2019-05-07
 
Cette section est réservée aux membres du RQD

Invitation – Prix de la danse de Montréal

Talking circle about Inclusion and Living Together on December 10

// Version française 

At the request of participants in the hugely successful workshop on systemic racism and cultural appropriation held on October 13, 2018, the RQD will present two new talking circles between now and next spring. The first will be held on the evening of Monday, December 10, while the second will be presented in February or March. These two-hour activities will be carried out in much the same way as the member AGM, based on the principle of equal speaking time, and participants will have the option of expressing themselves in writing*. The messages drawn from the first talking circle will serve as the point of departure for fresh exchanges, where each participant can discuss his or her experiences, thoughts and reflections from the perspective of better understanding the issues specific to the dance community in order to make it as inclusive as possible, in a spirit of respect for everyone involved.

On December 10, Tangente and the Agora de la danse will graciously welcome us to the Paul-André Fortier studio in the Wilder Building. The doors open from 5 p.m. to 5:30 p.m., after which they will remain closed to foster the spirit of disclosure that these discussions require.

Register now!

* The Embodied talk approach has been invented as part of Camille Renarhd's PhD research.

Allocution de Louise Bédard, lauréate du Prix de la danse de Montréal, catégorie INTERPRÈTE

«Chers amis, collègues, vous toutes et tous,

Un grand merci pour ce prix qui me touche. Un merci spécial au Regroupement québécois de la danse et à la Caisse Desjardins de la Culture ainsi qu’aux membres du jury et à toute l’équipe des Prix de la danse de Montréal. Je reçois ce prix avec fierté et honneur.

Je remercie également Catherine Gaudet pour le magnifique solo qu’elle m’a donné à interpréter ce dernier printemps. Beau et grand voyage que ce solo. Il m’a mené jusqu’à vous aujourd’hui.

Merci aussi à toutes les créatrices et tous les créateurs qui m’ont offert cette chance inouïe de découvrir des mondes, d’incarner tant de femmes, dans lesquelles j’ai pu projeter des parties de moi-même dont je ne connaissais même pas l’existence. Toutes et tous, vous avez été importants pour moi et pour différentes raisons.

Je ne savais pas, lorsque j’ai dansé pour la première fois sur scène à 17 ans, que c’était le début de quelque chose qui deviendrait plus qu’un engouement passager. Une fleur dans les cheveux, des bottes noires à talon haut, et c’était parti.

Je ne savais pas que ma famille allait être composée d’artistes, de danseurs, de chorégraphes.

Je ne savais pas que j’ausculterais autant le genre humain à travers le métier d’interprète.

Je ne savais pas que chacun des rôles dansés me procurerait le sentiment de me rapprocher de ceux ou celles qui les avaient créés, m’octroyant la chance de pénétrer dans leur univers.

Je ne savais pas que j’allais me demander aujourd’hui comment on perçoit les artistes d’un certain âge, et si nous pouvons exister même si nous ne sommes pas la «dernière saveur du mois».

Je ne savais pas que, même dans le plus profond des découragements occasionnés par les obstacles et les défis du métier, je reviendrais toujours à la danse.

Je ne savais pas que je serais réchappée parfois par une petite claque dans le dos qui me disait: continue.

Je ne savais pas que je pourrais gagner ma vie avec la danse, des applaudissements, un prix.

Je ne savais pas que les mots état, souffle, trouble, grâce, respiration, doute, voie, chemin, seraient mes leitmotivs la vie durant.

Nous sommes chanceuses et chanceux, nos pionniers sont encore présents. Nos pionnières, particulièrement. Elles ont été et sont toujours des modèles pour moi. Je leur souhaite encore longue vie, comme je souhaite longue vie aux créatrices d’aujourd’hui qui parfois écopent de situations difficiles. Je parle de ces femmes artistes d’un certain âge qui ont tracé leur sillon lentement, loin des galaxies d’étoiles filantes, qui perdurent dans le temps avec une fragilité si inquiétante. Résilientes, elles continuent de créer, sans grandes ressources. Faudrait-il qu’elles cèdent leur place? Je ne le crois pas.

