2019-05-07
 
Cette section est réservée aux membres du RQD

Nouvelles stratégies d’investissement et programmes en ligne aux conseils des arts

Alanna Kraaijeveld, de force et de fougue

Du 5 au 9 décembre prochain, Alanna Kraaijeveld enseignera la dernière semaine de classes techniques du RQD de la saison qui sera inspirée des principes de Fighting Monkey développés par Rootlessroots. Sa force, sa précision, son rapport au sol, sa fougue et sa grande capacité d’improvisation expriment son urgence de danser et servent sa pédagogie.

Dès son arrivée à Montréal en 2009, Alanna Kraaijeveld a su faire sa place comme interprète et comme professeure en danse contemporaine. Sur scène ou in situ, Alanna collabore avec des chorégraphes aux esthétiques variées: Marie-Claire Forté, Louise Bédard, Susanna Hood et Dave St-Pierre entre autres.

L'artiste actualise son savoir-faire technique en se formant continuellement. Le comité de programmation des classes techniques du RQD l'a choisie pour son approche pédagogique explorant la relation entre le jeu, la résolution de problème et la créativité.

Native de Toronto, Alanna entreprend des études en cinéma avant de réaliser ce qu’elle souhaite vraiment, danser. Son cheminement la mène au Groupe Dance Lab à Ottawa où elle travaille sous la direction de Peter Boneham pendant quatre saisons. Après la fermeture de la compagnie en 2009, elle vient tenter sa chance à Montréal et saisit l'opportunité que lui offre Sylvain Émard Danse. Depuis, les collaborations s’enchaînent.

En septembre 2015 et janvier 2016, suite à l’obtention des bourses du Centre de ressources et transition pour danseurs (CRTD) et du CALQ, Alanna approfondit ses connaissances de Fighting Monkey à Salzbourg et à Athènes en suivant des formations intensives avec Jozef et Linda. Cette approche vise à nourrir et à restaurer la mobilité et les habitudes saines de mouvement. C’est une philosophie du mouvement qui s’inscrit en toute logique dans son parcours et dans sa vision de la danse, où force et liberté permettent de stimuler le plein potentiel mental et physique du danseur.
 

Découvrez-la dans les vidéos:
Training with Alanna un apercu de son groupe d’entraînement hébdomadaire
Mobilier mental de Michel F. Côté et Catherine Tardif
Foudre de Dave St-Pierre 

 

Focus danses autochtones

Découvrez en images quelques propositions de danses traditionnelles ou contemporaines réalisées par des professionnels ou des amateurs.

 

Pour de Daina Ashbee

Présence autochtone avec Ivanie Aubin-Malo

Kick it now de Philippe Moar 

Emmac terre marine de Emmanuelle Calvé.

Danse traditionnelle de Malik Kistabish

Tame de Lara Kramer

Nodin (Vent) de Nodin Wawatie

Nimetau – Dansons de Pien Wapistan

 

 

 

Des initiatives en faveur de la reconnaissance et du rayonnement des arts autochtones

Exclusion, appropriation culturelle, inégalité des chances, manque de visibilité… les défis auxquels les communautés autochtones font face sont nombreux dans les arts comme dans la vie. Dans les suites du Rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, des initiatives tendent toutefois à renverser la vapeur. Coup d'œil sur des pistes d'actions proposées au Québec et au Canada au profit d'une revitalisation, d'un développement et d'une reconnaissance accrus des productions culturelles autochtones.

