Vers un meilleur vivre-ensemble: retour sur les ateliers du RDV annuel
La dernière année nous a offert son lot de polémiques sur le harcèlement, les violences sexuelles et le racisme systémique à l’œuvre dans les milieux artistiques. Des voix se sont élevées, portées notamment par le mouvement #MeToo et des dénonciations d'appropriation culturelle. Prenant acte de ces phénomènes sociaux, le Regroupement québécois de la danse (RQD) a fait du vivre-ensemble une priorité et consacré les deux ateliers de son Rendez-vous annuel des membres à l’éthique des relations professionnelles et à la réflexion pour une meilleure inclusion de la diversité.
Comprendre, identifier et nommer
Parce que la méconnaissance des concepts constitue souvent un premier obstacle à la compréhension des phénomènes au cœur des conflits, l'un des premiers objectifs des ateliers était de démystifier les notions de culture du viol, de harcèlement, de racisme systémique, d’appropriation culturelle et de décolonisation. Les invitées Virginie Maloney, avocate et coordonnatrice de l’Aparté et Chloé Rivard-Bourassa, intervenante psychosociale au Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de l’Ouest-de-l’Île, ont animé le premier atelier, qui portait sur les violences psychologiques et sexuelles et les abus de pouvoir. Nadia Hajji, chargée de recherche à Diversité artistique Montréal (DAM), a pour sa part défriché les notions de privilège blanc, de colonialisme, de racisme systémique et d’appropriation culturelle dans un second atelier. Les trois intervenantes ont agi à titre de modératrices lors des exercices et du cercle de parole proposés aux participant.e.s. Le RQD a par ailleurs aménagé un espace de retrait pour permettre de recevoir la parole en toute intimité avec l’oreille attentive de l’intervenante sociale Myloe Martel-Perry.
Prendre la parole
C'est dans un esprit d’ouverture, de respect mutuel et d’introspection tant individuelle que collective que s'est déroulée cette journée forte en émotions et nourrie de généreux échanges. Si le portrait de la situation en danse en a surpris plusieurs et que les sujets abordés portent leur lot de tabous et d'inconforts, les ateliers – que plusieurs participants ont qualifiés d’historiques au RQD – ont permis de libérer une parole souvent confinée dans la culture du silence. Chose certaine, cette journée a révélé une fois de plus l'ouverture, la résilience et la solidarité des professionnels de la danse. À nous tous de poursuivre la discussion et de participer au changement.
À venir: un bilan plus détaillé de chacun des ateliers.