J’ai aujourd’hui toujours l’envie d’être dans la danse. J’espère qu’au sein de la grande et effervescente pluralité de signatures artistiques, créée par autant d’artistes matures que de la relève, j’aurai toujours la liberté d’exercer ma profession comme créatrice et interprète à part entière. Le prix que je reçois aujourd’hui est un encouragement pour moi et pour celles qui me suivront.  J’en suis ravie. Encore une fois, merci!»

 

Louise Bédard
Montréal, le 15 novembre 2018

 

Danscussions & CO: plongée au cœur de l’actualité culturelle

On se réjouit du retour en ondes de cette émission entièrement dédiée à la danse, aux arts de la scène et à la culture! Chaque vendredi midi, sur choq.ca, Maud Mazo-Rothenbühler, Klara Garczarek et leurs acolytes – artistes, spectateurs aguerris, spécialistes et professionnels de la culture – prennent le micro pour nous faire entrer dans les coulisses de la création, traiter des enjeux criants du secteur des arts ou encore faire le point sur les rendez-vous culturels de la semaine. Avec ses prises de paroles libres, sensibles et percutantes, l’émission enrichira les réflexions et les points de vue de tous les amoureux des arts.

Nouvelle formule, équipe de choc
Chaque vendredi, de 12h30 à 14h, Danscussions & CO est diffusée en direct sur choq.ca. Si vous manquez le coche, elle est aussi rediffusée et disponible en podcast sur une chaîne Youtube dédiée.

Temps forts de l'émission, les deux entrevues L’actu de la scène et Les grandes discussions donnent la parole aux  artistes qui présentent des spectacles sur les scènes montréalaises et réunissent des acteurs culturels autour d’une thématique proposée. Des chroniques francophones et anglophones, balados, billets d’humeur et intermèdes musicaux viennent ponctuer l’émission.

Aux côtés des fondatrices et animatrices Maud Mazo-Rothenbühler et Klara Garczarek, Jérôme Pruneau, Robert St-Amour, Alexia Martel, Léa Villalba, Ligia Carbonneau, Bettina Szabo et Jérémy Vitupier constituent la joyeuse tribu des chroniqueurs et co-animateurs de Danscussions & CO. Danse, arts et spectacles, société, culture, politique, musique… Avec finesse et intelligence, ils mettent en relief et en perspective l’actualité des arts de la scène.

90 min culturelles
Depuis sa reprise début octobre, l’émission a déjà accueilli un nombre impressionnant d’artistes et de professionnels œuvrant dans la sphère culturelle. En voici un petit aperçu…

L’actu de la scène du 2 novembre réunit trois artistes à la fois créatrices et interprètes, dont l’engagement se traduit notamment par le corps. Ivanie Aubin-Malo livre un témoignage très personnel sur la manière dont la relation à ses ancêtres autochtones guide son cheminement artistique. Partageant la scène avec son complice Marc Béland, Alix Dufresne revient sur l’absurdité du phénomène d’évasion fiscale dont rend compte, par le corps, leur dernière création, un «moment où la parole se fait chair». Laurie-Anne Langis raconte sa collaboration artistique avec Marilyn Daoust.

Caroline Laurin-Beaucage, Brianna Lombardo et Lakesshia Pierre-Colon parlent de leurs démarches artistiques dans la rubrique L’actu de la scène du 26 octobre, une belle manière pour l’auditeur de découvrir l'art chorégraphique à travers les témoignages des artistes. Si les trois jeunes femmes abordent en quoi la force et la puissance sont des moteurs de création, Caroline Laurin-Beaucage et Brianna Lombardo, respectivement chorégraphe et interprète de GROUND, soulignent à quel point l’écoute entre les interprètes est essentielle dans ce spectacle aux allures de voyage intérieur. De son côté, Lakesshia Pierre-Colon, formée en danse contemporaine et en danses urbaines, exprime son besoin de décloisonner sa pratique.

