Célébrer la danse à travers des origines culturelles
Je ne me souviens pas d’une époque où je ne dansais pas.
J’ai vécu à Kahnawake, au Québec, dans mes premières années, puis j’ai déménagé en Nouvelle-Écosse à un jeune âge. Je dansais toujours à la maison et j’ai fini par suivre mes premiers cours » officiels » de ballet classique, que j’ai étudiés pendant de nombreuses années. Ayant grandi dans une ferme dans un petit village, j’avais très peu accès à la danse et peu de contacts avec ma communauté mohawk. Comme il me semblait peu probable que je puisse devenir une danseuse professionnelle avec des ressources aussi limitées, j’ai pris un peu de recul et décidé de me tourner vers le théâtre. Cela m’a amenée à étudier à l’Université Concordia à Montréal, étonnée et submergée par la scène dynamique des arts de la scène ici.
Toujours curieuse, j’ai commencé à découvrir et à suivre des cours de danse dans toutes sortes de disciplines dont je n’avais jamais entendu parler auparavant – la danse contemporaine… qu’est-ce que c’est?! Mais ce qui est peut-être plus important, c’est que j’ai renoué avec ma communauté mohawk de Kahnawake, où j’ai enseigné le théâtre dans leur école secondaire. J’ai également commencé à me familiariser avec les danses culturelles, ce qui a complètement changé ma vie.
Les perspectives et la pratique de la danse autochtone sont tellement plus holistiques, intégrées à la communauté, inclusives, et ont toujours été bien plus qu’un simple spectacle. Ces danses étaient destinées à la guérison, à l’honneur, à la spiritualité, au respect de la Terre, à la communauté, aux ancêtres, aux générations futures et à ceux ou celles qui ne peuvent pas danser. Avec le temps, j’ai appris à intégrer ces valeurs dans toutes mes formes de danse. Parallèlement, j’ai accepté la responsabilité d’essayer d’aider ma communauté avec mes danses et mes chorégraphies, ainsi que d’éduquer le grand public sur les peuples autochtones. Je travaille avec de nombreuses organisations au Québec et dans tout le Canada pour faire connaître les peuples autochtones et les soutenir.
Finalement, avec l’aide de nombreuses personnes, j’ai pu créer ma propre compagnie de danse, l’A’nó:wara Dance Theatre, qui n’est pas seulement un lieu où je crée mes productions, mais qui devient aussi un soutien pour d’autres artistes autochtones.
Je crois qu’il est important que tout le monde appuie les arts autochtones et que la construction de ces ponts culturels soit bénéfique pour tous et toutes afin d’avoir une société plus égale et plus diverse. Continuons à danser!
Barbara Kaneratonni Diabo est la directrice artistique et chorégraphe du A’nó:wara Dance Theatre