfaces adaptées aux dispositifs mobiles et aux médias sociaux et en adaptant l’appareillage législatif et réglementaire à la réalité numérique.

Dans un deuxième temps, la stratégie propose de «déployer les forces actives», en favorisant le développement de contenus numériques inédits destinés aux plateformes numériques, telle la plateforme Web de diffusion culturelle de Télé-Québec, et en investissant «l’espace culturel global avec des contenus québécois».

Ce volet vise, en outre, à assurer des conditions d’exercices adaptées pour l’ensemble des milieux et s’accompagnera de la création d’un chantier sur le droit d’auteur, annoncé comme un «lieu de concertation afin de proposer des solutions visant le respect du droit d’auteur en matière de diffusion dans l’univers numérique».

Dans un troisième temps, enfin, on souhaite «innover pour assurer l’avenir», en soutenant la recherche, les pratiques numériques émergentes et innovantes et en offrant des outils de médiation éducative et des espaces virtuels d’expression citoyenne.

Ce tournant technologique du ministère de la Culture et des Communications était aussi nécessaire qu’attendu par le milieu culturel. En effet, l’ère du numérique impose aux organismes culturels de nouvelles règles du jeu qui concernent et transforment pratiquement tous les aspects de leurs activités : diffusion, production, création, mais également numérisation du patrimoine, archivage, droit d’auteur, droit à l’image, redevance, rémunération, etc.

Si la stratégie culturelle numérique du Parti Québécois tombe à point, elle laisse malheureusement encore beaucoup de questions en suspens. Sera-t-elle accompagnée d’une augmentation des crédits du CALQ? Sera-t-elle financée par des coupes dans d’autres programmes? Profitera-t-elle aux organismes et aux créateurs? Ces derniers auront-ils accès à des moyens pour produire du contenu numérique inédit? Et comment seront-ils soutenu pour la numérisation de tout «ce capital culturel»? Les producteurs seront-ils en mesure de remplir leurs obligations et de rémunérer convenablement les artistes? Est-ce les créateurs qui, au final, devront absorber les coûts de ce tournant numérique, en termes organisationnel et de ressources humaines et financières?

Le chantier du droit d’auteur annoncé dans la stratégie est essentiel. Mais il ne couvre pas assez largement, nous semble-t-il, l’ensemble des questions soulevées par la transformation profonde du rôle du créateur. En effet, aujourd’hui, les artistes de toutes les disciplines deviennent potentiellement diffuseurs et producteurs de contenus sur des plateformes numériques pour lesquelles les cadres juridiques sont flous et les modèles d’affaires quasi-inexistants. Cette transformation s’accompagne évidemment de nouveaux droits et obligations. Autant de défis qui se posent aux créateurs et aux organismes culturels, à l’heure où les outils publics d’intervention, lois, politiques, règlements et programmes de soutien, devront être réexaminés en profondeur pour être adaptés à l’environnement numérique.

Bien sûr, il faudra attendre l’issue des élections pour avancer concrètement, et en mode accéléré, dans ce vaste chantier. D’ici là, pendant cette courte campagne, qui durera 33 jours, nous resterons à l’affut des orientations et des engagements de tous les partis en lice en matière d’arts et de culture. Rappelons en terminant, nous n’insisterons jamais assez sur ce point, que le soutien aux créateurs est essentiel à la vitalité culturelle du Québec et qu’il passe notamment par le redressement du budget du CALQ.

 

À lire sur le sujet :

«Québec se dote d’une stratégie culturelle numérique», Le Devoir, 4 mars 2014

«Enfin une stratégie numérique au Québec», La Presse, 4 mars 2014

Le sous-financement des arts à la une

Les annulations théâtrales et la prise de position de Dave St-Pierre, qui entend ne plus présenter de spectacles à Montréal ni ailleurs dans le monde s’il doit faire des concessions financières, ont remis au centre de l’actualité la problématique du financement des arts. Sujet complexe s’il en est un, auquel nous sommes nombreux à chercher des solutions. Augmentation du budget du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), répartition différente des fonds, nouveaux modèles de gestion, contribution du secteur des affaires, les pistes sont nombreuses et méritent d’être étudiées, voire débattues, plus à fond.

Alors que, selon toute vraisemblance, des élections seront déclenchées le 5 mars prochain, en vue d’un scrutin le 7 avril, profitons de cette fenêtre ouverte pour rappeler la demande du Mouvement pour les arts et les lettres d’augmenter le budget du CALQ de 13 millions de dollars, tel que promis par le parti Québécois en septembre 2012. Parce que, faut-il encore le rappeler :

«La stagnation du budget du Conseil des arts et des lettres du Québec affecte la vitalité du secteur des arts et de la culture, ses retombées économiques et sa capacité à créer des emplois. Or le financement public aux créateurs est à la base de toute l’économie de la culture. Aucun spectacle, aucun tableau, aucun poème, aucun film, aucune œuvre n’existe sans l’inspiration et le travail de l’auteur, du peintre, du metteur en scène, de l’interprète, de l’artisan.»