Spécificités, rôles et richesse de la production culturelle autochtone au Québec
La semaine dernière, le Carrefour International des Arts et Cultures des Peuples autochtones, DestiNATIONS, dévoilait les résultats de la recherche C’est vital. Portraits dynamiques de la production culturelle autochtone en milieu urbain au Québec. Nombre de conditions contraignantes freinent la création artistique autochtone: sous-financement, déficit de connaissance des systèmes en place, absence de lieux de productions adéquats, sous-représentation des Autochtones dans les postes décisionnels, etc. La recherche se penche également sur l'impact des productions culturelles dans la reconstruction des cultures et des identités autochtones et met en valeur comment la production culturelle permet de retisser des liens rompus, de nourrir une fierté identitaire, de relier les individus à une mémoire collective, de valoriser les savoirs autochtones et leur transmission ainsi que de créer de nouveaux récits. L'étude révèle au passage que «les performances sont un média artistique plus rarement emprunté par les Autochtones au Québec. (…) La jeune génération s’intéresse davantage à cette pratique et crée des hybrides entre la pratique du conte, de la performance, du théâtre, du chant et des arts visuels.» Particulièrement intéressant, le rapport propose une série de recommandations quant au financement, à la reconnaissance, à la transmission et au rayonnement des productions culturelles autochtones.

> Lire le rapport

 

Le CAC triple ses investissements dans la création autochtone
«Nous demandons au Conseil des arts du Canada d’établir, en tant que priorité de financement, une stratégie visant à aider les artistes autochtones et non autochtones à entreprendre des projets de collaboration et à produire des œuvres qui contribueront au processus de réconciliation.»

Cet appel à l'action lancé au Conseil des arts du Canada par la Commission de vérité et réconciliation du Canada dans son Rapport final (p. 215) a été entendu. Le CAC profite en effet de la grande refonte de sa stratégie d'investissement pour mieux soutenir les arts autochtones avec la création du programme Créer, connaître et partager: arts et cultures des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Fondé sur la vision du monde et les valeurs autochtones, ce programme en faveur de la vitalité et du développement de l'expression artistique et culturelle autochtones sur le territoire contribuera au renouvellement des relations entre les artistes et les publics autochtones et non autochtones grâce à des investissements majeurs. Avis aux intéressés, vous pourrez également déposer des demandes de subvention dans les cinq autres grands programmes du CAC.

> En savoir plus

 

La fine ligne entre appréciation et appropriation
La vidéo Protocoles des arts autochtones récemment diffusée par le Conseil des arts de l’Ontario encourage le respect des peuples et des savoirs autochtones. Artistes, universitaires, chefs de file de la culture et aînés autochtones s'y expriment sur l'épineuse question de l'appropriation culturelle et rappellent l’importance des protocoles associés à la culture autochtone dans le monde des arts. Une vidéo à regarder et à partager!

> Voir la vidéo

Et pour conclure ce dossier sur les arts autochtones, jetez un œil au Focus Danses autochtones de l'Hebdo!

Dossier santé

Nouveau! Répertoire de ressources en santé
Vous cherchez un professionnel de la santé? On l’a trouvé pour vous! Le RQD est fier de mettre à la disposition de ses membres un tout nouveau Répertoire de ressources spécialisées en santé pour les professionnels de la danse. Cette première banque de personnes-ressources élaborée par des étudiants en Pharmacie de l’Université de Montréal comblera vos besoins en acupuncture, chiropraxie, chirurgie orthopédique, nutrition, massothérapie, ostéopathie, physiothérapie et réadaptation. Un grand merci à eux et à la cinquantaine de membres ayant partagé les coordonnées de leurs professionnels de la santé préférés!

Le répertoire sera envoyé par courriel aux membres du RQD au cours du mois de décembre.

