Pour une seconde année consécutive, le Regroupement québécois de la danse maintient une participation record à son assemblée générale, réunissant plus de 20 % de ses 500 membres. À en juger par le passage, à l’édifice Jean-Pierre-Perreault de Circuit-Est centre chorégraphique, de plus de 150 personnes, membres et invités, au cours de cette riche journée, la communauté de la danse rassemblée sous le RQD est solidaire et engagée, elle répond présente quand vient le temps de se concerter et de se mobiliser.
Stabilité et expérience au conseil d’administration
Sans surprise, les membres ont élu à l’unanimité pour une deuxième année consécutive Harold Rhéaume, chorégraphe et directeur artistique de la compagnie Le Fils d’Adrien danse, à la présidence du RQD.
Ont également été réélus au CA, dans le collège des membres corporatifs : Fannie Bellefeuille, directrice générale de RUBBERBANDance Group, et Tessa Goulet, directrice générale du Carré des Lombes, et, dans le collège des membres individuels, Denis Bergeron, travailleur culturel et directeur exécutif de PROM’ART, ainsi que David Albert-Toth, interprète et chorégraphe. La chorégraphe et interprète Catherine Tardif, connue notamment pour ses activités au sein de la compagnie Et Marianne et Simon, fait son entrée au CA.
À leurs côtés, et pour compléter le portrait de cette instance représentative de toutes les générations et toutes les composantes du milieu : Lucie Boissinot, directrice artistique et des études de l'École de danse contemporaine de Montréal; Stéphane Labbé, directeur général et artistique de Tangente; ainsi que Caroline Gravel et David Rancourt, interprètes et chorégraphes. Le RQD remercie chaleureusement François Bellefeuille, Sophie Michaud et Georges-Nicolas Tremblay, qui terminaient leur mandat, pour leur précieuse contribution aux travaux du CA. Mentionnons enfin que trois autres représentants du milieu, cooptés par le nouveau conseil d’administration dans les prochaines semaines, s’ajouteront à cette solide cohorte!
Un lunch à saveur politique
Sur plus de deux heures au milieu des boîtes à lunch, les membres ont participé à un exercice de réflexion en réaction aux compressions budgétaires menées par le Gouvernement du Québec et au changement de paradigme au sein des conseils des arts. À quoi tenons-nous? et Que sommes-nous prêts à faire? sont les deux grandes questions qui ont guidé la réflexion alors que le membres ont été regroupés en dix tables de travail, sous la conduite de Lorraine Hébert, directrice générale du RQD, et de Caroline Lavoie, animatrice et médiatrice artistique. Au-delà de la centaine de réponses recueillies auprès des membres — que le RQD prendra un grand soin à analyser — relevons, parmi les nombreuses affirmations consensuelles, la nécessité de protéger les associations et les organismes de services en danse dont le travail profite et enrichit l’ensemble de la collectivité. Soulignons aussi la volonté de conserver et de valoriser les expertises disciplinaires dans les nouvelles structures des conseils des arts. Une convergence des points de vue que le RQD s’engage à relayer aux instances concernées.
Un après-midi consacré aux travaux sur le patrimoine de la danse
En après-midi, les membres ont eu droit à un feu roulant de présentations faisant état de récentes réalisations en matière de patrimoine de la danse. L’équipe du RQD y a successivement présenté une capsule vidéo en compagnie de Philip Szporer et de Philip Fortin, deux cinéastes qui travaillent sur le projet; les plus récents travaux entourant le grand projet de La Toile-mémoire de la danse au Québec; la collecte de photos d’archives entreprise à l’occasion des 30 ans du RQD, ainsi que la présentation succincte de l’état des lieux du patrimoine de la danse au Québec. Enfin, des invités sont venus partager avec l’assemblée des réalisations d’importance, soit la publication du Guide des archives de la danse au Québec réalisé par Bibliothèque et Archives nationales du Québec et présenté par Hélène Charbonneau, directrice de l’ouest du Québec, responsable des archives privées, judiciaires et civiles à la Direction des Archives nationales du Québec; de même que le guide Le Testament artistique – L’art de tirer sa révérence, une réalisation de la Fondation Jean-Pierre Perreault signée par Me Sophie Préfontaine et portée de longue haleine par Paul-André Fortier et sa compagnie. Un immense merci à tous les intervenants qui ont partagé avec générosité le fruit de leur travail, des contributions d’envergure qui s’inscrivent dans le droit fil du Plan directeur de la danse 2011-2021.
Ce Rendez-vous annuel des membres, assurément riche en idées, donne la mesure, non seulement de la vitalité de milieu de la danse professionnelle de création et de répertoire, mais également du chemin parcouru depuis les Seconds États généraux et la publication du Plan directeur de la danse qui, de toute évidence, est devenu l’ADN d’une communauté. Si l'amélioration des conditions de vie et de pratique en danse fait l'unanimité, comment convaincre, dans un contexte d'austérité, de l'urgence d'y voir?