Les documentaires en danse sont au cœur de la rubrique Les grandes discussions du 26 octobre: les réalisateurs Marie Brodeur, Jean-Sébastien Ouellet et Christian Lalumière rapportent qu’en plus d’honorer l'art chorégraphique, de le documenter et d’en constituer une mémoire, ils offrent quelque chose de vibrant, une passion à observer. Le 12 octobre, Sylvie Fortin, Liliane Moussa et Marc-Antoine Pelège alimentent la rubrique autour du thème Santé. Corps. Danse. Comment fixer ses limites? Les trois professionnels de la santé, fins connaisseurs des maux des danseurs, préconisent de développer une pratique préventive qui permettrait aux danseurs d’être rassurés et peut-être de prévenir certaines blessures. À écouter aussi: un focus sur l’accident et le handicap chez les artistes de scène en compagnie de Jeffrey Hall, Jacques Poulin-Denis et Maxime Girard, et les réalités et enjeux des concepteurs de costumes en compagnie de Linda Brunelle, Marilène Bastien et Geneviève Bouchard.

Chaque semaine, Jérôme Pruneau signe une chronique politique. Il s'attaque sans langue de bois à des enjeux actuels, comme l’appropriation culturelle dans l’émission du 9 novembre. Pourquoi l’appropriation culturelle peut porter atteinte à un groupe social donné et comment peut-on transformer de façon constructive cette appropriation en un échange culturel fructueux et respectueux? Quelques clés de réponse avec le directeur général de Diversité artistique Montréal.

Chroniqueur régulier de l'émission radio, le fervent spectateur de danse Robert St-Amour a notamment livré un intéressant billet d’humeur consacré aux choix du spectateur. Comment s’organiser lorsque l’offre de spectacles est (trop) foisonnante? Pour dépasser le constat trop récurrent «je ne peux pas tout voir», quels choix s’offrent au spectateur pour s’organiser?

Vous l'avez compris, Danscussions & CO offre des sujets aussi variés que riches. Vous pouvez d'ailleurs proposer des entrevues, communiqués et invitations pour alimenter les chroniques d’une prochaine émission, voire en faire partie. Pour en apprendre encore plus sur la vie culturelle montréalaise, rendez-vous pour les prochaines émissions de Danscussions & CO!

 

L’Espace Sans Luxe ferme ses portes

À peine deux ans après son ouverture, l’Espace Sans Luxe, destiné au développement de la pratique des danses urbaines, mettra la clef sous la porte le 30 novembre prochain. Conçu comme un studio-laboratoire, le projet a pourtant favorisé la rencontre et le partage de compétences entre danseurs novices et d’expérience tout en permettant à des artistes de divers styles de danses urbaines de se côtoyer et d’enrichir leur pratique artistique.

«Ce projet précurseur a présenté un défi immense dès le départ. Malgré tout, en à peine deux ans, nous avons accueilli plus de 400 membres, mobilisé 30 mentors, organisé 22 événements et offert des milliers d’heures de studio. Notre projet a permis aux autres milieux de la danse de mieux connaître notre pratique [des danses urbaines] et pour nous, de prendre notre place dans la communauté culturelle de Montréal. Nous pouvons être fiers de ces accomplissements» déclare Axelle Munezero, directrice générale et artistique de la compagnie éponyme 100Lux, dans un billet publié sur son site Web.

Deux circonstances mènent l’Espace Sans Luxe à tirer le rideau. Première circonstance malheureuse: des dommages à la structure et aux fondations du bâtiment entraineront des travaux pour une période indéterminée. Après plusieurs discussions, les propriétaires ont décidé de ne pas renouveler le bail de l’Espace, fermant la porte à une éventuelle reprise de ses activités au terme des rénovations. Circonstance aggravante: le programme Concertation et innovation du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), principale source de financement public du projet, n’existe plus aujourd’hui. La directrice générale et artistique de 100Lux ne voit pas comment relocaliser l’Espace Sans Luxe à court terme sans cet important soutien financier, étant donné les frais colossaux qu’engendrerait un déménagement