Ressources Santé-sécurité du RQD: tout savoir sur la CNESST
S’il est un outil de travail dont on se doit de prendre soin, c’est bien du corps. Parce que la santé et la sécurité font partie intégrante de la pratique professionnelle du danseur, il est essentiel de comprendre le fonctionnement de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Consultez la page Santé-sécurité du portail Québec Danse pour tout connaître de:

  • l’entente CALQ-CNESST relative aux classes d'entraînement du RQD
  • la protection des interprètes par la CNESST
  • les coûts de la CNESST pour un chorégraphe/producteur en danse
  • la protection personnelle de la CNESST pour les travailleurs autonomes

Novembre: mois de l’art et de la santé
Saviez-vous que novembre est le mois de l’art et de la santé, un mois reconnu à travers le monde pour célébrer la contribution de l'art à la santé, la guérison et le mieux-être? Le réseau Arts Health Network Canada propose une série d’actions pour souligner ce mois:

 

À lire et à voir:
La culture comme une saine habitude de vie [CMCC]
Données statistiques sur les arts et la santé [CAPACOA]
L'art fait du bien [La Fabrique culturelle]

Des ressources qu’on aime!
Healthy Dancer Canada
Ressources Santé du CN D (France)
Blogue The Dance training project

 

 

 

 

Nouvelles stratégies d’investissement et programmes en ligne aux conseils des arts

Au cas où vous auriez été trop absorbés par CINARS et les Prix de la danse de Montréal pour le voir passer, les conseils des arts ont rendu publiques, en début de semaine de nouvelles lignes directrices déterminantes pour l'avenir des arts et de la discipline. Deux nouveaux programmes d’aide financière aux organismes viennent d'être ouverts au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Parallèlement, le Conseil des arts du Canada (CAC) s'est prononcé sur la répartition des crédits additionnels de 487 millions de dollars sur cinq ans du gouvernement fédéral. Dans les deux cas, on peut se réjouir de l'opportunité donnée à de nouveaux organismes d'accéder à du soutien au fonctionnement. Espérons maintenant que le budget du CALQ, à l'instar de celui du CAC, connaîtra une augmentation significative dans le prochain budget du Gouvernement du Québec au printemps 2017 et que la danse pourra consolider ses acquis.

Programmes du CALQ
Deux nouveaux programmes remplacent l’ancien Soutien au fonctionnement. Le Soutien à la mission et le Soutien à la programmation spécifique sont offerts aux organismes de création, de production et de diffusion ainsi qu’aux regroupements nationaux, associations professionnelles d’artistes et organismes de services. Le RQD vous invite à regarder attentivement les formulaires et à contacter votre agent au CALQ pour déterminer quel programme convient le mieux à votre organisme si vous avez des doutes.

Ventilation des fonds au CAC
Grâce à l'investissement du gouvernement fédéral, le budget du CAC va progressivement doubler entre 2016 et 2021. Comment ces fonds vont-ils être répartis? Les crédits additionnels permettront au CAC d'augmenter les subventions de base de 55% et les subventions de projet de 224%. 25% de ces fonds seront par ailleurs réservés à de nouveaux bénéficiaires. Le CAC procèdera à des investissements majeurs dans le numérique (avec plus de 88 millions de dollars) et dans la création autochtone. Enfin, les fonds alloués au rayonnement international seront progressivement doublés pour atteindre près de 20 millions de dollars en 2021.

Pour en savoir plus, regardez la  vidéo du CAC et lisez l'article du Devoir Priorité à l’imagination.

 

 

Sophie Corriveau, lauréate du Prix INTERPRÈTE 2016

> English version

Le Regroupement québécois de la danse (RQD) et la Caisse Desjardins de la Culture sont heureux de remettre le Prix de la danse de Montréal, catégorie INTERPRÈTE à Sophie Corriveau, artiste en danse contemporaine saluée pour la justesse de ses états de corps et la grande virtuosité formelle et émotionnelle de son interprétation. Le prix assorti d’une bourse de 10 000 $ lui a été décerné à l’Atrium du Conseil des arts de Montréal dans le cadre de la remise des PRIX DE LA DANSE DE MONTRÉAL (PDM).