Pour faire suite aux articles relayés la semaine dernière, voici ceux parus cette semaine sur le sujet :

Le financement des arts en (r)évolution, Frédérique Doyon, Le Devoir
Alors que Dave St-Pierre clamait récemment sur sa page Facebook qu’il fallait «revoir complètement les structures des conseils des arts», déplorant le fait qu’il ne «“fitte” pas dans les cases» et refusant d’avoir à créer des spectacles «en sortant de l’argent de ses poches», deux rapports récents proposent de revoir le système de financement public et la gestion des arts au pays.


Entrer dans la danse, ou pas, Nathalie Petrowski, La Presse
Le milieu culturel d'ici a beaucoup changé au cours des dernières années. Or le plus grand changement n'est pas venu des gouvernements, mais du milieu des affaires. On ne compte plus le nombre de gens d'affaires qui siègent désormais aux conseils d'administration des troupes, des compagnies et des théâtres.


«Pas d'argent, pas de show», affirme le chorégraphe Dave St-Pierre, Luc Boulanger, La Presse
Petite commotion dans le milieu de la danse, cette semaine, alors que Dave St-Pierre, l'un des chorégraphes québécois les plus en vue dans le monde, a déclaré sur sa page Facebook que «sa compagnie ne présentera plus de spectacle à Montréal» pour ne pas s'embourber dans plus de déficits.


Dave St-Pierre s’explique, Stéphanie Vallet, La Presse
«Pas d'argent, pas de show», a déclaré Dave St-Pierre sur sa page Facebook. Une sortie qui rend plus qu'incertaine la présentation de Foudres, troisième volet de la trilogie du chorégraphe, où que ce soit au pays. Dave St-Pierre répond aux questions de La Presse quant à l'avenir de ses créations.

 

Passer à l'action pour Dave St-Pierre, Sébastien Barangé, Les affaires
Quand j’ai reçu ce courriel en forme d’appel à l’action pour aider Dave St-Pierre, j’ai tout de suite pensé à l’exemple de ce comité autour de Marie Chouinard. « Avec un coup de pouce de nos contacts et une levée de fonds sur le web, me semble qu’on pourrait y arriver ». Oui, je crois qu’on pourrait y arriver. 

Des nouvelles de la Toile-mémoire

« Source de connaissances et de reconnaissance incroyable, le patrimoine de la danse professionnelle au Québec reste en jachère, à commencer par son répertoire chorégraphique qui contient en puissance des centaines d’œuvres à garder vivantes. Le patrimoine de la danse, ce sont des archives sonores, visuelles, écrites, des artéfacts de spectacles, des histoires à écrire, des monographies à établir, des savoirs pratiques transmis oralement de génération en génération. C’est une culture de la conservation et de la mise en valeur de ce patrimoine artistique qui est à développer pour donner accès à ce qu’il recèle et cultive depuis plusieurs décennies maintenant. Tout est à faire. »

Plan directeur de la danse professionnelle au Québec 2011-2021, p. 82
 

Cet extrait du Plan directeur donne à voir l’ampleur et la complexité des défis posés par le patrimoine de la danse. C’est dans ce contexte qu’entre 2007 et 2009, dans le cadre des Grands Chantiers qui mèneront aux Seconds États généraux de la danse professionnelle, la nécessité de formuler un récit historique de la danse a clairement été identifiée. Fort de cette conviction, le RQD s’engageait dans un travail de reconstitution d’une histoire de la danse au Québec. Ce projet, qui a finalement pris la forme d’une Toile-mémoire de la danse, a été réactivé cet automne avec l’arrivée de Gabrielle Larocque au sein de l’équipe du RQD. Nous l’avons soumise à un petit questionnaire, afin de mieux comprendre l’organisation de cet important travail de mémoire, les méthodes d’enquête et les défis auxquels elle est confrontée.
 

En quelques mots, peux-tu nous rappeler ce qu’est la Toile-mémoire ?

La Toile-mémoire est d’abord une somme d’éléments, individus, institutions et diffuseurs, qui sont reliés entre eux par différents liens filiatifs de transmission, d’enseignement ou de collaboration artistique. Ces filiations sont exprimées sur un support visuel et représentent une généalogie de l’histoire de la danse professionnelle de scène au Québec. On y retrouve les pôles de concentration du savoir-faire qui ont structuré la danse professionnelle au Québec au cours du 20e siècle, et les relations intriquées qui se sont dessinées entre ces pôles.