Axelle Munezero ne baisse pas les bras pour autant: «L’Espace Sans Luxe est un projet unique, qui nous tient à cœur, et nous croyons qu’il peut réussir. C’est pourquoi nous nous engageons à prendre cet arrêt obligé pour réfléchir à son avenir, les façons de le faire revivre, de l’améliorer. Nous allons tenter de trouver de nouveaux collaborateurs et des solutions à long terme au niveau financier

Espérons maintenant que la communauté des danses urbaines de Montréal trouvera rapidement des pistes de solutions pour favoriser les échanges et le développement de la pratique.
 

► Lire la lettre publique d'Axelle Munezero

 

Invitation – Prix de la danse de Montréal

Le 15 novembre prochain, nous dévoilerons l'artiste lauréat(e) 2018 du Prix de la danse de Montréal (PDM), catégorie INTERPRÈTE, présenté par le Regroupement québécois de la danse et la Caisse Desjardins de la Culture. Huit prix seront remis à cette occasion, dont celui de la toute nouvelle catégorie DIFFUSION INTERNATIONALE, présentée par CINARS et celui pour la diversité culturelle que le Conseil des arts de Montréal a récemment rebaptisé Prix Envol pour embrasser plus largement les pratiques inclusives en danse.

 

Jeudi 15 novembre 2018 à 16h45
À l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth
900, boulevard René-Lévesque Ouest, à Montréal
Places limitées – Réservation obligatoire

 

CNESST: trois éléments clés que tout professionnel de la danse devrait connaître

En danse, la santé et la sécurité sont des enjeux majeurs nécessitant une attention continue. En effet, les blessures y sont fréquentes et peuvent entraîner des frais importants tant pour le danseur que pour le producteur qui l’engage. Au-delà des frais, une mauvaise connaissance de ses droits ou une communication inadéquate entre employé et employeur peuvent générer des délais de traitements de dossiers voire même une inadmission au programme de protection salariale. Comprendre les rouages de la CNESST en regard des réalités et des particularités du milieu de la danse est essentiel pour tous professionnels de la danse, qu’ils soient chorégraphes indépendants, gestionnaires, interprètes pigistes ou salariés. Prenez quelques minutes pour découvrir trois MUST KNOW sur la CNESST!

1. Le danseur est automatiquement couvert par la CNESST
Sûrement l’information no 1 à retenir! Eh oui, le danseur jouit en réalité du statut de travailleur à la CNESST et est donc automatiquement couvert. En fait, tous les corps de métiers représentés par l’UDA, la GMMQ, l’ACTRA, l’AQTIS et le CAEA le sont, et ceci, même si le danseur n’est pas membre de l’UDA et même si son employeur n’est pas signataire d’une entente collective avec l’UDA.
Un employeur qui engage un danseur et qui n’est pas inscrit comme tel à la CNESST n’empêche pas le danseur de faire une réclamation en cas d’accident, par contre, il sera pris en défaut d’inscription. Conséquence: des charges, des pénalités et un processus d’enquête qui pourrait s’avérer pénible. Comme il n’est pas souhaitable d’en arriver là, mieux vaut prévoir son inscription aussitôt le travail commencé avec des interprètes!

Les frais admissibles:
Dès l’accident les frais admissibles peuvent comprendre les frais de déplacements, les frais de séjours et de repas, les médicaments, les vêtements et les traitements… mais pour cela il faut garder les factures et avoir une ordonnance du médecin pour le remboursement.

2. En cas de litige
Il est important de comprendre qu’en cas de litige menant la cause en cour, il y a trois parties: le danseur, l’employeur et la CNESST. S’il y a un consensus de la part de deux des trois parties, il y a gain de cause. Il est primordial que l’interprète informe son employeur de tout et ce, dès l’accident, afin que tous deux soient au diapason.