Le jury des PDM a souligné la longévité de la carrière de Sophie Corriveau, sa capacité à se renouveler ainsi que son engagement dans sa pratique et dans sa communauté. Il a également été séduit par l’originalité de son projet Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs présenté par Danse-Cité à l'Agora de la danse en mai 2016. Cette table ronde dansée intergénérationnelle venait clore une résidence d’interprète de deux ans à l’Agora de la danse, dont Sophie Corriveau a été la toute première bénéficiaire. Le projet imaginé conjointement avec la dramaturge Katya Montaignac réunissait 17 artistes autour d’enjeux inhérents au métier de l’interprète en danse. « Avec cette fascinante et jouissive table ronde dansée, elle a donné une preuve supplémentaire de son engagement à faire progresser la discipline et de sa solidarité envers son milieu », a commenté Fabienne Cabado, la directrice générale du RQD, dans son allocution.

Interprète chevronnée, Sophie Corriveau collabore au travail de chorégraphes aguerris comme d'artistes de la relève, toujours prête à renouveler son regard, à revoir sa posture au contact des autres. Également créatrice, enseignante, directrice des répétitions et conseillère artistique, elle s'investit dans chacun de ses rôles avec les mêmes générosité, rigueur et ouverture. « Je vois la danse comme une action poétique vers une découverte de l’être, de sa sensibilité, de son intelligence et de sa responsabilité dans la société. Je la vois aussi comme une action politique qui questionne les valeurs en cours et qui met de l’avant le droit au rêve et à l’imaginaire », a confié Sophie Corriveau.

En remettant ce prix, le RQD contribue à souligner l’apport inestimable des danseurs et danseuses dans le développement de la danse professionnelle au Québec, poursuivant ainsi son action de valorisation de la danse et de ceux et celles par qui la danse advient, s’anime et devient œuvre. La bourse de 10 000 $ associée au prix bénéficie de la contribution financière du RQD, de la Caisse Desjardins de la Culture, fidèle partenaire de la danse depuis de nombreuses années, et d’un donateur privé.

 

À propos du Regroupement québécois de la danse
Le RQD rassemble plus de 500 professionnels de la danse et les représente sur les scènes publique et politique. Fondé en 1984 pour donner une voix commune à la danse québécoise, le RQD est devenu au fil des ans un chef de file dans la réalisation de projets structurants pour la discipline. Ses réalisations ont pour but de valoriser la danse dans toutes ses expressions, de favoriser son ancrage et son déploiement sur l'ensemble du territoire québécois et de tisser des ponts entre les professionnels, les amateurs et autres passionnés de danse.

À propos de la Caisse Desjardins de la Culture
Fondée en 1994, la Caisse Desjardins de la Culture est née de la volonté de donner aux artistes, aux artisans, aux créateurs et aux entreprises culturelles, les moyens de leurs talents et de leurs aspirations. Depuis sa fondation, la Caisse Desjardins de la Culture connaît un essor remarquable grâce à ses membres qui lui font confiance. Des milliers de travailleurs autonomes et d’entreprises du secteur culturel en ont fait leur institution financière principale. À la Caisse de la Culture, nous comprenons votre situation; à la Caisse de la Culture, nous parlons le même langage que vous.

 

Pour en savoir plus sur Sophie Corriveau: biographie | vidéo
Visiter le site des Prix de la danse de Montréal pour connaître les autres lauréats.
Lire l'allocution de Sophie Corriveau.

 

Source :
Coralie Muroni, Responsable des communications, 514 849-4003, poste 222  

Sophie Corriveau, winner of the Prix INTERPRÈTE

> French version

The Regroupement québécois de la danse (RQD) and Caisse Desjardins de la Culture are pleased to award the Prix INTERPRÈTE to Sophie Corriveau, a contemporary dance artist hailed for her presence and interpretation, for her formal and emotional virtuosity. The $10,000 prize was presented at the awards ceremonies of the PRIX DE LA DANSE DE MONTRÉAL (PDM), held in the Atrium of the Conseil des arts de Montréal.

