Le secteur de la danse REFUSe de travailler plus pour moins
Montréal, le 31 octobre 2023 – Le 26 octobre dernier, le secteur de la danse s’est mobilisé en grand nombre pour l’assemblée
générale annuelle du Regroupement québécois de la danse (RQD). Présentation des revendications formulées pendant l’année, de l’enquête économique de la danse professionnelle ainsi que de projets structurants pour la relance, en plus de l’élection des membres du conseil d’administration, cette journée s’est terminée par un atelier d’actions à venir. Les membres du secteur de la danse ont travaillé ensemble et présenté les prochaines stratégies possibles pour que le secteur de la danse soit entendu et adéquatement financé.
Le message principal des idées présentées par les membres est le REFUS de travailler plus pour moins. Les gouvernements et les bailleurs de fonds le disent : le budget 2024 ne répondra pas à nos besoins, alors on nous demande de nous auto-organiser. Mais le secteur de la danse travaille déjà dans des conditions précaires, avec du travail invisible et des professionnels sous-payés. Alors le secteur REFUSe. On refuse de continuer à produire plus avec moins de financement. On refuse de continuer à demander à nos employé.e.s de faire le travail de deux ou de trois. On refuse de couper dans les salaires. On refuse de payer moins de cachets ou de les baisser. On refuse de créer en grand avec de petits budgets. Si le financement de la danse n’augmente pas selon ses besoins, il faudra s’attendre à une décroissance.
Un autre message qui résonnait est que la danse devait être reconnue comme vecteur socio-économique et que ses professionnel·le·s devraient pouvoir vivre pleinement de leur profession, à leur juste valeur. Le secteur demande alors d’arrêter de nous « $ou$-estimer ». Ne pas investir en danse, c’est faire rayonner la pauvreté, et les membres du secteur professionnel vont le répéter haut et fort.
Sophie Corriveau et Sylvain Émard à la présidence du RQD
Après une saine compétition électorale entre candidats et candidates pour six postes —signe de l’engagement et de la vitalité des professionnel·le·s au sein de l’association — une coprésidence a été proposée et élue. Cette nouvelle coprésidence est assurée par Sophie Corriveau et Sylvain Émard.
Sophie Corriveau
Sophie Corriveau est directrice artistique et générale à Danse-Cité depuis quatre ans. Originaire de la ville de Québec où elle a suivi ses premiers cours de danse en ballet, elle a dansé au sein de diverses compagnies et chorégraphes, créé trois œuvres chorégraphiques, initié plusieurs projets artistiques et a beaucoup enseigné, et ce, avec bonheur. Elle a également accompagné plusieurs artistes à titre de conseillère artistique ou de répétitrice.
Sylvain Émard
Sylvain Émard fonde sa compagnie en 1990. Depuis son premier solo, Ozone, Ozone (1987), jusqu’à Rhapsodie (2022), le chorégraphe explore le territoire de la nature humaine à travers la puissance du corps. Sylvain Émard excelle dans l’art de faire bouger les foules. Depuis plus de 10 ans, la vague irrésistible du Grand Continental l’a entraîné aux quatre coins de la planète où il a dirigé des centaines de danseuses et danseurs amateurs.
Un CA représentatif de l’écosystème de la danse
Pour assurer son nouveau mandat, la coprésidence pourra compter sur un conseil d’administration (CA) représentatif de la diversité régionale, culturelle, artistique et organisationnelle du secteur. Ont été élus pour le Collège des membres individuels professionnels : Jean-François Duke (Interprète), Amandine Garrido (interprète et chorégraphe) et Sasha Kleinplatz (chorégraphe) ; et pour le Collège des membres corporatifs professionnels : Sophie Corriveau (directrice artistique et générale de Danse-Cité), Pierre Des Marais (directeur artistique et général de Danse Danse) et Sylvain Émard (codirecteur général et artistique de Sylvain Émard Danse).
Le secteur de la danse est prêt à continuer à mobiliser tous les acteurs nécessaires pour assurer qu’il soit adéquatement financé dans un contexte économique de plus en plus difficile. Par des actions collectives concertées et des représentations officielles, le secteur de la danse continuera à sensibiliser le public ainsi que les instances et à demander d’être financé à sa juste valeur.