Trajectoire n° 2
LES FASCINANTES RAMIFICATIONS DE VÉHICULE ART
Quel est le point commun qui relie Margie Gillis, le Groupe de danse moderne de Montréal et Tangente? Dans cette seconde trajectoire inspirée de la Toile-mémoire, nous faisons surgir de nouveaux liens qui n’apparaissent pas au premier regard.Jetez donc un œil à cinq fiches biographiques qui présentent succinctement la contribution d’artistes et de compagnies à la danse québécoise. Des contenus iconographiques sont également accessibles en cliquant sur les vignettes.Consulter les fiches biographiques et iconographiques
Réponse
Lieu fantôme de l’effervescence artistique à Montréal dans les années 1970, Véhicule Art est un pionnier parmi les centres d’artistes. Fondé en 1972 par douze artistes multidisciplinaires, Véhicule Art (VA) est un centre d’artistes expérimental autogéré qui fait aussi place aux performances. Inscrit dans un circuit international, VA accueille notamment le compositeur Philip Glass, les performeurs Marina Abramović et Sol Lewitt. Ses locaux servent également de lieu de diffusion de la danse moderne jusqu’au début des années 1980, avant l’apparition des premiers diffuseurs spécialisés. Situé sur la rue Sainte-Catherine Ouest au cœur de l’actuel Quartier des Spectacles, VA voit des créatrices comme Margie Gillis, Marie Chouinard ou Dena Davida y présenter leurs premières œuvres. Françoise Sullivan, qui en est membre dès 1974, y présente son travail sculptural et performatif en compagnie, parfois, de Françoise Riopelle et de Jeanne Renaud. Toutes trois avaient collaboré au sein du Groupe de danse moderne de Montréal dans les années 60. Et bien que ce groupe n’ait été actif que quelques années (1961-1965), sa contribution à inscrire la création québécoise en danse dans le réseau de l’expérimentation et des pratiques multidisciplinaires a été considérable.
Cet intérêt pour l’exploration, la mise en commun voire le décloisonnement des pratiques demeure une posture esthétique fort vivante. Et bien que Véhicule Art dut fermer ses portes en 1983, ses locaux – et sans doute quelque chose de son esprit – furent repris par le tout premier diffuseur spécialisé en danse, Tangente, qui se définit toujours, 35 ans plus tard, comme un laboratoire de mouvements contemporains.