The PDM jury recognized the longevity of her career, her ability to explore new pathways, as well as her commitment to both her practice and the community The originality of her project Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs, presented by Danse-Cité at Agora de la danse in May 2016, also strongly impressed the jury. An intergenerational “danced roundtable”, this atypical work capped her inaugural, two-year residency at Agora de la danse. Jointly conceived by dramatist Katya Montaignac, the project brought together 17 dancers to explore issues related to the dancer’s art and profession. “With this fascinating and fun roundtable, Sophie Corriveau provided further proof of her resolve to push the discipline forward, not to mention her solidarity with the dance community,” enthused Fabienne Cabado, RQD’s Executive Director.

A highly experienced dancer, Sophie Corriveau has collaborated with both veteran and emerging choreographers. Through contact with others, she has invariably managed to renew her outlook and expand her range. Also a teacher, rehearsal director and artistic consultant, she demonstrates the same generosity, rigour and openness in each of these roles. “I see dance as a poetic act leading to a discovery of who we are, of our sensibilities, intelligence and responsibilities towards society,” she explained. “I see it as a political act as well, one that questions our current values and encourages us to dream, to imagine.”

With this award, the RQD is recognizing the invaluable contributions made by a dancer to professional dance in Quebec. It is thus continuing its role of promoting dance and all those responsible for guiding its path from initial idea to final production. The award’s $10,000 purse is offered by RQD, Caisse Desjardins de la Culture (a faithful partner for many years), and a private donor.

 

About the Regroupement québécois de la danse
RQD represents over 500 dance professionals, defending their interests in both the public and political spheres. Founded in 1984 to give Quebec dance a common voice, RQD plays a leading role in the creation and implementation of long-term development projects for the discipline. These projects are aimed at promoting dance in all its forms, strengthening and expanding the discipline across Quebec, and fostering ties among dance professionals, amateurs and enthusiasts.

About the Caisse Desjardins de la Culture
Founded in 1994, the Caisse Desjardins de la Culture is committed to providing artists, artisans, creators and cultural organizations with the means to develop their talents and realize their aspirations. Since its inception, the Caisse Desjardins de la Culture has experienced remarkable growth, thanks to the support of its members. Thousands of self-employed workers and companies in the cultural milieu have made it their principal financial institution. At the Caisse de la Culture, we understand your situation; at the Caisse de la Culture, we speak your language.

 

To learn more about Sophie Corriveau: biography | video
For the other prizewinners, visit the Prix de la danse de Montréal website.

 

Source:
Coralie Muroni, Communications Manager, 514-849-4003, ext. 222

 

Culture et numérique – Faites-vous entendre plutôt deux fois qu’une!

Le numérique ouvre de nouvelles avenues en création artistique et favorise l’émergence de nouveaux modes d’accès à la culture et à l’information avec des outils plus simples, plus rapides, accessibles du monde entier. Découvrir une œuvre chorégraphique québécoise sur sa tablette en buvant un cappuccino sur une terrasse à Venise, partager ses photos de danse préférées sur les réseaux sociaux avec son téléphone intelligent, consulter l’Agenda de la danse à l’aéroport de Dubaï en attendant son avion pour Montréal ou acheter son billet de spectacle en ligne… Tout cela est désormais possible.

De l’autre côté de l’écran, le numérique bouleverse les stratégies de communications, impose une mise à jour constante du développement des compétences, contribue à une dématérialisation exponentielle des biens culturels et pose d’importants défis concernant leur découvrabilité, la gestion des droits d’auteur et la juste rémunération des créateurs. La prise de conscience de ces nouveaux défis est globale. Pour preuve, les gouvernements provincial et fédéral mènent parallèlement cet automne deux consultations sur les enjeux de la culture et des communications à l’heure du numérique. Exprimez-vous, faites danser les bits et les octets.