Mais la toile est aussi l’expression d’un contexte socio-culturel propre au Québec. En proposant un tissu multidirectionnel de filiations, la toile ouvre à un dialogue renouvelé entre le passé et le présent et devient le support de différents types de récits. On peut aisément y lire, entre autres exemples, l’empreinte des mouvements migratoires ou encore les «deux solitudes» à l’œuvre dans le développement de la danse professionnelle à Montréal.
 

Qu’est-ce qui a mené à la constitution de la Toile-mémoire et quel était l’état d’avancement des recherches à ton arrivée dans le projet ?

Au terme d’un processus de recherche et d’enquête, Catherine Lavoie-Marcus a établi une chronologie qui, au fil de l’exercice, s’est transformée en un réseau complexe de liens et de croisements plus intelligibles sur un support visuel. Cette représentation visuelle a été présentée publiquement à l’ouverture des Seconds États généraux de la danse professionnelle et a fait l’objet de deux ateliers de présentation et de validation. En 2013, soit quatre ans plus tard, le RQD décide de relancer les travaux et c’est à ce moment que j’arrive dans le projet. Précisons que la Toile-mémoire, dans sa forme actuelle, identifie 315 éléments, individus, institutions et diffuseurs. Ces éléments, jugés importants dans le récit de la danse au Québec, ont été sélectionnés notamment sur la base des recherches d’Iro Tembeck, historienne de la danse (Danser à Montréal, 1991). Écrire l’histoire, ou la dessiner dans ce cas-ci, résulte toujours d’une rencontre entre un souci d’objectivité et une inévitable subjectivité. Il est donc impossible de faire l’examen exhaustif de cette Toile et ce n’est d’ailleurs pas l’objectif de ma mission.

Ma mission consiste plutôt à documenter chacun des éléments identifiés comme vecteur de création et ainsi poser les jalons d’une histoire. La structure de documentation a été présentée et approuvée par plusieurs personnes susceptibles d’utiliser la Toile à des fins d’enseignement.
 

Plus précisément, quelle est la nature de ton travail ?

C’est donc au terme d’un processus consultatif que la structure de documentation a été établie. Dans un premier temps, l’objectif que nous nous sommes fixés est de nourrir et documenter 50 fiches pour la fin du mois de mars, accompagnées d’un élément iconographique. La constitution de cette première série de fiches permet d’expérimenter la méthode, et éventuellement d’identifier les limites de la structure de documentation telle que nous l’avons conçue.

Concrètement, chaque fiche comporte un texte de 300 mots qui présente trois types d’éléments : les influences et la formation, les réalisations et la carrière ainsi que les legs et les apports stylistiques. La fiche identifie également l’emplacement géographique des fonds d’archives et présente une sélection d’iconographie fixe.

Les recherches iconographiques ont été confiées à Ève Bigras, doctorante en sciences de l’information qui a accès notamment aux fonds d’archives que BAnQ a généreusement mis à notre disposition. Nous avons également fait appel à Me Sophie Préfontaine pour la rédaction d’un modèle de licence d'utilisation des images.  

Certains pourraient s’étonner du fait que la Toile-mémoire soit centrée uniquement sur des figures de la danse, des institutions, des compagnies et des diffuseurs. C’est ici, dans le contenu des fiches, qu’il est possible d’enrichir le récit en référant à des œuvres chorégraphiques, des techniques, des styles, etc.
 

Quels sont les défis liés à la documentation de ce patrimoine immatériel ?

La définition que donne l’UNESCO du patrimoine culturel immatériel est la suivante : les pratiques, les représentations, les expressions, les connaissances et savoir-faire que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. 

La définition même du patrimoine immatériel laisse voir le principal défi que représente la documentation d’une réalité intangible qui suppose que le travail s’effectue essentiellement à partir de récits, de photos, de traces, de représentations de l’œuvre, etc. 

Et au Québec, comme très peu d'histoire de la danse n’a été écrite jusqu’ici, ces sources sont souvent partielles et fragmentaires, en plus d’être éparpillées géographiquement. Il faut donc faire l’exercice de réassembler les fragments, d’interpréter des données contradictoires et de combler les informations manquantes. La documentation iconographique amène également son lot de défis puisqu’elle est souvent mal, voire pas du tout, identifiée et très peu décrite. Pour cette recherche, l’un des lieux que nous fréquentons le plus est la Bibliothèque de la danse Vincent-Warren.
 

