Chantier des relations professionnelles : retour sur un atelier constructif et essentiel
Lundi soir dernier avait lieu le premier des Ateliers du Chantier des relations professionnelles. Huit personnes s’étaient inscrites pour venir entendre les témoignages de trois de leurs collègues et partager leurs propres expériences. Parmi les participants, on retrouvait surtout des chorégraphes œuvrant de manière indépendante, ou au sein d’une « jeune » compagnie, mais aussi quelques artistes interprètes qui se sont sentis interpelés par les questions à l’ordre du jour.
Sortir de l’isolement et échanger avec d’autres pairs du milieu de la danse est un désir qui a été exprimé maintes fois et réitéré pendant le forum de discussion tenu lors du Rendez-vous annuel des membres d’octobre 2013. Animé par George Krump, chargé de projet au RQD, cet atelier se voulait une réponse concrète à ce souhait de circulation des connaissances et des expertises.
Plusieurs thèmes liés aux relations professionnelles ont été abordés, mais celui des contrats est celui qui a suscité les discussions les plus nourries. Le contrat, en tant qu’outil qui sert à fixer les attentes et les responsabilités entre différentes parties, est un objet qui mérite une attention prioritaire. La grande diversité des modèles contractuels courants et des langages utilisés dans le milieu fait en sorte qu’il est difficile pour plusieurs — chorégraphe ou interprète — de s’y retrouver. Il en ressort un équilibre à établir entre souplesse et standardisation. Il y a d’un côté cette souplesse requise pour refléter la diversité des pratiques propres à la danse et de l’autre une standardisation du modèle contractuel pour que ne soient plus oubliées certaines clauses essentielles liées aux prestations de travail. L’annulation de répétitions et la question du temps consacré aux essayages de costumes sont des exemples qui ont été mentionnés. Dans tous les cas, le contrat doit refléter un dialogue préalable sur les attentes respectives des parties, même s’il est parfois difficile d’engager cette conversation.
Lors de l’atelier, on a aussi parlé de la question sensible et complexe de la hiérarchisation des relations dans le milieu de la danse. Il y aura certainement plusieurs manières de creuser ce sujet lors d’un autre atelier, notamment en comparant les modèles organisationnels : ceux qui sont en place actuellement et ceux proposés par la jeune génération. Sur un autre plan, le stade de la formation initiale des divers acteurs du milieu de la danse a aussi été pointé comme étant une étape charnière où il serait possible d’accroître la sensibilisation aux différentes problématiques liées à la hiérarchisation marquée des relations dans le secteur.
La directrice du RQD Lorraine Hébert et Dominic Simoneau, responsable du développement professionnel, étaient également présents lors de la soirée pour entendre et participer aux échanges. Clairement les interrogations soulevées lors des discussions mèneront à d’autres ateliers et à d’éventuelles formations. Remercions les participants qui par leur généreuse contribution au débat ont fait œuvre utile pour la poursuite de cette démarche essentielle.