 

Au Québec
La consultation en ligne sur la Stratégie numérique du Québec lancée par le ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation du Québec met à l’honneur le thème Culture et numérique jusqu'au 25 décembre. Six autres axes thématiques – éducation, villes intelligentes, santé, etc. – font l’objet de questionnaires distincts. L'ensemble de la population est invité à échanger et à débattre sur la plateforme de collaboration Objectif numérique pour contribuer à dégager une vision collective d'un Québec numérique.

Un bilan de la consultation Culture et numérique sera déposé sur la plateforme à la fin du mois de janvier et l’hiver 2017 sera consacré à l’analyse des contributions et des propositions ainsi qu’à la priorisation des objectifs et à l’orientation des actions de l'ensemble des thèmes. La Stratégie numérique du Québec sera dévoilée au printemps 2017, de même que les nouveaux plans d’action sectoriels en numérique.

Participer à la consultation

Au Canada
«Sans la culture, personne ne serait sur Internet», paraphrasait Le Devoir en rapportant l’intervention du chanteur Patrick Watson lors des consultations sur la mutation numérique tenues récemment à Montréal par Patrimoine canadien. Sa voix a joint celles de nombreux représentants du secteur culturel, artistes et dirigeants de compagnies ayant participé à la conversation nationale visant à adapter la politique culturelle canadienne aux réalités du numérique et à favoriser la création, la découverte et l’exportation de contenu canadien dans le monde numérique. Il est encore temps de participer! Les consultations en ligne qui prendront fin le 25 novembre 2016.

Joignez-vous à la conversation
En savoir plus

Danse et numérique
Profitons de l'occasion pour rappeler que le Regroupement québécois de la danse offre cette année six formations pour aider les professionnels de la danse à se positionner dans l'univers numérique! À l'hiver et au printemps, apprenez à mener une campagne de financement participatif, créer un site Web ou un blogue qui se démarque avec WordPress, prendre votre place dans les médias sociaux et développer une stratégie de marketing relationnel.

En 2017-2018, le RQD prévoit réaliser une Cartographie des pratiques et des usages du numérique en danse qui permettra au milieu de mieux tirer profit des opportunités du numérique. Une demande de subvention a été déposée à cette fin le mois dernier à la Mesure 21 de Compétence Culture dans le cadre du Plan culturel numérique du Québec. À suivre!

Un peu de lecture

Lancement des consultations sur le contenu canadien dans un monde numérique [Patrimoine canadien, septembre 2016]

La culture québécoise à l'heure du numérique [Parti Québécois, octobre 2016]

Portrait numérique des foyers québécois [Grenier aux nouvelles, novembre 2016]

Arts 2.0, Revue TicArtToc [Diversité artistique Montréal, octobre 2016]

La création en danse à l'ère numérique [RQD, janvier 2016]

 

Et à venir:
Colloque L'avenir de la culture à l'ère numérique: les défis pour l'État – 17-18 novembre 2016

 

 

De gros changements pour la danse jeune public

Avec les 25 millions dégagés par le ministère de la Culture et des Communications pour structurer le secteur jeune public d’ici 2021, la danse voit s’ouvrir de belles perspectives d’avenir, mais elle s’inquiète du nouveau mode d’évaluation des compagnies jeune public subventionnées au fonctionnement.

Rendre la culture plus accessible aux jeunes. Telle est la mission dont le ministère de la Culture et des Communications veut s’acquitter en investissant annuellement, et pour cinq ans, 5 M$ pour le jeune public, toutes disciplines artistiques confondues. La tranche des 4 à 11 ans est plus particulièrement visée. Fort de cette manne supplémentaire inattendue pour 2016-2017, le conseil d’administration du Conseil des arts et lettres du Québec (CALQ) a distribué dans le courant de l’été près de 3 M$ et lancé, au début octobre, un appel à projets pour les quelque 2 M$ restants. De quoi la danse a-t-elle bénéficié à cette heure et comment doit-elle se positionner pour saisir cette chance inespérée de développer sa pratique en direction des jeunes publics?