3. B.a.-ba du secourisme en milieu de travail
Saviez-vous que l’employeur doit avoir à portée de main une trousse de premiers soins et, en studio ou en théâtre, assurer la présence en tout temps d’un secouriste formé? Heureusement, il existe une subvention de la CNESST pour former ce secouriste! Connaissez-vous l’existence du registre des accidents? Chaque producteur devrait s’en procurer un (la CNESST l’envoie gratuitement par la poste) et y noter tout accident survenu, vraiment TOUT, même pour une simple égratignure! Cette pratique devient l’outil de référence en cas d’aggravation d’une blessure.

Bien sûr, il convient de rappeler qu’un environnement de travail sain et des habitudes favorisant la prévention des accidents restent encore la meilleure stratégie à intégrer dans la pratique de notre art! Si vous êtes curieux, je vous réfère au Guide de prévention • arts de la scène qui vous permettra de découvrir quelques bons plis faciles à adopter.

Amélie Gauthier est directrice générale de Bouge de là, compagnie de danse dédiée exclusivement au jeune public. Elle coanimera avec  Joannie Douville, interprète et chorégraphe qui travaille  depuis plusieurs années avec Bouge de là, la formation Démystifier la CNESST (atelier pour interprètes) le 22 novembre. Elle donnera ensuite la formation Démystifier la CNESST (atelier pour chorégraphes/producteurs) avec la directrice artistique de la compagnie, Hélène Langevin, le 23 novembre.

 

Amélie Gauthier est directrice générale de Bouge de là, compagnie de danse professionnelle au Québec dédiée exclusivement au jeune public. 

 

 

Joannie Douville travaille actuellement en danse jeune public (Bouge de là, depuis 2012) et agit autant à titre d’interprète créatrice que d’enseignante. 

 

 

 

Trois administrateurs cooptés au CA du RQD

Chaque année, les administrateurs élus complètent le conseil d’administration (CA) en cooptant trois personnes aux expertises complémentaires pour des mandats d’un an: dans une optique de continuité et pour poursuivre des réflexions menées sur de grands dossiers ouverts en 2017-2018, Adrien Bussy, directeur du développement de José Navas / Compagnie Flak et Miriam Ginestier, codirectrice artistique et générale du Studio 303, ont été invités à poursuivre leur mandat. Une nouvelle recrue, l’avocate Amanda Gravel – dont on se réjouit qu’elle ait également suivi une formation professionnelle en danse! – apportera son expertise en droit à l’équipe ainsi formée de 13 administrateurs.

Sous la coprésidence renouvelée de Jamie Wright et Lük Fleury, le conseil d’administration 2018-2019 du RQD comptera également les nouveaux élus Marie Mougeolle et Georges-Nicolas Tremblay et les administrateurs déjà en poste Fannie Bellefeuille, François Bellefeuille, Annie-Claude Coutu Geoffroy, Axelle Munezero, Dorian Nuskind-Oder et Angélique Willkie. Réunissant les expertises de personnalités aux différents parcours, profession et horizon culturel, le RQD a confiance que la prochaine année sera placée sous le signe de l’ouverture, de l’inclusion, du mieux vivre ensemble et qu’il poursuivra ses avancées dans l’amélioration des conditions socio-économiques du secteur de la danse.

Voir les profils des administrateurs du RQD

 

Quel avenir pour la danse traditionnelle québécoise?

Le Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV) a saisi l’occasion de son 25e rassemblement pour organiser, au Domaine Cataraqui à Québec, un groupe de travail sur la production et la diffusion de la danse traditionnelle québécoise. Le coprésident du RQD, Lük Fleury, y participait aux côtés d’une quinzaine d’intervenants du secteur, danseurs, gigueurs, musiciens, chorégraphes et organisateurs d’événements. De nombreux défis ont été soulignés et quelques pistes formulées pour un meilleur essor de la danse traditionnelle québécoise.

Au Québec, plus d’une trentaine d’ensembles de danse présentent de la gigue et des chorégraphies liées aux traditions du Québec. Sans ces troupes de folklore, les gigueurs qui œuvrent actuellement de manière professionnelle ne brûleraient pas les planches. Elles représentent donc un maillon essentiel de la transmission de la gigue et la question de leur survie est un enjeu de taille.

