Zone rouge: le point sur la situation
Incompréhension, déception et profond sentiment d’injustice se font sentir dans les arts de la scène. Trois régions entrent en zone rouge. Les salles de spectacles devront fermer leurs portes aux publics dès le 1er octobre et pour 28 jours. Le rideau tombe tel un couperet. Dans la foulée de l’annonce du gouvernement d’hier, le Regroupement québécois de la danse (RQD) assistait ce matin à une rencontre avec le ministère de la Culture et des Communications, à laquelle participait la ministre Nathalie Roy. Le point sur la situation.
Vives inquiétudes dans les arts
Une cinquantaine de représentants des milieux artistiques et culturels assistaient à cet appel-conférence avec le MCC pour faire une mise au point sur les activités interrompues en zone rouge. La grande majorité des participants ont d’emblée dénoncé l’injustice de ces nouvelles restrictions. Depuis la reprise des activités, les milieux des arts ont fait preuve d’une grande résilience. Artistes et travailleurs culturels ont su s’adapter et mettre en place des normes strictes afin de respecter les mesures sanitaires. Ces procédures ont largement fait leurs preuves puisqu’aucune éclosion ne semble être survenue dans une salle de spectacle, ni autre lieu culturel, ce qui ajoute à l’incompréhension du secteur. Le ministère invoque que les activités publiques des arts de la scène ont été identifiées par la Santé publique comme des vecteurs de socialisation et de rassemblement, ce qui a mené le gouvernement à fermer en partie ce secteur.
Ces fermetures ont et auront autant des impacts économiques sur le secteur que sur les perceptions des publics. En ciblant les espaces de diffusion de la culture, le gouvernement envoie comme message qu’ils ne sont ni essentiels ni sécuritaires. Si, par exemple, on reconnaît aux gyms la mise en place de mesures sanitaires suffisantes leur permettant de rester ouverts, pourquoi cette reconnaissance n’est-elle pas la même pour les arts? Les arts et la culture n’ont-ils pas besoin, eux aussi, de mesures de préservation de leur économie? Sans compter que les impacts risquent fort de se faire sentir partout au Québec du fait d’une mobilité des artistes réduite par la recommandation du gouvernement d’éviter de circuler d’une région à l’autre et les dispositions particulières de certaines directions régionales de la Santé publique.
De ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas
Les activités professionnelles des artistes, créateurs et travailleurs culturels – comme les répétitions ou les classes techniques – sont toujours permises. Les salles de spectacle demeurent également accessibles à ces derniers pour faire de la captation vidéo. Les activités professionnelles peuvent donc continuer, mais sans public. Le ministère rappelle cependant qu’il est préférable de limiter au maximum les déplacements sur les lieux de travail et que le télétravail reste à privilégier. Quant aux activités de loisirs, on ignore encore si elles pourront continuer ou non, ce que le ministère s’est engagé à préciser rapidement.
Le ministère s’est dit conscient des impacts de ces nouvelles fermetures sur le secteur des arts et de la culture et désireux de tenir compte de l’ensemble des acteurs pour les nouvelles mesures de soutien qu’il annoncera, d’ici ce vendredi 2 octobre. Plusieurs ont souligné la complexité de l’opération vu la diversité des modèles d’affaires des organismes de diffusion, rappelant que, jusqu’à présent, l’argent a inégalement ruisselé vers les artistes qui ont d’autant plus besoin que leurs contrats soient honorés alors que la PCU est en transition vers l’assurance-emploi.
Intervention du RQD
La directrice générale du RQD, Fabienne Cabado, a plaidé pour une campagne de valorisation des arts et de promotion de l’exemplarité des mesures de sécurité mises en place par les salles de spectacle pour rebâtir la confiance des publics. Elle a appelé le MCC à évaluer les conséquences de cette deuxième vague pour mieux anticiper les protocoles et mesures à appliquer en cas d’une éventuelle troisième vague. Elle a également invité le ministère à trouver des moyens de dynamiser la présence et l’activité de la danse partout sur le territoire.
Le ministère, qui a pris en note l’ensemble des questions et commentaires émis lors de cette rencontre, s’est engagé à y donner suite en envoyant des réponses et des informations complémentaires aux participants de l’appel-conférence. Le RQD transmettra ces informations à ses membres quand il les recevra.
Lire aussi
Précisions du MCC suite aux annonces concernant les sports et les loisirs, 5 octobre 2020