 

La part déjà servie du gâteau
Parmi les 41 organismes de création et de production gratifiés de sommes allant de 12 000 $ à 89 000 $ – tous subventionnés au fonctionnement –, quatre sont des compagnies de danse. Si l’une d’entre elles s’est vu octroyer la plus petite des subventions, la danse récolte néanmoins 10% du presque 1,3 M$ consacré aux créateurs. Optant pour le soutien d’organismes s’adressant exclusivement ou majoritairement au jeune public, le CALQ s’est basé sur le volume d’activités des trois dernières années sur le territoire québécois pour calculer les montants à accorder. Une manière de consolider les structures existantes sans pour autant tenir compte de la diffusion hors Québec ni garantir la récurrence des subventions.

Près de 1,6 million a été par ailleurs partagé entre 91 organismes de diffusion avec des attributions allant de 5 000 $ à 150 000 $.  Aucun diffuseur n’étant à ce jour spécialisé en danse jeune public au Québec, il est difficile de mesurer les retombées potentielles de cet argent supplémentaire pour notre discipline. Et là non plus, pas de récurrence programmée.

 

Rêver grand pour la suite
L’ensemble de la clientèle du CALQ, spécialisée ou non en jeune public, est appelée à déposer un projet pour les quelque 2 M$ restants de l’enveloppe 2016-2017. Créateurs, producteurs, diffuseurs, organismes de services et associations comme le RQD peuvent donc tenter leur chance d’ici le 9 décembre prochain. Les arts de la scène ayant été favorisés lors des premières attributions, toutes les disciplines artistiques sont cette fois en lice. Un comité interne composé de chargés de programmes et de directeurs de services se chargera d’analyser les demandes.

Ce que l’on nous invite à proposer, ce sont des projets hors-normes, qui ne cadrent avec aucun des programmes réguliers du CALQ (lesquels restent ouverts aux demandes plus classiques). Les maîtres-mots pour valider la pertinence de ces projets atypiques sont: audacieux, innovants et structurants. Audacieux comme, par exemple, des créations à gros budget qui innoveraient, entre autres, par une utilisation inédite des technologies, ou encore des programmes de médiation culturelle ambitieux, a-t-on compris lors d’une rencontre au CALQ réunissant le RQD et d’autres associations professionnelles. Structurants comme des projets misant sur le partage des connaissances, la mutualisation de ressources ou visant l'acquisition de nouveaux équipements. Le CALQ invite donc les milieux des arts à rêver grand, indiquant que la nature des projets proposés brossera le portrait des désirs, des besoins et des mesures à mettre en place au fil du temps.

 

«Work in progress» en dialogue avec les associations
Désireux d’utiliser ces 25 M$ afin de renforcer l’offre culturelle pour la jeunesse et d'élargir son accessibilité, le CALQ entend en effet ajuster sa vision de ce qui serait le plus structurant pour le secteur du jeune public à mesure que des projets lui seront proposés et qu’il pourra en estimer les impacts. D’une année à l’autre, les appels à projets pourraient donc avoir des objectifs différents selon les besoins identifiés, l’idée étant de pouvoir évaluer quelles seront les meilleures actions à mettre en œuvre dans le futur. Autrement dit, la façon de gérer l’attribution de ces fonds supplémentaires restera relativement souple d’ici 2021 et les représentants du CALQ se sont entendus avec le RQD et d’autres associations pour garder un dialogue très ouvert afin que cette opération majeure en faveur du développement et du rayonnement des œuvres jeune public porte les meilleurs et les plus durables fruits possible.

On le sait, la danse jeune public est une pratique encore jeune au Québec. Pour qu’elle puisse vraiment profiter des ressources nécessaires à sa croissance, elle a tout intérêt à oser rêver grand et à bien songer les projets qu’elle soumet. Dans cette optique, le RQD a invité une partie de ses acteurs à une rencontre de concertation d’ici le 18 novembre pour discuter des intérêts spécifiques à défendre et des actions structurantes à prioriser.

