D’appartenance, de contexte et de partage
«Tiens, tu ne veux pas devenir membre du RQD?» L’invitation m’avait été lancée presque à la blague, un jour de septembre 2012 où je passais par les bureaux du Regroupement. Découvrant alors que je pouvais en être membre associée, j’avais sorti mon chéquier sans hésiter tant il m’apparaissait évident qu’une telle association méritait tout le soutien possible. Ses formations m’avaient déjà aidée à être une meilleure spectatrice, meilleure critique, meilleure communicatrice. Elle avait favorisé l’essor de ma petite entreprise en étant la première à m’engager comme formatrice. J’avais aussi été secrétaire du chantier sur la relève disciplinaire et collaboré à la rédaction de l’édifiant Plan directeur émanant des seconds États généraux de la danse. Au fil de ces expériences, j’avais compris que le RQD est une ruche dont la reine est la danse et que tout apport des abeilles ouvrières, aussi infime soit-il, pouvait contribuer à sa prospérité.
Outre l’équipe du RQD, qui œuvre à la bonne marche des activités régulières et à l’avancée de nombreux dossiers spéciaux, les abeilles ouvrières de cette ruche, ce sont les membres qui, par leur adhésion et par leurs actions sur le terrain, participent au présent à la construction de l’avenir de la discipline. Car l’union fait la force. Et au-delà des avantages divers que l’on peut en tirer, être membre du RQD est un acte militant. Un engagement individuel pour le bien commun. Plus vous êtes nombreux à appuyer le RQD, plus vous légitimez ses actions. Plus vous êtes nombreux à grossir ses rangs, plus nous avons de poids quand vient le temps de défendre la cause de la danse et les intérêts de ses acteurs auprès d’instances décisionnaires. Une mission toujours difficile du fait de la place très relative accordée à la culture, aux arts et, plus particulièrement, à la danse, sur le grand échiquier politico-économique.
On peut bien espérer voir s’ouvrir les perspectives d’avenir avec la très substantielle augmentation annoncée de l’enveloppe du Conseil des arts du Canada et, du côté du Québec, avec le renouvellement en cours des politiques culturelle et internationale et la volonté affichée d’une meilleure synergie interministérielle en matière de culture, d’éducation et d’action internationale. Reste que les compressions de l’exercice 2015-2016 pèsent encore lourd sur les structures déjà fragiles du secteur de la danse, que l’équation du plein épanouissement de la discipline comporte encore de nombreuses inconnues et que les nouveaux modèles de financement des conseils des arts fédéral et provincial posent à la danse de création de nouveaux défis pour parvenir à tirer son épingle du jeu.
Chaque secteur de la danse professionnelle fait face à des enjeux spécifiques. Et si certains sont mieux lotis que d’autres, aucun individu ni organisme ne peut réellement prétendre au repos du guerrier. Les occasions sont rares de partager notre fardeau et de recharger nos batteries. Le Rendez-vous annuel des membres nous offre celle de mesurer ensemble le chemin parcouru au cours de la dernière année, de faire toutes ces rencontres dont nous privent nos quotidiens trop chargés, de frotter nos visions à de nouvelles idées, de conjuguer nos forces pour tracer le chemin de l’avenir que l’on souhaite.
Être ou ne pas être membre du RQD. J’invite ceux et celles qui se posent la question à adhérer pour venir entendre le résumé de son impressionnant rapport d’activités, le 21 octobre en après-midi, et à s’inscrire aux ateliers du lendemain pour cibler les priorités d’action des cinq prochaines années. Nous avons tous à y gagner.
Fabienne Cabado
Directrice générale du RQD