Quels sont les objectifs pour la suite ?

Le principal document de travail qui guide et oriente la recherche est la fameuse Toile-mémoire, cette carte de 3’ x 5’ qui illustre le tracé des filiations. Nous souhaitons évidemment conserver cet aspect visuel et continuer à le développer.

Parallèlement au travail de recherche documentaire relatif aux 315 éléments, nous avons déjà commencé à imaginer des façons de diffuser cet important travail et nous envisageons de le rendre accessible dans une plateforme numérique. Les possibilités du Web 2.0 nous permettent d’imaginer une Toile-mémoire interactive qui pourrait éventuellement être nourrie par les internautes afin d’enrichir les liens de filiation, voire d’ajouter de nouvelles entrées.

Budget 2014 : du financement permanent pour les arts et la culture

La Coalition canadienne des arts (CCA), au sein de laquelle le RQD joue un rôle actif, a salué l’engagement du gouvernement canadien et, en particulier, de la ministre du Patrimoine canadien, Shelly Glover, envers les arts et la culture. En effet, dans le Plan d’action économique de 2014, présenté ce mardi par le ministre des Finances, Jim Flaherty, le gouvernement s’engage à renouveler et à fournir un financement continu aux arts, par le biais des programmes de base du ministère du Patrimoine canadien et du Conseil des arts du Canada.

La porte-parole de la CCA et directrice de l'Assemblée canadienne de la danse, Kate Cornell, s’est dite particulièrement heureuse de voir reconduits et rendus permanents les principaux investissements du gouvernement fédéral dans les arts. «This is certainly a promising step forward, and we’re encouraged to see this move by the federal government» a-t-elle déclaré dans une entrevue cette semaine.

Plus précisément, le Plan d’action économique de 2014 prévoit accorder un financement permanent de base de 105 millions de dollars par année ainsi réparti :

  • 25 M$  pour le Conseil des arts du Canada
  • 30,1 M$ pour le Fonds du Canada pour l’investissement en culture
  • 30 M$ pour le Fonds du Canada pour les espaces culturels
  • 18 M$ pour le Fonds du Canada pour la présentation des arts
  • 1,8 M$ pour le Groupe fiduciaire des édifices des Pères de la Confédération

Le budget prévoit également :

  • 9 M$ pour le Fonds du livre du Canada
  • 8,8 M$ pour le Fonds de la musique du Canada
  • 5,6 m$ pour le Musée virtuel du Canada et les Ouvrages de référence en ligne.

Tous ces fonds sont renouvelés et rendus permanents. C’est donc dire que le Conseil des arts du Canada ainsi que les différentes Fonds du Canada recevront les mêmes crédits à partir de 2015 sans avoir à en demander le renouvellement. Notons que plusieurs sources s’accordent pour dire que le terme «permanent» utilisé ici signifie 5 ans.

Le Budget 2014 s’inscrit dans la continuité des efforts du gouvernement pour atteindre l’équilibre budgétaire l’an prochain. En effet, aucun argent neuf n’est annoncé pour le milieu culturel, malgré le fait que le déficit soit moins important que prévu (2,9 milliards $ au lieu de 5,5 milliards $) voire, selon plusieurs analystes, aurait déjà pu être ramené à zéro. Ainsi, le retour aux surplus budgétaires attendu en 2015, avec un excédent de 6,4 milliards $, coïncidera comme par hasard avec des élections!

On pourrait s’étonner que le Budget 2014 ne fasse pas mention du financement des agences culturelles fédérales (Radio-Canada, Bibliothèque et Archives Canada, le Centre national des Arts, l’Office national du film et Téléfilm Canada). Rappelons-nous que la diminution des crédits budgétaires a été prévue sur trois ans pour chacune de ces agences dans le Budget 2012 qui sabre quelque 191,1 M$ à même le portefeuille du ministère du Patrimoine canadien.

Par ailleurs, le budget comprend des éléments qui, sans se limiter au secteur des arts et de la culture, concernent les organismes à but non lucratif et en particulier les organismes de bienfaisance. Le gouvernement entend examiner l’exonération fiscale accordée aux OBNL afin de déterminer si elle continue d’être pertinente et si des dispositifs suffisants ont été mis en place pour assurer la transparence et une juste reddition de comptes. Des consultations sont prévues, nous vous tiendrons informés.

Enfin, dans ce budget axé sur la relance économique et la création d’emploi, une section porte expressément sur les arts, la culture et le sport. On peut y lire en préambule : «L’engagement soutenu du gouvernement à l’égard des arts et de la culture contribue à renforcer les collectivités en rapprochant les gens grâce à des expériences artistiques et culturelles partagées.» Il s’agit là d’une différence marquée de ton puisque, jusqu’ici, le gouvernement conservateur ne mettait de l’avant que la contribution économique du secteur culturel.