 

Calmer les inquiétudes
Si la communauté des arts entend suivre de près les résultats des analyses faites par le CALQ pour l’attribution de ces nouveaux crédits, elle s’inquiète beaucoup du choix de soumettre les demandes de Soutien à la mission (anciennement Soutien au fonctionnement) des compagnies jeune public à un comité pluridisciplinaire en arts de la scène. À l’argument que cette mesure est une forme de ghettoïsation de la création jeune public, le CALQ répond que créer pour la jeunesse est une démarche artistique en soi qui requiert des expertises et s’exerce dans des conditions particulières, et que cette manière de fonctionner permettra de développer une vision plus globale du secteur et des enjeux reliant culture et éducation. Se voulant rassurant, il garantit que l’évaluation quadriennale des organismes ne se fera pas uniquement sur une base comparative, mais en tenant bien compte des contextes spécifiques à chaque organisme et à chaque écologie disciplinaire. La bonne nouvelle, c’est que toutes les actions de médiation culturelle et de développement pourront être valorisées. Plus que jamais, il s’agira d’être très stratégique dans la façon de remplir les formulaires. Ils devraient être mis en ligne dans les prochains jours pour un dépôt au plus tard le 1er février 2017. À surveiller.

 

Une journée sans culture pour troubler la fête et rallumer notre joie

Journée de grève symbolique et de rassemblement, la première Journée sans culture a réuni, le 21 octobre 2015, plus de 300 travailleuses et travailleurs de l’art au Théâtre Aux Écuries, à Montréal autour d’un désir commun: refuser un état de fait qui nous fragilise et redessiner ensemble les contours de ce qui nous importe, afin de retrouver une puissance d’agir politique en ces temps d’austérité néolibérale.

Plusieurs travailleuses et travailleurs du milieu de la danse ont joint leur voix au mouvement. Elles et ils ont marqué un temps d’arrêt dans leurs activités quotidiennes pour réfléchir à leurs conditions de travail, pour trancher, le temps d’une journée, dans un continuum devenu trop familier pour plusieurs: précarité, nécessité de performer à tout prix, subventions refusées à répétition, coupes budgétaires, compétition, inégalités, pression vers le financement privé, travail non rémunéré, peur de tomber malade, abus — légers ou sévères — burn out, le tout complété d’un sentiment d’impuissance politique.

Un an après la Journée sans culture, le 20 octobre 2016, se tenait le lancement de la publication collective intitulée Troubler la fête, rallumer notre joie, qui en rapporte les faits saillants et en prolonge les réflexions. Deux postures s’y côtoient, indémaillables : d’une part, troubler une fête, celle célébrant les merveilleuses « retombées économiques de l’art » qui semblent retomber tout autour de nous sans nous atteindre et, d’autre part, rallumer notre joie, retrouver un soutien mutuel, une capacité d’agir, le sentiment de faire œuvre, ensemble, armé.e.s d’un souhait commun d’émancipation.

Polyphonique, la publication rassemble des textes de fictions ou d’opinion, de la poésie, une bande-dessinée, des témoignages et des illustrations, le tout composé par des artistes et des travailleuses et travailleurs du milieu. Elle fait résonner des voix trop souvent noyées dans l’abondance des discours formulés par les firmes conseils, la chambre de commerce et autres conseils des arts.

Déposez la publication dans votre studio de danse, à l’entrée de votre centre chorégraphique, dans votre centre de documentation. Lisez, faites circulez et discutez!

Lisez également le mémoire présenté au Ministère de la culture et des communications du Québec dans le cadre des consultations publiques sur le renouvellèlement de la politique culturelle québécoise.

Et si vous désirez vous impliquer dans l’organisation de la Journée sans culture, écrivez-nous.

 

Catherine Lavoie-Marcus, chorégraphe et interprète
Pour la Journée sans culture