Entre autres défis à surmonter: le recrutement d’une relève de danseurs, la pénurie de lieux de diffusion pour présenter de la danse traditionnelle, la difficulté à percer un marché compétitif, le nombre de danseurs requis pour exécuter des sets ou des quadrilles – huit ou seize danseurs – qui empêche d’établir des budgets de production modestes, et finalement, la faible visibilité médiatique qui circonscrit souvent les troupes de folklore à leurs réseaux respectifs et nuit à l’élargissement des publics.

Le financement de la danse traditionnelle a également alimenté les échanges, posant la question des statuts professionnel et amateur des artistes et des structures: les troupes de folklore étant majoritairement constituées de danseurs amateurs tout en étant dirigées par des directeurs artistiques professionnels rémunérés, la coexistence de ces deux statuts complexifie la recherche de subventions. Les discussions ont ainsi révélé que les artistes professionnels en danse traditionnelle osent rarement déposer une demande de bourse en recherche et création, croyant ne pas répondre aux critères des divers programmes des conseils des arts. Les artistes professionnels présents ont ainsi été encouragés à déposer des demandes de subvention aux programmes qui leur sont accessibles et à relayer l’information dans leurs réseaux.

Finalement, certains intervenants se sont portés en faveur d’un décloisonnement de la danse traditionnelle et de la gigue pour mieux les intégrer à des projets hors cadre, faisant appel à d’autres pratiques de danses ou à d’autres disciplines. La nécessité de voir une nouvelle génération de danseurs s’approprier avec fierté ce joyau du patrimoine dansé et assurer dans dix ans la survivance et le rayonnement de la gigue a encore été soulignée. La structure des troupes de folklore serait-elle à revoir pour s’éloigner de leur origine communautaire et s’imposer comme des entreprises culturelles? Pour la plupart des personnes présentes, l’image du «trad» est en tout cas à renouveler et les façons de faire à redéfinir en vue d’assurer la pérennité des traditions québécoises.

Au terme de la discussion de deux heures, les participants ont préconisé l’organisation d’autres rencontres entre les acteurs du milieu de la danse traditionnelle, en vue de favoriser les échanges et de faire circuler les différentes initiatives, sources d’inspiration et d’idées novatrices de développement et de rayonnement.

 

Le RQD à la Foire R, R & R du MAI

Du 24 au 27 octobre, le Regroupement québécois de la danse tient un kiosque à la Foire – R, R & R (respect, reconnaissance, représentation) organisée par Montréal, arts interculturels. Entre performances, conférences, expositions et sessions d’informations, l’événement offre aux artistes professionnels une véritable plateforme de visibilité et de promotion de la pratique interculturelle, toutes disciplines confondues. Une belle occasion pour le RQD d’élargir ses horizons et de se faire connaître auprès de professionnels de la danse qu’il ne rejoint pas encore! 

Voir le programme

   

 

 

 

 

 

 

 

Nomination de Nathalie Roy au ministère de la Culture et des Communications

Le nouveau gouvernement majoritaire de la Coalition Avenir Québec (CAQ) a dévoilé la composition de son conseil des ministres le 18 octobre: Nathalie Roy prend les rênes du ministère de la Culture et des Communications du Québec. Députée de Montarville depuis 2012, Mme Roy a notamment été membre de la Commission de la culture et de l’éducation et porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour ces mêmes dossiers et pour celui de la langue française. Avocate de profession, elle affiche un parcours professionnel de journaliste, d’animatrice et de productrice dans le monde des médias qui constitue un bel atout pour porter les dossiers culturels.

Le Regroupement québécois de la danse se réjouit qu’elle ait annoncé le maintien des budgets prévus par le gouvernement précédent pour la mise en œuvre du plan d'action de la Politique culturelle du Québec et espère les voir bonifiés dans le budget 2019. Il lui offre son entière collaboration pour faire avancer la cause des arts et la culture.