 

Fil de presse

What Artists & Art Orgs Need to Know About Budget 2014, Leah Sandals, Canadian Art, 13 février

Le Budget 2014 rend permanent des investissements clés dans les arts, Coalition canadienne des arts, 11 février

Budget fédéral 2014: 8 éléments à retenir du 10e budget signé Flaherty, Patrick Bellerose, Le Huffington Post, 14 février

 

 

 

Culture et médias sociaux

On ne parle plus que d’eux, même dans les médias traditionnels : les médias sociaux sont partout, leur usage s’intensifie, les différentes plateformes interactives se multiplient et le nombre d’utilisateurs ne cesse de croître. Ils révolutionnent les façons de faire et pas uniquement sur le Web. Les médias sociaux forcent les organisations à repenser leurs valeurs et à adopter de nouvelles stratégies de développement et de communication. Et tout porte à croire que cette tendance est là pour rester! Voici quelques chiffres assez éloquents tirés de la plus récente enquête du CEFRIO :

  • En 2013, 82,2 % des internautes québécois utilisent les médias sociaux, que ce soit pour consulter du contenu, se connecter à leur compte, relayer ou partager du contenu, interagir avec d’autres ou créer du contenu (ce qui correspond à 62,7 % des adultes québécois);
  • 44 % des internautes québécois visitent leur compte Facebook tous les jours.

L’enquête souligne également qu’en 2013, la moitié des internautes québécois suit une organisation, une marque, une personnalité ou une entreprise sur les médias sociaux, une tendance en progression depuis trois ans. Et sur ces organisations, il est intéressant de constater que ce sont celles du secteur des arts et spectacles qui sont les plus suivies, avec 25,9 % des adultes utilisant les médias sociaux.

Le milieu culturel l’a bien compris, il a tout intérêt à être présent sur les médias sociaux qui permettent d’atteindre un important bassin de public via des outils peu coûteux! En effet, la grande majorité des acteurs du milieu, producteurs, diffuseurs, artistes, gèrent des comptes Facebook, Twitter ou Youtube pour la promotion de leurs activités. Le secteur de la danse ne fait pas exception au mouvement. D’ailleurs, 65 des 69 organismes membres du RQD ont une page Facebook!

Bien sûr, il ne suffit pas d’ouvrir un compte Facebook pour attirer les foules à ses spectacles. Encore faut-il assurer une présence constante et appropriée aux différents médias. Mais il peut être difficile d’évaluer et doser sa présence sur les médias sociaux… alors rien de mieux que de se comparer aux autres (une fois n’est pas coutume)! Voici donc quelques chiffres tirés d’une étude américaine menée auprès de 207 organismes artistiques.
 

L’activité moyenne :

  • 24 gazouillis par mois sur Twitter
  • 20 photos ajoutées mensuellement sur Flickr
  • 17 publications par mois sur Facebook
  • 4 publications mensuelles sur un blogue
  • 1 vidéo mise en ligne mensuellement sur Youtube

Le réseau moyen :

  • 1609 fans sur Facebook
  • 726 abonnés sur Twitter
  • 30 abonnés sur Youtube

L’engagement moyen par publication (l’interaction avec le réseau):

  • 4 commentaires/partages sur Facebook
  • 0,5 mention ou RT sur Twitter
  • 0 commentaire sur les blogues
     

L’étude nous apprend également que les organismes artistiques qui actualisent leur page Facebook plusieurs fois par jour ont cinq fois plus de fans et d’engagement par publication. Mais ne concluons pas trop vite qu’il s’agit simplement de multiplier les gazouillis et d’étendre son réseau de fans! S’il est vrai que les nouveaux médias offrent de réelles opportunités de positionnement, de promotion, de diffusion, de développement de contenu, voire de recherche de financement, ils supposent tout de même qu’une stratégie soit mise en place afin de s’ajuster aux nouveaux comportements et usages des publics et de maximiser le potentiel de ces nombreuses plateformes.
 

► Pour aller plus loin, le RQD offre deux formations sur le sujet :

Bâtir une stratégies de communication en médias sociaux | 25 février
Formatrice : Bianka Bernier, consultante
Mardi 25 février, de 9 h à 17 h

 


Aspects juridiques du Web 2.0 | 18 mars

Formatrice : Sophie Préfontaine, avocate
Mardi 18 mars, de 9 h à 17 h
 

 

► Voici également quelques publications récentes sur le sujet :